Hardcore Anal Hydrogen
Experimental Death Hardcore

Hypercut
Jean-PierreCoin Coin
La roche et le rouleau
Paul
Blue Cuts
Charme Oriental
Phillip
Murdoc
Entropie Maximum
Sproutch
Daube carotte
Automne 1992
Bontenmieu
Alain, l'homme T,L,Vitr
Chronique
J'ai la flemme de mettre de jolis mots sur cet album, alors on va la faire courte et efficace : c'est aussi bon que débile, en tranche comme en gigot, on se fend bien la poire, ça groove, ça pulse et en plus c'est bien fait.
Voilà, vous pouvez y aller en fermant les yeux, vous pouvez laisser les experts monégasques vous saccager le ciboulot autant de fois que nécessaire, les amateurs du genre se laisseront faire, les autres pesteront pour diverses raisons. Au choix : j'ai pas compris / ça va trop vite / je vois pas l'intérêt / j'aime beaucoup l'humour mais je ris très peu / j'aime pas quand c'est trop produit / c'est pas du trve grind, certains titres dépassent les 30 secondes / pfeuuhh y'a même pas de fuzz...
Si jamais vous avez besoin d'être convaincu, si jamais vous avez besoin d'une analyse en bonne et dûe forme, qu'on vous prenne par la main, qu'on vous explique pourquoi cet album est génial, ou tout simplement que la curiosité vous pique, voici quelques éléments qu'on peut vous fournir en tout bien tout honneur.
Cet Hypercut, quatrième album des monégasques signés sur l’écurie Apathia Records, véritable vivier de talents en tous genre ayant gardé un certain penchant pour la gaudriole technique (Pryapisme, Heptaedium entre autres), est un album assez incroyable. Pour peu qu’on adhère à la densité de l’ensemble, proche d’un cheesecake aux flageolets, on se retrouve assez vite en présence d’un fier représentant de ce qu’on ne nommera pas, un mutant aux racines grind évoluant aux extrémités d’à peu près tout et n’importe quoi, pourvu que ce soit hardcore, malaisant ou incongru. Ça hurle, ça blast, ça sample à tour de bras, ça fourmille de détails techniques, et c’est surtout, avant tout, d’une précision hallucinante.
Quelque part entre Igorrr et Napalm Death, Jean Michel Jarre et Pryapisme, le fan de nouveautés sera comblé par ce recueil de riffs et de samples surréalistes. Le groupe s’amuse à brouiller les pistes à mesure que les titres s’enchaînent, à faire dévier un grind ultra violent de son orbite originelle en traversant plusieurs dimensions et espace-temps, enrichissant l’objet à chaque passage. Notre ami Jean Pierre ouvre le bal des schizos, nous déverse son fiel à la gueule, usant de riffs simples (mais funkys) ; Jean Pierre s’échauffe, puis Jean Pierre nous bouscule, mais c’est déjà trop tard, la boucherie est en effervescence et toute la substance de Jean Pierre a été hachée, broyée, recyclée, samplée, déstructurée, dans n’importe quel ordre, dans tous les sens disponibles. Ce premier titre, qui justifie à lui seul une écoute de l’album, s’amuse de notre stupeur, mais nous laisse un incroyable sentiment de sauvagerie jouissive. Vous l’aurez compris, ça part direct dans tous les sens, une certaine intelligence technique (samples, effets, et des heures de travail à dos de mulet) est mise à l’oeuvre d’emblée et ne quittera jamais vraiment l’album, et quand on pense avoir cerné où Jean Pierre nous menait, une conclusion cosmique que ne renieraient ni Jean Michel Jarre ni Vangelis, de plus de deux minutes, nous fait quitter la boucherie charcuterie grand guignolesque pour des territoires presque cinématographiques à base de synthés tout droits sortis de Blade Runner, de 8 bits et de dub step enjouée. Tout simplement magnifique.
Pas la peine de procéder à une analyse complète de l’ensemble des titres d’Hypercut, de leur trouver une explication censée, mais si on ne devait retenir qu’une seule chose de ce nouvel album c’est cette capacité de constamment prendre aux tripes avec des choses débiles (si si c’est possible), en gardant de temps en temps un cap, une direction artistique qui ne manquera pas de vous souffler : Coin Coin et son jazz Zornien, puis Phillip et son trip cosmique de plus de huit minutes, ou encore Alain, l’homme T,L,Vitr, et sa conclusion symphonique re-visitée avec culot.
Avec The Talas of Satan, on était déjà bien, mais cet Hypercut vient indéniablement relever le niveau d’écriture et de jeu du combo, et comblera à coup sûr tout amateur de hors pistes, à tel point qu’il semblerait bien que le podium français de l’expérimental ait trouvé sa troisième place, quelque part entre Pryapisme et Igorrr.
Ma belle mère a dit, : en un mot comme en cent, Musique de merde, à n’en point douter. Donc foncez.
A écouter : 1
excellent album ! très technique..j'adore le titre Jean-Pierre et son clip hallucinant ^^