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Biographie

Hands

Shane Ochsner (Guitare / Chant), Josh Silbernagel (Batterie), Chris Schwartz (Basse) et Jerik Hendrickson (Guitare) forment Hands en 2007 à Fargo dans le Dakota du Nord. Le quatuor s'inspire de formations aux univers musicaux variés allant d'Isis et Cult Of Luna à Misery SignalsHum ou Jimmy Eat World. Passant du Post-Hardcore au Post-Rock ou au Metal, les premières compositions sortent sur l'ep The Everlasting en 2008. En 2009, Hands publie coup sur coup deux albums : The Sounds Of Earth puis Creator via Facedown Records.
Le combo tourne alors beaucoup et décide de marquer une pause en 2010. Il reviennent néanmoins l'année d'après sous la forme d'un trio avec leur album le plus créatif et le plus personnel jusqu'alors : Give Me Rest.

New Heaven / New Earth ( 2017 )

« Rise, from the quiet I will rise, I can't bare anymore of the silence, I feel sick at how jaded I've become, Can you feel the anger in my heart? » C'est sur ces mots douloureux que s'ouvrait Give Me Rest, fantastique et émouvant troisième album de Hands qui marquait non seulement son apogée artistique, mais aussi son inscription dans un patrimoine Post-Hardcore aussi référencé que de qualité. C'était en 2011.

Depuis, plus rien. Le groupe s'est fait plus que discret, s'est dissimulé à travers les ombres. Comme s'il ne pouvait finalement en être qu'autrement après s'être autant mis à nu sur Give Me Rest. Alors cette sentence vient à point nommé, six longues années plus tard, lorsque Hands refait surface avec un simple ep deux titres. Telle une renaissance. Avec New Heaven, les premiers cris le confirme : « Breathe new life, Kill the line, Exist in the moment, Rebuild, rejoice. ». Musicalement on est sur une approche quasi Deftonienne sur son riff central massif et terriblement efficace. La rythmique est grave, la basse tassée. On a connu Hands plus nuancé, mais le pont en milieu de titre emmène d'avantage vers des sphères Post-Rock. New Earth est quant à lui nettement plus porté sur le côté atmosphérique, construit comme une délicate ascension vers des cieux apaisés à la manière d'un Immanu El « But there’s peace in this place, I feel the weight of my sorrows, I feel it lifted away ».

New Heaven / New Earth c'est deux bons titres, comme deux facettes de cette feuille présente sur la pochette, entre ombres et lumières. Le plaisir de revoir Hands est intact, malheureusement traversée de cette sensation de trop peu. Qu'ils n'attendent pas autant d'années pour revenir avec de nouveaux titres !

16.5 / 20
13 commentaires (16.77/20).
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Give Me Rest ( 2011 )

Imaginez le croisement entre Cult Of Luna, Moving Mountains et Devil Sold His Soul. Vous obtenez HandsGive Me Rest est déjà leur troisième album et c'est une petite perle.

Sur le papier, la bonne idée du désormais trio, c'est d'aller piocher ses idées à droite à gauche, de les digérer, puis les restituer de la meilleure façon possible. Enfin ça, c'est ce qu'on aurait pu dire à leurs débuts, car maintenant, même si Hands peut faire penser à certains noms comme ceux cités précédemment, ils possèdent la maturité nécessaire et une signature sonore unique qui dissipent leurs influences. Stylistiquement c'est entre Post-Hardcore, Post-Rock et Metal que Hands façonne ses morceaux. Un mélange assez audacieux qui leur permet de quitter la case copie conforme, mais qui leur permet surtout de proposer un album varié et réellement enthousiasmant.

C'est avant tout dans les contrastes que le groupe excelle à merveille. Et c'est là que réside le charme principal de Give Me Rest. D'ailleurs, tout l'album joue sur une dualité clair/obscur que l'on peut ressentir dans les instruments ou le chant. Water évoque bien ce ressenti avec ces guitares aériennes et lumineuses rapidement détruites en plein vol et écrasées dans un final tellurique. De même, les arpèges somptueux d'Here I Am, sans doute le plus beau titre de l'album, tranchent avec la profonde noirceur de The Helix.

De plus, l'atout principal de Hands c'est de jouer la carte de l'émotion. Celle à fleur de peau. Cela vient en grande partie du chant habité de Shane Ochsner. Il suffit d'écouter la conclusion Give Me Rest pour en être persuadé. Ici, le musicien met son âme à nue, s'abandonne de tout son cœur, comme si c'était la fin de tout avant que les dernières notes s'évanouissent. Le chanteur possède cette faculté d'alterner entre vocalises énervées typiquement Hardcore, dont certains phrasés rappellent avec émotions ceux de Derek Archambault de Defeater, (« I get frustrated. But I just need to let go. Lift me up (into your arms) and weigh me down » sur Restart) ou la voix claire et mélancolique de Gregory Dunn de Moving Mountains (Northern Lights).

Avec Give Me Rest, c'est un groupe profondément touchant que l'on découvre, de ceux qui savent remuer les tripes avec sincérité et passion. Je ne doute pas qu'avec cet album Hands va se faire largement connaître pour devenir aussi incontournable que les trois groupes cités en ce début de chronique. C'est tout le mal que je leur souhaite, très sincèrement.

A écouter : le cœur ouvert