Haken

Rock / Metal Progressif

Royaume-Uni

Vector

2018
Type : Album (LP)
Labels : Inside Out Music
Tracklist
01. Clear
02. The Good Doctor
03. Puzzle Box
04. Veil
05. Nil By Mouth
06. Host
07. A Cell Divides

Chronique

par Zbrlah

Chaque disque Haken est parfait. Voilà, c’est tout, cette chronique pourrait même se résumer à ce postulat empirique. En revanche, il est honnête de signaler que Vector pourrait, peut-être, éventuellement, te laisser un peu perplexe, comparé aux autres productions des génies britanniques. C’est vrai, certes, mais il faut que tu assimiles une notion que l’on va développer ensemble dans les lignes qui suivent : Haken est toujours au sommet de son art, par défaut et par définition, et si ça ne te semble pas le cas, alors c’est qu’Haken a changé son art, tout simplement.

Car oui, Vector est bien différent des précédents opus, et sur plusieurs aspects. Déjà, tu pourrais être déçu par la forme : sept titres, seulement ? Bah, pas grave, Aquarius en contient autant. Oui, mais parmi les sept pistes de Vector, il faut compter une intro, et noter que la galette dure 45 minutes (contre 1h13 pour Aquarius, et plus d’une heure pour chacun des albums commis par Haken, d’ailleurs). Le contenu peut donc te sembler plutôt léger.

Musicalement, là aussi on est face à une évolution marquée. Si les structures sont toujours aussi complexes (Veil, Nil By Mouth, et même sur les titres les plus courts comme The Good Doctor), l’ensemble est plutôt basé sur des riffs articulés entre eux, au lieu des habituelles évolutions d’ambiance. Tout sonne plus direct qu’avant, plus précipité, plus intuitif, organique et spontané. Et plus Metal, aussi, bien sûr. Si le groupe jonglait jusqu’à présent habilement entre Rock Prog et Metal Prog, dans Vector la balance penche clairement du second côté. D’ailleurs, on note l’intervention du bassiste de Periphery, invité comme producteur, ce qui renforce encore le son vraiment lourd présent sur la plupart des morceaux. Même s’il reste des accalmies, peu de parties prennent vraiment le temps de poser une vraie ambiance aérienne, à part peut-être dans Host, et encore, pas pendant tout le titre.

Notons aussi la présence de Nil By Mouth, instrumental long, vénère, construit et virtuose. La dernière fois qu’Haken s’est livré à cet exercice, c’était avec Portals sur Visions, trois albums (et un EP) plus tôt. Entre ce titre et l’intro Clear, on atteint les 9 minutes d’instrumental, soit 20% de la longueur de l’album ; sans compter les nombreuses parties sans chant sur les cinq titres où intervient le vocaliste Ross Jennings. Comme avant, les voix sont claires et précises, mais se font moins poignantes ou chargées d’émotions, à cause du rendu plus direct et rentre-dedans global.

Pourquoi Vector est-il plus court, musicalement surprenant, et aussi pourquoi le frontman est un poil plus discret ? C’est simple, on le disait plus haut : c’est qu’Haken est toujours au sommet de son art, mais a subtilement changé d’art. Les Anglais livrent un album de Metal, voilà tout. Toujours mélodique, toujours Prog, oui, mais globalement, l’approche est différente car l’objectif est différent. Vector est à Affinity ce que Train Of Though était à Scenes From A Memory, si on compare Haken à Dream Theater. Malgré les évolutions stylistiques, le sextet ne commet aucun faux-pas, et encore une fois, accouche d’un disque sans défaut.

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.14
Avis 7
V.N.A. May 23, 2019 11:50
Aux premières écoutes, j'ai trouvé The Good Doctor tellement efficace que j'ai eu du mal à me concentrer sur la suite. Mais c'est vite venu.

Très bon album de Haken, probablement le plus accessible. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est parfait, je trouve notamment que la deuxième moitié de Veil traîne un tout petit peu trop en longueur, mais ça vaut clairement le détour.
16 / 20
Whisky October 31, 2018 14:47
Sacrément accrocheur cet album!

Assez loin des galettes précédentes, et bien plus métal!

Hate d’entendre ça en live maintenant!
17 / 20