Harakiri for the Sky, malgré un nom presque parodique et laissant présager le pire, fait désormais partie des groupes officiant dans le Post-Black à suivre attentivement : après un premier album éponyme, en 2012, inspiré sans pour autant désarçonner la critique, le second opus Aokigahara et ses compositions véritablement enjouées laissaient dans le creux de l’oreille une curieuse envie d’y retourner. Et c’est justement cet été que le duo Autrichien a levé le voile sur sa dernière production III : Trauma.
Et si les titres d’Aokigahara étaient déjà plus enjoués que la majorité de ce que l’on peut trouver dans ce genre marécageux et fascinant, ceux de III : Trauma persistent dans cette direction, dévoilant à plusieurs reprises de légers reflets de Post-Rock. Les musiciens nourrissent leurs morceaux d’influences variées, et ces derniers se démarquent avec une certaine grâce du reste de la scène Post-Black actuelle, aussi large que soit l’étiquette. L’ensemble se veut mélodique et entraînant, parsemé de quelques blasts bien sentis et la présence de solis glacés venant agrémenter les passages instrumentaux ne gâche rien. Quant aux vocaux, le chant à tendance screamo semble avoir été délaissé par le groupe, au profit de hurlements gras et éraflés, presque douloureux.
La musique des Autrichiens, pure et dramatique (Calling The Rain, Funeral Dreams, Bury Me…) se rapproche tantôt de celle des Américains de Deafheaven, et tantôt de groupes de Black Atmosphérique germanique aux sonorités plus rugueuses telles qu’on peut les entendre du côté d’Agrypnie. Sur fond de pluie diluvienne, les compositions d’Harakiri for The Sky se révèlent claires et cohérentes, mais leur longueur déraisonnable marque malheureusement le point noir de cet album : aucune piste ne descend en dessous des huit minutes bien que les riffs, aussi qualitatifs soient-ils, n’aient pas vocation à être martelés indéfiniment.
Un disque correct en somme, comportant une jolie poignée de pépites gorgées d’émotion (mention spéciale pour Funeral Dreams) mais qui, il faut le dire, se tire un peu une balle dans le pied par la longueur quelque peu excessive de ses morceaux, qui ne se retrouvent pas enrichis pour autant. Mais dans l’ensemble, III : Trauma délivre une musique intrigante, certes un peu longue mais souvent touchante et qui mérite donc que l’on y jette une oreille attentive.
Une vraie bonne découverte que ce groupe. Malgré la longueur on ne s’ennuie pas (en tout cas moi pas) grâce aux trouvailles mélodiques toujours surprenantes. A part ça, des ocmpos solides pleines de rebondissements avec beaucoup de couleurs différentes, ce qui en fait un album vraiment riche et varié.