Hangman's Chair

Doom Metal / Goth / Coldwave

France

A Loner

2022
Type : Album (LP)
Tracklist
01. An Ode To Breakdown
02. Cold&Distant
03. Who Wants To Die Old
04. Storm Resounds
05. Supreme
06. The Pariah And The Plague
07. Loner
08. Second Wind
09. A Thousand Miles Away

Chronique

par Pentacle

Avec Banlieue Triste, Hangman’s Chair proposait une évolution dans son parcours en injectant des influences Goth et Coldwave dans sa musique. Un gap assez étonnant, que l’on peut voir à la fois comme un sommet dans leur discographie, mais aussi comme un point de rupture avec leurs précédents albums. Quant à A Loner, on va le voir, il s’inscrit dans l’enchainement logique de ce parcours (déjà initié avec l’ep Bus De Nuit en 2019) cette fois-ci portée par l’énorme force de frappe du label Nuclear Blast Records.

Disque après disque, Hangman’s Chair n’a jamais sorti tout à fait le même album. L’évolution s’est faite doucement, sans heurt, de manière cohérente et assumée pour arriver sur un impressionnant et flamboyant This Is Not Supposed To Be Positive, quitte à ne pas faire des albums de Doom comme les autres, ce qui était d’autant plus vrai avec Banlieue Triste. A vrai dire, A Loner n’a plus grand-chose de Doom si ce n’est cette sorte de brouillard lointain ou de cordon ombilical pour ne pas totalement oublier d’où vient Hangman’s Chair. Les racines Stoner / Sludge d’une quelconque musique Rock chaude et suffocante sont donc totalement effacée. Est-ce grave ? Non, car les parisiens se renouvellent d’une excellente façon quitte à embrasser de nouvelles influences et de nouveaux courants musicaux.

A Loner pourra pourtant un peu décevoir à son premier contact car il ne propose pas une évolution dans leur musique aussi importante que pouvait l’être This Is Not Supposed To Be Positive ou Banlieue Triste, mais une fois ce constat passé, ce nouvel album dévoile ses nombreuses qualités. Hangman’s Chair épouse désormais pleinement la froideur. Plus que jamais, on entend du Type O Negative (et plus du tout Eyehategod, forcément), mais à leur manière, nourri d’influences Post Punk, Cold et New Wave façon The Cure / The Sisters Of MercyA Loner est également un disque plus homogène que Banlieue Triste dans son déroulé. D’une part parce qu’on n’y trouve pas d’invités (quoiqu’il aurait été sympa de réentendre Perturbator sur un morceau, surtout vu l’orientation Cold et Post Punk entreprise avec Lustful Sacraments) et d’autre part parce que l’ensemble vise un peu moins « le tube » que des morceaux comme Naïve. Encore que, Cold&Distant, dévoilé en single et clip est assez imparable avec sa mélodie et son refrain ultra accrocheur.

C’est par son ambiance envoutante qu'A Loner captive avec ses plutôt courtes cinquante minutes et ce dès son ouverture, An Ode To Breakdown. Tout semble couler de source, de l’enchainement des morceaux bien sûr, mais même le groupe n’a jamais sembler autant « former qu’un ». De la frappe clinquante et tonitruante de Medhi, des lignes de basse glaciales (Who Wants To Die Old) des riffs ou mélodies distillées avec soin et justesse, jusque dans le chant toujours aussi vecteur d’émotion de Cédric, A Loner résonne d’une alchimie rare et touchante. Hangman’s Chair témoigne encore une fois d’un savoir-faire dans la manière de composer et d’écrire de (très) bons morceaux. Les arpèges sont de sorties et les riffs se feront plus discrets, mais les mélodies de morceaux comme Loner (petit tube en puissance également) ou Storm Resounds sauront se faire une place dans votre cerveau. La lourdeur n’est jamais loin comme sur Who Wants To Die (la fin) ou le milieu de Supreme. Notons également le très bel instrumental Pariah And The Plague, mais surtout l’incroyable titre de fin, A Thousand Miles Away qui est un peu l’équivalent du magnifique Full Ashtray sur Banlieue Triste de par sa manière de conjuguer la mélancolie des arpèges, la lourdeur déprimante des riffs et la batterie et les envolées lyriques de Cédric. Sans nul doute le meilleur morceau de l’album. 

Les comparaisons avec leur précédent album auront été nombreuses, mais nécessaires. Effectivement A Loner est peut-être un peu moins immédiat et surprenant, mais sa principale force réside dans son ambiance et sa beauté froide et implacable. Dans sa tristesse latente aussi, dans cette forme de retenue et de pudeur que peu de groupes savent mettre en œuvre. La preuve, encore une fois, que le parcours d'Hangman’s Chair est formidable et plus que respectable.

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18.33
Avis 6
Thms86 April 26, 2022 13:50
Magnifique.
18 / 20
Cyprien March 18, 2022 18:38
Je suis étonné que ce groupe ne soit pas plus connu mais également qu'il n'y ait pas plus de commentaires sur ce site. Après les avoir découvert avec Banlieue Triste qui fait parti de mes albums coup de cœur de ces dernières années, mon attente était grande. Le groupe a gardé son orientation artistique avec des compositions hyper intelligente. Alors oui c'est répétitif mais c'est le genre qui veut ça. Aucun autre groupe ne propose autant d'intensité dans ce genre d'ambiance mélancolique.



Mention spéciale au design du vinyle qui est absolument sublime. Je suis conquis !
20 / 20