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Biographie

Hail Spirit Noir

Formé par des musiciens venus de groupes Avant-Garde et Prog, Hail Spirit Noir prend racine en Grèce en 2010. Deux ans plus tard paraît le premier effort, Pneuma, volontairement rétrograde dans sa production, et dévoilant au monde un mélange de Rock Psyché et de Black Metal. Sorti sur Code666/Aural Music, ce début est succédé par Oi Magoi en 2014 puis Mayhem In Blue en 2016. Deux ans plus tard, les Grecs sont annoncés sur l'affiche du Roadburn. 

Chroniques

Eden In Reverse Pneuma
9 / 20
5 commentaires (9.9/20).
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Eden In Reverse ( 2020 )

De retour après quatre ans d'absence et un sans faute jusqu'alors, Hail Spirit Noir mettait l'eau à la bouche en avril dernier avec The First Ape On New Earth. Le single annonçait une plongée vers les sons rétros des années 80, allant des claviers aux voix trafiquées, ainsi qu'une audace Prog encore plus assumée. Cet Eden In Reverse promettait de convertir tout sur son passage en offrant un Black Metal assagi, et aux accents retro-futuristes.

Qu'il était doux de fantasmer pareil album, blottis dans notre ignorance virginale. Mais une fois le fruit de la connaissance entièrement consommé, nous voilà bien eus, et bien nus.
Que s’est-il passé ? Le groupe s'est perdu quelque part, a foiré un dosage ou s'est freiné en plein élan. D'un côté, les Grecs poussent à fond les compteurs de kitsch avec leurs synthés imposants. Mais ils affichent une pudeur incompréhensible lorsqu'il est temps de déballer du refrain mélodique à pleine puissance. Comme si une retenue ou un manque d'idées bridait les musiciens. 

Eden In Reverse est plat, mise sur une ambiance qui prend largement le pas sur les compos. Le relief, la surprise ont carrément déserté le navire. La perte de contrôle s’opère dès Incense Swirl, riche en synthés tous plus brillants les uns que les autres, mais manquant cruellement de thèmes forts. L’ennui s’installe, et se prolonge. Crossroads brise légèrement la torpeur, fait lever un sourcil quand arrive la voix de Lars Nedland (Solefald), mais les lignes de chants sont là encore une preuve de sous-régime quand on connaît le passif du bonhomme. L’ultime pièce Automata 1980 parachève l’embourbement du groupe dans son propre concept. Dix minutes de claviers qui tournent en boucle, peut-être une montée progressive vers une fantastique explosion ? Du tout, l’album se dégonfle là-dessus sans même une révérence.  

Seul The First Ape On New Earth se démarque avec sa légère dissonance qui fait humer le danger, et sa batterie bavarde. On y déniche des notes Opethiennes, un passage Black Metal martelé de blasts menant à l’hyperespace. Malheureusement, Hail Spirit Noir donne l’impression de s’emmerder sec tout le reste du temps, et nous avec. Peut-être parce que Haken a déjà fait cet album en mieux il y a quatre ans ? Allez savoir. 

16 / 20
1 commentaire (16.5/20).
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Pneuma ( 2012 )

Pour résumer Hail Spirit Noir en peu de mots, il faudrait imaginer ce que donnerait Iron Butterfly s’ils avaient eu pour voisins de studio Satyricon, ou si le Opeth d’Heritage s’était échoué sur des terres blackisantes. 

Hail Spirit Noir demeure avant tout un groupe de Rock, pas de trémolos écorcheurs à outrance donc, mais plutôt une ambiance occulte née de la fusion de la musique de sorcière 70’s et d’accords bien connus en dessous des 0° Celsius. Pour continuer d’équilibrer la balance, le chant de Theoharis évoque le mysticisme du grand Nord tandis que fusent ici et là les synthés Psyché/Prog. Un jeu de funambule constant qui n’aboutit pas à un collage hasardeux fort heureusement, mais livre plutôt des titres surprenants aux premières écoutes, pour devenir petit à petit des airs fermement ancrés dans les esprits. Mountain Of Horror dans le genre sort un riff introductif à première vue qui n’a l’air de rien, mais quelques écoutes suffiront à faire revenir vers cette marche dans un désert infernal. 

Cette première œuvre des Grecs est biscornue, protéiforme, en ce sens que les étiquettes semblent avoir bien peu d’importance aux yeux du trio. Tout est prétexte à filer vers des sonorités exotiques, ici une embardée acoustique (When All Is Black, Let Your Devil Come Inside), là un solo entre Hard et Desert Rock avant un chant proche du mantra sur l’incroyable Into The Gates Of Time. Et malgré des allers-retours ambitieux entre les styles, Hail Spirit Noir se paye le luxe d’être accessible, et même plutôt immédiat sur Haire Pneuma Skoteino, qui sonne comme un hymne de fosse aux poings tendus lors du refrain. Complexe et surtout générateur d’images mentales inédites, Pneuma est à écouter au moins pour son ambiance résolument unique.
Et si le voyage est assez court (37 minutes, dont 4 pour une chorale de grillons…) Hail Spirit Noir donne le sentiment de nous trimbaler dans un Eden revisité par Lewis Caroll, ou un Enfer conté par Jefferson Airplane

Avec son Rock/Black Metal perché aux schémas bizarroïdes, le groupe donne vie à des couleurs hallucinées, à la manière d’un Oranssi Pazuzu ou d’un Solefald qui superposent les filtres de teintes chaudes sur un fond noir. Si l’on pouvait craindre un coup de génie éphémère, le temps aura eu raison de ces peurs, proposant peu de temps après un Oi Magoi et un Mayhem In Blue tous deux aussi déroutants et personnels que leur aîné.

A écouter : Haire Pneuma Skoteino, Into The Gates Of Time
Hail Spirit Noir

Style : Rock Psyché & Black Metal
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Origine : Grèce
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