"666% Pure Danish Fuckin' Metal!" qu'ils nous scandent les 5 danois à l'accouchement de ce cinquième album studio. On sait à peu près à quoi s'attendre il est vrai avec la plupart de ces formations thrash/death. L'originalité n'étant pas l'intérêt premier de ce style musical la plupart du temps, attardons nous plutôt aux forces du groupe qui sont ici mises en avant.
La force d'Hatesphere tient tout d'abord dans ces riffs assassins, transpirants la Scandinavie, par dessus lesquels vient se poser la voix de Jacob Bredahl, désormais parfaitement maîtrisée. L'évolution du chant au fil des albums prend ici une dimension nouvelle, spécialement sur The slain où le chant clair est particulièrement puissant. Saluons ce genre d'incursion mélodique qui la plupart du temps a plutôt tendance à gonfler l'auditeur par manque d'originalité, ici le chant se fait même étonnamment trop rare étant donné la force qu'il donne aux morceaux.
Les morceaux sont pour la plupart joués une fois de plus à une vitesse déconcertante, ne laissant qu'un bref répit sur Drinking with the king of the dead avec son intro de cowboy à l'harmonica et son rythme mid-tempo. L'enchaînement des titres après celui n'est qu'un concentré de violence et d'énergie, à l'image de Feeding the demons et sa minute vingt d'intro digne d'un Slayer, Floating mais surtout Let them hate et son côté thrash'n roll propre au groupe désormais depuis ses dernières productions. Même si Serpent smiles and killer eyes parait mois technique que ses prédécesseurs (au niveau des solos par exemple), il n'en est pas moins rentre-dedans et les nombreuses écoutes ne donneront pas cette impression de déjà entendu que seuls les non- afficionados de ce style retiendront. A l'instar du dernier Chimaira et son Empire, le disque se termine sur un titre très dark mêlant grosse guitares et synthé ambiance "Morgoth the impaler". Hatesphere a également choisi de ne mettre que 9 titres sur cet album, ce qui s'avère être une bonne initiative de la part du groupe, pas le temps d'être saoulé par un album trop en longueur donc.
Bref, inutile d'épiloguer, ce disque ne décevra pas les amateurs du genre et du groupe, maintenant peut-être faudrait-il penser à évoluer plus franchement pour le prochain album sans quoi la recette pourrait s'essouffler. Pour l'instant, sur ce dernier album comme sur scène, Hatesphere reste la valeur sûre de la scène thrash/metal scandinave.
A écouter : Feeding the demons, The slain, Let them hate