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BiographieComposé de musiciens de Every Reason To, ((Remote)), ou Time To Burn notamment, avec Thomas Lieb (Chant, Claviers), Christophe Marconato (Guitare), Thomas Dartiailh (Guitare), Damien Luce (Samples, Claviers), Pierre Gratiot (Basse) et Thomas Flieg (Batterie), HKY est un groupe de Postcore de Paris né en 2007. Le premier opus, sobrement intitulé HKY, sort en début d'année 2009 sur le label Music Fear Satan. En 2010 un split de deux morceaux avec Eibon sort sur le même label. Split avec Eibon ( 2010 )Tout est question de sensibilité, d'affinités, de vécu a t on tendance à rappeler dès qu'il s'agit de faire part de son ressenti à l'écoute d'une pièce de musique. Par ailleurs, on a également coutume de dire qu'un minimum d'objectivité demeure nécessaire afin d'être accessible et compréhensible aux yeux du plus grand nombre. Dès lors, se pencher sur les deux pièces musicales (deux long morceaux pour un split album) qui nous sont proposées ici se révèlent d'ores et déjà une tâche quelque peu ardue pour votre serviteur... Note exagérément élevée ? Tombeau d'éloges chiant comme la pluie et confinant à la promotion ? La recette s'avère toujours délicate dès lors qu'il s'agit de parler d'un album qui vous ait autant marqué... Citer bêtement quelques influences serait jouer la facilité, ranger de telles pièces dans des cases définies serait faire défaut à l'originalité et à la richesse de ces morceaux. Avoir recours à des images et des métaphores pourrait alors s'avérer la solution la moins détestable. HKY ( 2009 )Seconde production pour le label de Music Fear Satan, HKY se cache dans un packaging énigmatique et brumeux. Cet EP, lâché discrètement entre vos mains délicates, renferme un pavé de 30 minutes, composé de 4 morceaux insoutenables. Lourd, massif, ce disque de HKY ne s'écoute clairement pas dans un ciel ensoleillé. Pourtant, réduire HKY à du simple postcore ne serait que survoler la musique du groupe. On y trouve de tout, en sus du premier genre nommé : Drone, Noise, des passages rappelant le Near Death Experience de Spektr, ... Ainsi, HKY colle parfaitement à son artwork : un tourbillon de notes, envoutantes mais énigmatiques et sombres. Entre le chant douloureux, étouffé par les instruments, qui tentent littéralement d'imploser, l'écoute de cet album se fait difficilement. La moindre note semble aussi noire que l'ébène, les parties vocales véritablement ténébreuses. La partie rythmique semble se dresser tel un monolithe et déclamer ses notes avec un aplomb déconcertant. Rien ne semble sortir ou venir perturber cette enveloppe malsaine, millimétrée et peaufinée à la moindre seconde, tel le funeste Curve And Abvundance. Quelques touches plus planantes viennent ponctuer cet océan funeste, telles les fins de Curve And Abvundance ou Heaven Send Anvil. Pas forcément plus lumineuses, elles semblent plus éthérées, cassant ce sentiment de claustrophobie présent sur HKY. Car il faut bien l'avouer, l'écoute de HKY se révèle intense, prenante mais surtout vraiment écrasante lorsque l'on fait abstraction de tout ce qui nous entoure. Tourbillon sans fin sur Monument, tel un Neurosis cyclonique, HKY réussit le pari d’étouffer l’auditeur avec son propre souffle. Il est certes aisé d'obtenir une sensation de condensé épuisant, mais HKY y arrive de manière tellement époustouflante que le sentiment pachydermique qui se dégage de Curve And Abvundance par exemple, ne parait en rien faussé. Même si on se doute que la prod y est pour beaucoup, HKY ne semble pas gonfler son son. Expérience aussi profonde qu'un Sunn O))), plus massive que les derniers Time To Burn ou Amen Ra et plus lourde que les premiers Cult of Luna, HKY ravira tous les adeptes de sensations fortes, qui cherchent à se faire écraser sur la musique. Sans forcément être la révélation de cette année, nul doute qu'HKY fera partie des grosses découvertes françaises... A écouter : Au casque, et en boucle ! |