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Biographie

Health

Formé en 2006, Health prend petit à petit pied sur scène grâce à de multiples concerts gratuits, jusqu'à une explosion en première tournée de Nine Inch Nails fin 2008. Avant cela, le quatuor avait déjà sorti un premier album et avait été nommé "Meilleur Nouveau Groupe" par le journal The Phoenix. Avec Get Color, Health se lance sur une conquête mondiale, saluée en France par Noise Magazine, tout en lâchant discrètement quelques disques de remix.
Health se penche dans la composition d'un OST pour Max Payne 3 en 2012, avant de revenir avec Death Magic en 2015, au travers du single "New Coke". Après le départ de Jupiter Keyes, le combo continue son histoire et participe à d'autres OST, avant un retour sur Vol 4 :: Slaves Of Fear en 2019.

14 / 20
1 commentaire (16/20).
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Vol 4 :: Slaves of Fear ( 2019 )

Qu’allait donc nous réserver Health pour son nouvel opus, alors qu’un changement de line-up avait effectué le combo il y a quelques temps avec le départ de Jupiter Keyes ?
Après un léger avant gout via « Slaves of Fear » et « Feel Nothing », c’est bien avec une certaine impatience que certains ont pu se lancer sur Vol4 :: Slaves of Fear. Il faut dire que le côté Rock de « We Are Water » est maintenant bien loin, abandonné depuis plusieurs années, alors que les orientations Electro prennent le pas via « Psychonaut » ou « Feel Nothing » au détriment des instants et complexités des opus précédents.
Pourtant, abandonner ce dernier aspect n’attaque pas la richesse du disque : de l’ambiance de « NC-17 » (très orienté Massive Attack) au puissant « Loss Deluxe», Health nuance encore un peu sa musique. Tout ne sera pas parfait, loin de là, par « Decimation » ou « Wrong Bag », pistes largement dispensables, mais aussi car l’impact de Death Magic ou Get Color a été bien plus fort qu’ici.

Plus Ambiant, Vol 4 :: Slaves of Fear continue cette bande-son morose d’un dimanche brumeux. Entre des sensations de ralenti (« Strange Days (1999) »), d’étouffement (« Rat Wars ») ou de fuite (« Feel Nothing »), Health reprend un peu ce qu’amorçait « New Coke » quatre ans auparavant, le tout avec un chant bien plus mis en avant (« Decimation »). Malgré cela, le trio peine parfois à retenir l’attention, et malheureusement s’entend plus qu’il ne s’écoute (« God Botherer ») malgré une base sonore rutilante.

Différent de ses prédécesseurs, mais au final aussi fascinant. Health offre ici un album presque parfait, grace à des titres comme « Loss Deluxe », « Strange Days (1999) » ou «  The Message ». Peut être moins percutant que Get Color ou Death Magic, il n’en demeure pas moins bon.

16 / 20
2 commentaires (15/20).
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Death Magic ( 2015 )

S’il y a bien un groupe qui a eu sa période de hype, c’est bien Health. Méritée ou non, selon l’appréciation de chacun, cela n’empêche pas le combo de revenir avec Death Magic, nouvel opus dont la patte est reconnaissable dès le single « New Coke » à peine diffusé sur le net. L’effet est le même que sur « We Are Water » ou « USA Boys », un côté ultra urbain, mêlant paradoxalement froideur humaine et chaleur ambiante de certains lieux.
Au travers de « Victim », la montée en puissance pouvait être surprenante : deux minutes aux premières secondes angoissantes, avant de retrouver la lascivité du frontman et l’abrupte rupture de « Stonefist ». Health est différent mais fidèle à lui-même. Prenez le rythmé « Fresh World (UK) », parfait pour les nuits sous milles lumières, enchainez avec le planant « Life » (titre facile et ultra prévisible) pour finalement revenir à « Hurt Yourself », qui se rapproche déjà plus de Get Color, ou au tribal « Men Today ».

Bande son d’une nuit alternant entre sommeil et passages emplis d’adrénaline, Death Magic enchaîne les hauts et les bas comme les différents effets d’une drogue musicale, amorcée par « Tears » et « USA Boys ». Cet opus se termine à peine qu’une nouvelle écoute semble nécessaire, comme si l’esprit avait à nouveau besoin d’entendre ces notes. Difficile de décrire ce nouveau disque tant il est propre à lui même : derrière un assemblage claviers / guitare / batterie, un chant jamais irritant nappe l’ensemble. Même sous cette apparente désinvolture et cette sensation de parfois surfer sur un épiphénomène, le quatuor ne s’endort pas sur ses lauriers, et offre douze morceaux possédant chacun leur force (ambiance, rythme, chant, …), lorsqu’ils ne sont parfois pas avortés en pleine implosion (« Men Today »).

Même s’il peut parfois céder aux sirènes clubbing, Death Magic est la preuve qu’Health n’est pas le groupe d’un seul album. Envoûtant, toujours en mouvement, ce nouvel opus n’a pas à se farder d’atours pour qu’un titre comme « Stonefist » arrive à marquer les esprits.

A écouter : Stonefist - New Coke
15 / 20
1 commentaire (16.5/20).
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Get Color ( 2009 )

Oscillant entre Electro et Rock "noisy", Health a tout du mauvais garçon : samples simples et directs, allure de jeunes étudiants en pleine phase de révolte exprimée par un mauvais gout vestimentaire, musique facile et à l'apparence putassière, hype youtubesque... Derrière les 4 visages adulescents se cache une musique qui pourrait presque passer en première partie de soirée ou en boîte de nuit, entre un sirupeux David Guetta et un trop classique Martin Solveig. La messe est dite : Health sera la future idole des jeunes branchés à l'instar de Fuck Buttons, si ce n'est déjà fait.

 Mais voilà, Get Color est sorti depuis maintenant une paire de mois, la vague est retombée mais le combo continue d'avancer. Une fois l'effervescence à mille lieux, qu'en reste t'il ? Tout simplement une musique aguicheuse, oscillant entre explosion de notes (We Are Water, Severin) et parties plus proches de Fuck Buttons (In Violet). Loin de ne se limiter qu'aux Anglais, Health se parfume aux effluves de drogues planantes (Die Slow) tout en dévoilant une folie psychotique par des successions de sons sans but (Eat Flesh). Pourtant, contrairement a ce que l'on pourrait penser, Health s'avère lumineux, les notes se transformant en paillettes sur les partitions des musiciens et les titres s'enchainant sans posséder le regard d'un adolescent déjà fatigué par la vie. Le combo ne quitte jamais véritablement le registre "rock" pour se lancer dans de l'électro pure, gardant toujours une batterie, même discrète, comme partie rythmique, et des cordes stridentes aux airs noisy en renfort sonore. Pour peaufiner l'ensemble, le chant se mêle comme une douce mélopée de fin de soirée au reste des instruments. En ressort une sensation de flotter au gré de la musique, qui n'est pas désagréable tant elle est variée et maitrisée. Get Color a même de quoi faire craquer quelques enceintes : le piquant Death+ précède de peu le cinglant Eat Flesh, où les 2 synthés crachent notes sur notes, parfois avec l'agressivité d'une scie circulaire, épaulés par des effets de guitare acides. De fait, Health prend de l'ampleur avec le temps : d'abord indécis, on pourra facilement être séduit après quelques passages dans la platine assez espacés...

 Get Color se découvre et redécouvre avec les écoutes. Les premières seront sans doute laborieuses, bourdonnantes et vite esquivées, mais si l'on persévère un peu, on découvrira qu'une fois le phénomène retombé, Health possède un fort potentiel pour charmer. Get Color n'est pas un album pour bobos sous coke, loin de là. Histoire de vous faire la main, commencez donc par Die Slow ou We Are Water !

A écouter : Die Slow - We Are Water - Severin