Retour inespéré pour le trio qui aura mis du temps à trouver une nouvelle maison. Inespéré mais pas forcément inspiré, ou du moins pas plus qu’avant. Greedy Guts restent dans leur punk rock poppy qu’ils se plaisent à qualifier de ‘surf’ (sans doute au regard des thèmes abordés et de l’atmosphère toute estivale qui se dégage de leurs compos).
Bonne humeur et parfum d’écume règnent en effet sur ces Songs and Bullets privilégiant dans l’ensemble le mid tempo sucré, sucré façon beignet nappé de chœurs oooozin’ aaaahs béats. Les voix se dédoublent agréablement, les mélodies rayonnent avec entrain… mais la traversée de la plage finit par se faire bien longue sur la fin et on désespère de pouvoir enfin goûter à la fraîcheur des déferlantes! Les couplets/refrains s’enchaînent sans trop de surprise, les rythmes deviennent ronflants de régularité et de simplicité, et les lignes de chants pourtant sympathiques de Jérôme Altiéri (dont la voix n’a pas changée) finissent par s’essouffler faute de renouvellement. Même constat au niveau de la prod' dosée mais linéaire et surtout un poil vieillote.
Restent quelques courses planche sous le bras qui, sans être atypiques, ne manquent pas de vitalité ("Always on the Run", "Calling Her Name") ou même d’idées (la seconde moitié de "World of Speed").
Bref, au bout du compte ce n’est pas sur cet album que les Toulousains, plus rodés que jamais, se transformeront. Greedy Guts semblent faire partie de ces groupes qui rejouent sur chaque album, de façon presque obsessionnelle, leurs tendres souvenirs des glorieuses années 90. Ceux qui désiraient réentendre du GG pur jus ne seront donc certainement pas déçus, ceux qui attendaient une évolution (et le trio possède à n’en pas douter les capacités pour l’implémenter) resteront probablement assez vite sur leur faim.
A écouter : "Always on the Run" ; "Calling Her Name" ; "World of Speed"