Je l’avoue sans honte, je n’avais pas encore écouté Rust, m’étant lâchement arrêté à Blinded après une série de baffes sonores sans artifices. Pour appréhender Posthuman, je suis donc repassé par le douloureux opus précédent, confirmant l’avis en demi-teinte de mon collègue. Mais pour ce nouvel album, c’est plus par l’artwork que la musique que j’ai été intrigué au premier abord.
Il faut dire qu’outre ce visage, la pochette révèle aussi des cristaux de plusieurs teintes, amenant certaines questions fondamentales : La variation est-elle en lien avec une valeur ou signification différente selon les parties de la tête ? Le fait d’y intégrer un trou a-t-il une sens meurtrier ou est ce que l’on intègre plutôt un manque de l’esprit ? Egalement, tous les sens (goût, odorat, ouïe, vue) semblent absents. Harm’s Way veut-il créer un lien avec les célèbres Crânes de Cristal faussement issus de la culture méso-américaine pré-colombienne ? Ou intégrer dans son artwork un concept de multi-personnalité, avec une myriade de facettes ?
Autant de questions que d’absences de réponses sans aller chercher auprès de l’auteur directement, mais plus de surprises et de questions en quelques coups d’oeil qu’en une trentaine de minutes d’écoute de Posthuman.
La musique ? C’est du Harm’s Way sans surprise. Hardcore frontal dont les légères variations seront plus anecdotiques qu’autre chose (« The Gift » ou « Temptation »), même si au final auraient pu faire passer l’album un cran au-dessus si elles avaient été plus exploitées. Après, peut-être est-ce tout simplement ce que l’on attend pas de Harm’s Way, mais dans un autre registre, Code Orange avait su prendre au vol l’opportunité de varier sa musique là ou le combo ne cherche qu’à briser des neurones avec « Dissect Me » ou « Sink ». Côté Production, rien à signaler, la batterie est beaucoup moins fade que sur Rust, l’ensemble tend vers des tonalités assez chaudes. Comment résumer Posthuman ? Des patates sonores, du Hardcore, des breaks et « Dead Space ».
Vous l’aurez compris, Posthuman est bestial, brutal et n’ira pas chercher la surprise pour toucher l’auditeur. Agréable en fond sonore ou le temps d’un concert, pas sûr que l’on ne revienne pas à Isolation lorsqu’on souhaite écouter Harm’s Way chez soi.
A écouter : Temptation