Heartsounds

Punk Rock Mélodique

États-Unis

Drifter

2011
Labels : Epitaph Records

Chronique

par NO fun for a FX

"Melodic Punk Rock is dead" n'est même plus placardé à travers les vitrines du web. Abandonné et raillé par ses légionnaires d'un temps, noyé par les récentes vagues easycore et orgcore, le genre ne frétille plus que dans les bas-fonds d'une scène qu'il a largement contribué à bâtir.
Surprise donc, quand l'avide Epitaph annonce début 2011 la signature du jeune combo. Surprise, et méfiance...

Les appréhensions s'évanouissent toutefois rapidement dès l'entame de Drifter: point de mièvreries popisantes ou d'attaques crabcore inoffensives ici; à peine un son de batterie discrètement numérisé et surgonflé, comme pour contrepeser le leadership des guitares (assurées mais parfois mal mixées) qui ont pris le contrôle de la composition.
Heartsounds conserve donc sa griffe, ainsi que ses légers coups de mou et ses éclairs de génie. Comme ce titre éponyme, "Drifter" (écouter ci-dessous), condensé de plans imparables agencés avec brio. Il flotte alors un parfum de 90s renouvelé, de Strung Out à son apogée... Et c'est confirmé deux plages plus tard quand Jason Cruz himself vient pousser la chansonnette sur "Elements", autre hymne mélo en puissance qui rappelle les mentors jusque dans son titre.

Le reste est peut-être moins étincelant, manque parfois de tension ou de singularité ("I Have Nobody to Betray"), mais le quatuor maintient son application tout du long. A base de shredding, de petits riffs bien sentis et de choeurs généreux, il installe sereinement sa variante du genre. On retrouve également avec plaisir une autre marque de fabrique: le double chant partagé entre Ben Murray et Laura Nichols.

Seul "Echo" vient perturber cette vitesse de croisière. Un downtempo (ça fait toujours plus calé que "semi-ballade") qui prouve si besoin était que les Californiens n'ont pas besoin de barder leurs ritournelles de bpm pour les rendre attirantes. Un titre à part qui vient pourtant appuyer la mélancolie sous-jacente de la rondelle. Parce que ouais, si on se penche un peu sur les lyrics ("I drift through the day / just to get back to sleep") ça n'a pas l'air d'être l'extase tous les jours chez Murray, d'autant que son paternel est décédé durant la composition de l'opus...

Plus solide et affirmé que son aîné, ce deuxième disque confirme l'aisance et les qualités techniques de Heartsounds tout en soulignant ironiquement ses limites. Il donne en effet l'impression d'un groupe parvenu à son meilleur niveau... A tort, espérons-le.

14

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.5
Avis 1