Hate Me Tender

Emocore / Metal

France

Love As You Hate

2005

Chronique

par Djou

Si l'on en croit la terminologie adoptée par ces Toulousains, ainsi que le design, bien que très soigné, Hate Me Tender paraît être une énième formation Emo/HxC à la manière de A Static Lullaby, et autres Scary Kids Scaring Kids. Love As You Hate livre ainsi quatre titres, proches des 4 minutes, où le meilleur côtoie parfois le beaucoup moins bon.

Né des cendres de Craked, formation inspirée en partie par Korn, Hate Me Tender opère en tout logique dans un style orienté Emocore/Metal, façon Poison The Well. De quoi plaire à certains, mais malgré cela, le sextuet ne demeure que trop conventionnel, usant des ingrédients classiques de cette scène. L'auditeur a donc le droit aux traditionnelles pauses en milieu de piste ("Slow Atmosphere", "Waiting For The Light"), aux arpèges introductifs, ou non, sur "Love Is A Breach For Life". Et pour clôturer le tout, HMT alterne chant clair/vociférations sans que cela paraisse tout le temps justifié; la profondeur faisant elle-aussi défaut à l’ensemble, puisque ce chant (clair) n'en paraît que trop monotone. De plus, la basse en vient à défigurer certains titres, notamment "To Look Up The Heaven", par son manque de puissance et de lourdeur. Dommage.

Cependant, Hate Me Tender, sous couvert d'une production impeccable, s'emploie à mettre en place des mélodies assez efficaces tout d'abord, mais également homogènes et variées. Pour exemple, "Slow Atmosphere"  et sa capacité à varier la rythmique, où la batterie et la basse se donnent la réplique sans pour autant se mettre trop en avant. La technique au service de la musique en somme, et non l’inverse. En parallèle à cela, Hate Me Tender intègre des riffs imparables, et sait, à la manière d'Atreyu, délivrer un Hardcore émotionnel, imprégné de touches Heavy Metal. Enfin, si le chant semble en deçà du lot, les choeurs bien sentis eux, ainsi que les vociférations, sont en proie à la haine, et dégagent un désespoir non sans rappeler l'expressivité de Mike Shaw (This Day Forward).

En résumé, Hate Me Tender propose ici une première démo assez inégale, comme explicité en introduction, mais qui a le mérite de valoir le coup d’oreille. Dans l’attente d’un album, plus original, mais tout aussi efficace, on a là de quoi se faire plaisir…

12

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