Haze, c’est comme ces centaines de jeunes groupes qui se réunissent pour jouer de la musique entre amis. C’est aussi le groupe de chez toi que tu recroises souvent en première partie d‘un concert à l‘autre. Oui, seulement Haze possède cette volonté et cette envie d‘aller au dela de ça et ils nous le prouvent avec cet EP intitulé Stranger.

D’une part la production s’est nettement améliorée depuis la demo de 2006. Son plus clair, moins brouillon, les instruments sonnent distinctement, loin du brouillard sonore de la demo. D’un autre côté, les compos sont plus travaillées, plus poussées, avec cette véritable envie de marquer l’auditeur.
Mais venons-en à la musique. Haze exécute ici un Pop-Rock sensible et gracieux, un peu à la manière de Radiohead. Rien que ça. Sur la plan instrumental d’abord, mélodies de guitares en avant, basse/batterie un peu en retrait mais soutenue, si bien que l’on croirait entendre un morceau inédit tout droit sorti d’un The Bends (Fields Are Full Of Snow). Puis pour cette voix indéniablement proche de celle de Thom Yorke, gracieuse, volatile mais ne manquant pas de prestance. L’on pourrait également citer leurs autres influences telles que Sigur Rós ou Múm pour le côté planant de leur musique, (Stolen Stone Organs) ainsi que des riffs qui n’ont rien à envier à ceux de Matthew Bellamy de Muse (What Else The Shadow Could Have Said?). Et même si ces influences se ressentent fortement dans leurs compositions, Haze s’en inspire mais ne copie pas. Les Savoyards posent dans ce Stranger la patte du groupe, ce Pop-Rock soyeux et mélancolique, son feeling particulier et ses ambiances propres. Ainsi cet EP n’est pas la production d’un groupe classique, celles déjà entendues ou simplement copiées sur ses aînés, mais bel et bien une oeuvre personnelle réussie.

On ne peut donc souhaiter qu’à Haze de continuer dans cette voie(x), de s’affirmer en concert et espérer que peut-être, un jour, un album se profilera à l’horizon.