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Biographie

Hail Of Bullets

Hail Of Bullets est un supergroupe de la scène Death-Metal néerlandaise composé de Martin Van Drunen (ex-Pestilence, Asphyx), Ed Warby (Gorefest), Paul Baayens (Thanatos, Asphyx), Stephan Gebedi (Thanatos) et Theo Van Hekelen (Houwitser, Thanatos). Le groupe se forme en 2006 après une beuverie et surtout une discussion où les cinq musiciens parle de leur amour partagé pour les groupes Autopsy, Massacre, Bolt Thrower, Celtic Frost et Death. Le quintet arrive à se consolider malgré l'emploi du temps chargé de tous ses membres. En juillet 2007, Hail Of Bullets enregistre son premier ep éponyme qui fait déjà du bruit dans l'underground. C'est en février 2008 qu'ils enregistrent leur premier album ...Of Frost And War, acclamé par la presse. Le groupe se lance alors dans des tournées à travers l'Europe, puis poursuit sur sa lancée avec l'ep Warsaw Rising en 2009.
Leur second album, On Divine Winds, sort en 2010 toujours chez Metal Blade Records.


Line-up :
Martin Van Drunen : Chant
Paul Baayens : Guitare
Stephan Gebedi : Guitare
Theo van Eekelen : Basse
Ed Warby : Batterie

14.5 / 20
1 commentaire (14/20).
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The Rommel Chronicles ( 2013 )

Seconde Guerre Mondiale. Le globe est en ébullition. Bien au-delà des frontières européennes d’ailleurs, l’Afrique est en effet le théâtre d’opérations militaires stratégiques. L’Afrika Korps, avec à sa tête le Renard du Désert, Erwin Rommel, sème la terreur en Libye de 1941 à 1943, aux côtés des Italiens. Soixante-dix ans plus tard, les guerriers du Death Metal de Hail Of Bullets se replongent sur le personnage d’Erwin Rommel, l’un des grands noms de la Wehrmacht ; le nom même de la formation ainsi que leurs précédents albums affichent clairement l’intérêt des membres du groupe pour les conflits armés. L’enjeu est donc de taille pour The Rommel Chronicles, dont le but est de nous faire revivre des évènements quelque peu méconnus de cette sombre période de l’Histoire.

Pour cela, le groupe n’use pas d’une technique époustouflante, mais fait preuve d’une ingéniosité bien sentie, donnant naissance à quelques pistes redoutables. Les dix titres de l’album se partagent entre riffs lourds et pesants et accélérations surprenantes, de quoi raviver devant nos yeux de sanglants assauts du siècle dernier. Cette recette, bien qu’efficace, se fait cependant parfois redondante, ce qui mène plutôt l’auditeur à considérer l’album en tant qu’entité indivisible plutôt qu’à accorder une identité propre à chaque titre. Par ailleurs, Hail Of Bullets nous sert une instru Death Metal plutôt classique : l’ensemble est massif, violent, de quoi ravir les tympans de tout fan du genre.

Alors que l’ex-voix de Pestilence nous narre la frénésie de virulents combats, la double-pédale envahit l’espace et cadence basse et guitares. En dépit de leur caractère franchement Death, ces dernières nous lâchent par moments des solos dont les sonorités évoquent le Thrash Metal ; « Tobruk » notamment, qui a un petit quelque chose de Slayer lorsque la guitare monte dans les aigus. Certains breaks plus lents laissent également le batteur s’exprimer (« DG-7 »), lui permettant de trancher avec des patterns parfois répétitifs, le changement de tempo est d’ailleurs l’une des clés de la réussite de cet album : « The Final Front » l’illustre bien, nous faisant sursauter à l’issue d’un passage relativement calme. L’auditeur pourra alors y voir l’illustration d’une ultime attaque, une Blietzkrieg de décibels pleine de fougue et de hargne ; en outre, on ne saura que trop recommander l’écoute de « DAK » et de ses riffs groovy et agressifs, son rythme martial, donnant vie à des milliers d’hommes se lançant en courant sur le champ de bataille, prêt à en découdre pour défendre leur peau jusqu’à la dernière seconde de la track. D’autres titres malheureusement ne bénéficient pas de  la même verve (« Farewell To Africa », « The Desert Fox »), qui sans être foncièrement mauvais, auraient mérité que l’on ajoute à leur structure Death classique une touche de génie que l’on retrouve  sur d’autres pistes.

 Ce léger bémol reste malgré tout l’un des rares mauvais points à attribuer à The Rommel Chronicles, qui confirme et justifie les louanges autour des deux précédents albums de la formation Hollandaise. L’œuvre est donc globalement intéressante, sans être révolutionnaire certes, mais celle-ci laisse présager des prestations live emplies d’une ambiance belliqueuse et farouche.

A écouter : DAK, DG-7
16.5 / 20
5 commentaires (15.7/20).
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On Divine Winds ( 2010 )

Guerre! Episode 2. On troque les panzers contre les avions et les navires de guerre, mais pas sûr que l'affrontement soit moins sanglant. Retour en trombe des forcenés d'Hail Of Bullets avec ce nouvel opus, On Divine Winds.

Musicalement, Hail Of Bullets n'a pas tellement bougé depuis ...Of Frost And War, puisque cette nouvelle galette forge la continuité de leur Death-Metal old school et s'inspire de la recette du premier album avec cette identité si remarquable, due à la patte du guitariste Paul Baayens et au timbre vocal unique de Martin Van Drunen. Hail Of Bullets est de ces combos qui possèdent la science du riff, celui qui pilonne les cervicales, ceux qui sont tellement monolithiques qu'ils te briseront la nuque en deux. On Divine Winds c'est dix grosses bombes (sans l'intro) dont pas une ne fera moins de dégâts qu'une autre. Les combattants néerlendais remettent une nouvelle fois tout à feu et à sang lorsque le mid tempo se fait dévastateur (Full Scale War) frôlant même parfois le Doom (Unsung Heroes). Et le pire c'est que les compositions sont intelligentes nourries de pas mal de subtilités qu'il faudra plusieurs écoutes pour retenir. Old school, Hail Of Bullets l'est toujours, et forcément les relents de Bolt Thrower / Asphyx ne sont pas loin.

Derrière les consoles, l'on retrouve Dan Swanö qui rend cet album encore plus imparable et efficace que le précédent. Hail Of Bullets sont ces vétérans (de guerre?)  a qui l'on n'apprend plus les codes du Death old school, il suffit d'en juger par ces bombardements cataclysmiques (Kamikaze, On Choral Shores) et ces salves de mitrailleuse qui viennent perforer l'ennemi (Operation Z). Et puis il y a ce côté rampant, boueux, planqué dans les tranchées de ce Death-Metal épais et puissant comme un panzer qui fait du dégât en première ligne.

Le changement de décor a été bénéfique pour le groupe. On déplace l'assaut mais on en prend toujours autant en travers de la tronche. En faisant référence à l'invasion de la Mandchourie (The Mudken Incident), aux bombardements de Pearl Harbor (Operation Z), aux Kamikazes et à l'épisode du Guadalcanal, Hail Of Bullets a injecté encore d'avantage de riffs marquants et enflammés comme du napalm qu'on déverserait pour tout cramer, de mélodies (The Bear Of Unbearable) et de soli déchainés (The Mudken Incident). De même, les néerlandais délaissent la froideur du front russe d'...Of Frost And War pour sentir la chaleur des bombardements dans le Pacifique. Par contre le côté sinistre et dramatique de leur compositions est toujours de mise. Fin du disque, on évalue les pertes. Du côté d'Hail Of Bullets les types sont encore debout, parés à en remettre une deuxième couche si besoin était. Du tiens, hormis le corps troués de toutes parts par du gros calibre et les cervicales en miettes, on ne peut pas dire que se soit très glorieux.

On Divine Winds qui alterne entre blitzkrieg dévastateurs, blast-beat assourdissant et lentes avancées guerrières, est peut-être meilleur qu'...Of Frost And War car mieux définit, plus aboutis mais toujours aussi massif, conférant une authenticité et une identité remarquable à leur œuvre. Respectueux de leurs racines et sans prétention aucune, Hail Of Bullets a bien compris que la qualité des atmosphères et l'intensité de leur musique est bien plus porteuse surtout dans le milieu du Death-Metal souvent trop caricatural. S'il y avait un disque du genre à écouter cette année, c'est sûrement celui-là.

A écouter : la triplette Operation Z, The Mudken Incident et Strategy Of Attrition
15 / 20
2 commentaires (16.5/20).
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...Of Frost And War ( 2008 )

Lorsque le fan de death old school voit le line-up de Hail Of Bullets, seul un filet de bave peut répondre à son prestige. Quand même, la quasi-totalité des groupes cultes du death hollandais sont représentés dans le groupe, il ne manque qu'un ex-Sinister pour que la famille soit complète. Alors, Hail Of Bullets, tuerie digne du passé de ses membres ou pétard mouillé jouant sur la corde nostalgique qui semble terriblement à la mode depuis quelques temps ?

Heureusement, avec un tel pedigree, Hail of Bullets répond à nos attentes. Loin d'être le simple groupe revival sonnant vieux (et pas old school), Hail Of Bullets nous livre une petite pépite de death à l'ancienne fleurant bon le pays des sabots. Pour résumer la musique d'Hail Of Bullets, on pourrait dire qu'ils nagent dans une mixture faite de Asphyx (pour la lourdeur sombre), de Bolt Thrower (pour le côté militarisant et lourd... dur d'y échapper lorsqu'on se colle un concept guerrier) et étonnament... De Thanatos. Le death metal d'Hail Of Bullets est ainsi un concentré épais et lourd, puissant et accrocheur avec une dimension headbangante plutôt bien faite, merci aux guitaristes de Thanatos et leur touché thrash plutôt efficace, adapté ici à une lourdeur qui n'est pas sans rappeller les débuts de Celtic Frost. Du côté de la section rythmique, Ed Warby nous livre un jeu très lourd et plutôt dénué de groove, assez différent de son jeu chez Gorefest, pour quelque chose tout en lenteur, hyper précise, et quasi-mécanique. Quelques subtilités militarisantes parsèment les compos, comme ces rythmes de caisse claire saccadés (l'intro d'Ordered Eastward) ou ces marquages de temps façon marche militaire... apportant un léger côté martial au tout. Et côté vocal... au rayon des chanteurs de death metal toujours aussi puissants qu'il y a 20 ans, Martin Van Drunen occuperait sans problème une place de choix. La voix du bougre est toujours aussi puissante qu'en 1991, et il délivre une performance très agressive au timbre très particulier et reconnissable entre mille... Il est ici plus proche de ses performances avec Asphyx que de celles avec Pestilence, néanmoins. A noter que sire Dan Swanö, ingéson sur ce disque, lui prête main forte sur Ordered eastward...

Fi maintenant de ces considérations techniques et passons maintenant au principal : l'ambiance du disque, son gros point fort. Pas d'accélérations supersoniques à la Insanity ici, le death metal de Hail Of Bullets est lourd, une machine de guerre écrasante et bruyante, mécanique et froide. Le groupe est vraiment pesant et écrasant lorsqu'il ralentit... et achève lors de ses accélérations, se payant le luxe comme dit précédemment d'être efficace ET headbangant. Mais la principale qualité de Hail Of Bullets, c'est sa froideur... Quelque chose de réussi quand on sait que le concept de l'album s'articule autour des batailles du front russe pendant la deuxième guerre mondiale. Froid, Hail Of Bullets l'est (pour un groupe de death s'entend), assénant son death comme un espèce de monolithe glacé d'où ne transpire que son agressivté. Et la prod immense de Dan Swanö y ajoute beaucoup. Certains disent que la prod, très moderne de ...Of Frost And War est trop moderne, trop froide. Trop moderne, je le concède, mais froide.... Dans le cas présent, c'est un réel apport à l'ambiance, un réel plus que d'avoir une production froide, donnant encore plus une impression de mur glacé à l'écoute de la musique de HOB. Le point fort de HOB, c'est bel et bien son ambiance...

...Of Frost And War est l'une des bombes du death metal de l'année 2008, une année très riche en sorties excellentes. Hail Of Bullets tient un peu le rôle du blockbuster rutilant mais qui reste jouissif, son aura et sa prod lui permettant de beaux jours. Accessoirement, si vous n'êtes pas familier avec le death old school, Hail Of Bullets peut être une excellente porte d'entrée, sa qualité dosée et sa production immense le rendant accessible aux masses métalliques sans trop de difficulté. Couplez ça à du Death Breath, du Cretin et les derniers Evocation, et hop ! Vous l'avez votre porte d'entrée sur le old school...

Du son sur le myspace du groupe.

A écouter : Oui