Hardtimes
Oi!

Demain Nous Appartient
Chronique
Demain Nous Appartient, et c’est aujourd’hui qu’on l’écrit. Fort d’un nouveau line-up, le devenu quintet Parisien qui a toujours été actif sur scène, refait enfin surface avec ce 45t sorti chez Une Vie Pour Rien, déjà plus de cinq ans après le dernier effort We Take Shit From No One.
Si l’effectif a depuis le début été en constante évolution, la hardline d’Hardtimes, elle, reste inchangée. Sous l’influence prépondérante de Phil Wagner la formation s’en tient à sa culture British Skinhead, son antiracisme estampillé S.H.A.R.P. et sa musique Oi !. Ce 7 ne déroge pas à la règle, et les trois titres qui le composent offrent une belle continuité au travail déjà accompli.
Toutefois qui dit continuité ne signifie pas copie conforme, et malgré son apparente rigidité, le groupe a su évoluer et appliquer cette évolution à sa musique. Ainsi, là où Hardtimes excellait dans des ambiances à la fois sombres, tranchantes et rapides, derrière une production plutôt brute, faisant indéniablement ressortir les influences de Warzone à The 4 SKins en passant par Cockney Rejects et The Oppressed ; la nouvelle direction penche allègrement vers les derniers cités. La voix passe ainsi au premier plan et délaisse son coté criard, les guitares sont moins lourdes, la production léchée et appliquée ; l’ensemble tend donc à devenir bien moins noir, délaissant le tempérament Hardcore jusqu’alors omniprésent, et mettant également grace à ses refrains "Oi! Oi! Oi!" en avant la face Street-Punk / Oi! du groupe.
A contrario si un point reste dans la lignée directe des précédentes productions, il s’agit clairement des textes. Toujours personnels à souhait et une once passéistes, ils partagent un vécu et abordent le thème récurrent à la musique Oi ! : la culture Skinhead. De ce fait et d'une manière (trop?) standard, il est en vrac question dans S.P.E et Ces Années Là d’amitié, de rue, de Londres, de concerts, de bastons, de tatouages… et puis il y a Paris à la fois ode à la Ville Lumière et histoire d’un Skinhead dans SA ville, ce titre emprunt d’une spontanéité débordante fait clairement office de titre phare, reléguant malgré leurs qualités les deux autres au rang de face B. Cette projection au travers d’une ville ou d’un club (de Football souvent), cette fierté d’en être originaire et de la vivre au quotidien dégouline de nombres de classiques, et est souvent l’apanage des groupes Street-Punk / Oi !, car l’auditeur qui a besoin de s’identifier, y retrouve son vécu et son amour / sa passion. Ainsi si West-Ham à les Cockney Rejects, Majorque Oi ! The Arrase, Boston et les Red Sox Dropkick Murphys, Göteborg Perkele, le Red Star Gonna Get Yours, Bâle Vanilla Muffins, Bologne Nabat… Paris avait déjà entre autres les West Side Boys, ou Survet Skins… et bien maintenant Paris aura un nouvel et véritable hymne grâce à Hardtimes.
Hardtimes aura su se faire attendre, et malgré cinq années écoulées et les changements que cela implique, l’identité du groupe est toujours là, clairement établie. Certains aspects s’en trouvent renforcés, d’autres comme leur côté sombre - que l’on retrouve toutefois au travers d’un magnifique artwork - sont écartés, mais les lois de l’évolution sont ainsi. Leur demain, leur appartient, et nul doute que si le groupe continue sur cette lancée, il partagera ce demain avec nombres de fans.
"Paris" et "Ces Années Là" sont en écoute sur la page MySpace du groupe.
A la premiere ecoute, cet EP peut surprendre, le son est beaucoup moins HxC que sur "we take shit from no one" plus street punk dans l'esprit mais les melodies et les paroles sont vraiment excellentes, toujours ce style "hardxtimes".
Cette nouvelle direction musicale n'est pas pour me deplaire !