On ne pensait pas revoir Head Automatica de si tôt vu son statut de side-project et toute l’attention/énergie dont a besoin le perpétuel convalescent Glassjaw. Mais la donne a changée. Head Automatica s’assume désormais en tant qu’entité autonome, mais aussi en tant que sauveur de la pop, terme trop longtemps galvaudé aux yeux d’un groupe qui entend lui redonner aujourd’hui ses lettres de noblesse. Les hommes de Daryl Palumbo l’ont crié à qui voulait l’entendre avant la sortie de Popaganda, et n’ont donc pas jugé bon de faire à nouveau appel à Dan The Automator. Bien mal leur en a prit.
Les premières secondes abondent dans le sens du propos des Américains. Le second degré, le disco funky, et le raffinement inhérent au professionnalisme de Dan The Automator sur Decadence se sont tout bonnement envolés. Le titre d’ouverture Graduation Day se révèlera à l’image de l’album : un collège rock remuant, volontairement immature et racoleur, aux schémas ultra prévisibles, identiques, afin que la "popagande" investisse le maximum de boîtes crâniennes (Graduation Day, Curious). Outre le défaut d’effet de surprise, les lignes de chant et les guitares sont horriblement niaises (Million Dollar Decision, même si le sentiment est général), quand elles ne sont pas plates (She’s Not It), ou que les claps de mains ne sont pas appelés en renforts pour s’auto-rassurer (God). Une pop rock qui finalement ne gesticule plus qu’elle n’entraîne (Lying Through Your Teeth), en raison peut-être d’une angoissante peur du vide.
Head Automatica ralentit tout de même le tempo par moments, mais le résultat n’est hélas pas plus probant. Le mielleux Scandalous donne dans le slow de kermesse cliché au possible, et quand le groupe cesse sa grandiloquence excessive, il délivre un Cannibal Girl semblable à la multitude de clones en "The" qui émerge chaque semaine Outre-Manche. Enfin pour la seule piste rescapée de l’ambiance Decadence, Egyptian Musk, le quintet sombre en réalité bien plus dans le r’n’b/arènebi que dans l’électro, avec un refrain vraiment déplaisant qui rappelle fortement (allez osons) Kamaro.
Popaganda n’est toutefois pas entièrement dépourvu d’éléments positifs, à l’image du titre Nowhere Fast très inspiré par la pop 80’s de Mickael Jackson, ou du léger Shot In The Back évoquant le rock relax d’Incubus époque Morning View. Head Automatica peut également s’appuyer sur le "tubesque" Laughing At You, qui remémore la force cadencée dont disposait Beating Heart Baby sur le premier album, mais qui ne surprend donc pas outre mesure.
Même si Head Automatica a joué franc-jeu avant sa sortie, ce deuxième album déçoit considérablement. Avec Popaganda, c’est un peu comme si le groupe mettait un entonnoir dans les bouches pour y déverser un flot continu de fraises tagada jusqu’à l’indigestion. En somme une manière grossière et contraignante de "donner du fun" qui fait que les amateurs de Decadence auront du mal à s’y retrouver, et qui ne convaincra pas davantage ses détracteurs. Un disque qui s’écoute en fin de compte comme on regarde un teen movie.
Ecouter : Graduation Day, Scandalous, et Nowhere Fast sur la page MySpace du groupe.
autant le premier j'ai adoré , mais alors là c'est la deception totale !!
Ya pas plus pop dégueulasse , ya pas plus commerciale , aucunes inspiration , meme pas un titre de valable