Health
Electro Rock

Get Color
Chronique
Oscillant entre Electro et Rock "noisy", Health a tout du mauvais garçon : samples simples et directs, allure de jeunes étudiants en pleine phase de révolte exprimée par un mauvais gout vestimentaire, musique facile et à l'apparence putassière, hype youtubesque... Derrière les 4 visages adulescents se cache une musique qui pourrait presque passer en première partie de soirée ou en boîte de nuit, entre un sirupeux David Guetta et un trop classique Martin Solveig. La messe est dite : Health sera la future idole des jeunes branchés à l'instar de Fuck Buttons, si ce n'est déjà fait.
Mais voilà, Get Color est sorti depuis maintenant une paire de mois, la vague est retombée mais le combo continue d'avancer. Une fois l'effervescence à mille lieux, qu'en reste t'il ? Tout simplement une musique aguicheuse, oscillant entre explosion de notes (We Are Water, Severin) et parties plus proches de Fuck Buttons (In Violet). Loin de ne se limiter qu'aux Anglais, Health se parfume aux effluves de drogues planantes (Die Slow) tout en dévoilant une folie psychotique par des successions de sons sans but (Eat Flesh). Pourtant, contrairement a ce que l'on pourrait penser, Health s'avère lumineux, les notes se transformant en paillettes sur les partitions des musiciens et les titres s'enchainant sans posséder le regard d'un adolescent déjà fatigué par la vie. Le combo ne quitte jamais véritablement le registre "rock" pour se lancer dans de l'électro pure, gardant toujours une batterie, même discrète, comme partie rythmique, et des cordes stridentes aux airs noisy en renfort sonore. Pour peaufiner l'ensemble, le chant se mêle comme une douce mélopée de fin de soirée au reste des instruments. En ressort une sensation de flotter au gré de la musique, qui n'est pas désagréable tant elle est variée et maitrisée. Get Color a même de quoi faire craquer quelques enceintes : le piquant Death+ précède de peu le cinglant Eat Flesh, où les 2 synthés crachent notes sur notes, parfois avec l'agressivité d'une scie circulaire, épaulés par des effets de guitare acides. De fait, Health prend de l'ampleur avec le temps : d'abord indécis, on pourra facilement être séduit après quelques passages dans la platine assez espacés...
Get Color se découvre et redécouvre avec les écoutes. Les premières seront sans doute laborieuses, bourdonnantes et vite esquivées, mais si l'on persévère un peu, on découvrira qu'une fois le phénomène retombé, Health possède un fort potentiel pour charmer. Get Color n'est pas un album pour bobos sous coke, loin de là. Histoire de vous faire la main, commencez donc par Die Slow ou We Are Water !
Un de mes albums 2009! Un très bon album de noisy rock/electro avec une voix limite shoegaze qui donne une certaine profondeur à la musique du groupe...