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Biographie

Grand Magus

Grand Magus se forme à Stockholm en 1999 grâce à JB (chant) et Fox (basse). Ils enregistrent rapidement une démo, avec l’aide de Trisse (batterie), qui leur permet de figurer sur une compilation de Waterdragon Records, Greatest Hits Vol 1, sortie l’année suivante.
C’est en 2001 que les choses sérieuses commencent, avec tout d’abord une signature chez Rise Above Records, qui débouche sur la sortie d’un split en compagnie de Spiritual Beggars (que JB rejoindra par la suite), puis d’un premier album éponyme. Le disque est très bien accueilli partout, comme le seront d'ailleurs ses successeurs, Monument (2003) et Wolf’s Return (2005). En 2006, Trisse quitte le groupe et est remplacé par Seb. Grand Magus sort sur quatrième album en 2008, intitulé Iron Will, toujours chez Rise Above Records. Hymne metal flamboyant, il remporte un franc succès un peu partout alors même qu'il s'éloigne définitivement des racines doom du groupe. Son successeur, Hammer Of The North, sorti en 2010, confirme cette évolution.

Sword Songs ( 2016 )

C’est à coups d’épée et de bouclier que Grand Magus s’est ouvert le chemin du Valallah du Metal nordique. Inspiré comme de nombreuses autres formations par la mythologie et l’Histoire des contrées du froid, leur musique se veut inspirante et puissante, faisant se lever les hommes avant une grande bataille. Deux ans après le fracassant Triumph and Power, les suédois repartent au front avec Sword Songs

Dès les premiers instants on retrouve le Grand Magus que l’on connait depuis maintenant 15 ans, la machine parfaitement rodée se remet en marche. L’introduction dans Freja’s Choice donne le ton : on ne va pas faire dans la dentelle, les riffs décoiffent et ne manquent pas d’évoquer Judas Priest ou encore Manowar. Cet aspect est plus présent encore que dans leurs précédents albums, le tempo est rapide allant même sur des contrées plus Thrash sans jamais dénaturer leur son. Le côté épique est toujours au premier plan et les paroles viennent enfoncer le clou. On peut déjà imaginer les guerriers en armure rutilante se précipiter à l’assaut d’un danger inconnu pour protéger leur terre natale.

La grande force de Sword Songs réside sans aucun doute dans ses refrains qui font chauffer les cervicales. Portés par la voix de Janne Christoffersson, ils cristallisent l’âme de ce qu’est Grand Magus dans toute sa puissance, mais aussi dans toute sa finesse et sa sincérité. Bien plus complexes qu’ils en ont l’air, tout est fait pour qu’ils soient mémorisables et deviennent des hymnes grandioses. 

C’est pourtant là que le bât blesse : la linéarité des compositions, bien que volontaire, finit par gêner. Le groupe semble ne pas s’exprimer à son plein potentiel : durant les 43 minutes de l’album, il n’y a pas une seule véritable variation de rythme, en dehors de Hugr qui fait office de transition. Si Grand Magus est loin à ce jour de ses racines Doom et puise son plein potentiel dans le Heavy et le Thrash, chercher à tout prix la simplicité est une manière de s’adresser à un public plus large mais ne permet pas au groupe de montrer l’étendue de son talent d’écriture.

Sword Songs remplit son office. C’est avec la sensation d’avoir gagné une grande bataille que se termine l’album ; et pourtant une inquiétude demeure malgré tout : que se passera-t-il la prochaine fois ? Va-t-on réellement s’enfermer dans un style efficace mais simpliste ou s’ouvrir de nouvelles portes ? Seul l’avenir nous le dira.

A écouter : Freja's Choice - Varangian - Master Of The Land
15.5 / 20
2 commentaires (14.25/20).
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Triumph And Power ( 2014 )

Mine de rien, Grand Magus sors déjà ici son septième album. Il faut dire que le groupe ne traîne pas en chemin et enchaîne les albums avec une régularité métronomique.  
Le trio heavy metal/doom a encore une fois pris seulement deux ans pour soutenir son précédent opus et écrire et produire ce Triumph and Power. En l’occurrence, si le précédent album des Suédois, The Hunt, avait pu décevoir les fans du groupe de par une (relative) baisse d'inspiration, Triumph and Power remet les pendules à l'heure avec un album solide de heavy traditionnel à la fois sombre (représentant la face doom du groupe) et entraînant (via les refrains ultra catchy). Ce qui fait d'ailleurs une des spécificités de Grand Magus, c'est cette capacité à proposer une musique au premier abord plutôt basique (certains diront du « heavy bas du front »), mais qui se révèle au fur et à mesure des écoutes comme des petites pièces d’orfèvrerie extrêmement bien travaillés. Evidemment, dans tout ça, certains morceaux tirent leur épingle. Ainsi, des titres comme Triumph and Power, The Hammer Will Bite, On Hoovers of Gold ou The Naked and The Dead s'immiscent petit à petit dans nos têtes soit grâce à un refrain fédérateur, soit en raison d’un riff massif, et y restent durablement comme de petits hymnes guerriers. Des hymnes qu’on a envie de chanter avec une voie aiguë (et donc fausse), la main levée vers les ténèbres ou en train de faire du air guitar sur les solos souvent inspirés (Fight par exemple). Si les deux interludes instrumentaux à la guitare sèche, le mystérieux (et presque langoureux !) Arv ou le martial Ymer, permettent de casser la linéarité du propos, il diminue cependant le disque à seulement huit "vrais" morceaux. C'est d'autant plus dommage que le titre bonus Blackmoon présent sur l'édition limitée du disque est du meilleur effet et n'aurait nullement dépareillé au milieu de l'album
Comme souvent chez Grand Magus, les paroles, déclamées dans un souffle épique et fédérateur, possèdent une forte connotation Manowar (avec une utilisation excessive de mots comme power, triumph, glory, steel, fight, etc.). JB Christoffersson, parolier, chanteur et maître à penser de Grand Magus, n'a d'ailleurs jamais caché le culte qu'il voue à Manowar. Mais dans le même temps, il incite toujours son public à aller chercher un deuxième sens à ses lyrics. A chacun d'y trouver ce qu'il cherche.
Dans sa forme, le disque est très ancré dans les années 1980 avec un heavy metal de tradition et son format plutôt court (42 minutes pour 10 morceaux, dont deux interludes). Le son quant à lui, massif et sombre (là encore rappelant la face doom, voire stoner, du groupe), nous rappelle que nous sommes bien en 2014 et que Grand Magus ne peut en aucun cas être catalogué de groupe daté. 
Peut-être pas au niveau de Hammer of The North, ce Triumph and Power n’en reste pas moins un très bon disque qui, en dépit d'une apparence parfois simplissime, regorge de brûlots électriques qui révéleront leur saveur épique au fil des écoutes.  

A écouter : Triumph and Power, The Hammer Will Bite, On Hoovers of Gold, The Naked and The Dead
16 / 20
2 commentaires (16.25/20).
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Iron Will ( 2008 )

  Après avoir petit à petit fait son trou au sein du microcosme Metal grâce à trois albums plutôt remarquables, Grand Magus revient en cette année 2008 avec un nouvel album, Iron Will. Alors est-ce que la recette de son Metal aux éléments doomy, bleusy et autres trucs en –y marche toujours aussi bien ?

  Ben non, étant donné que cette fois le groupe donne dans un Heavy Metal qui, s’il n’est pas totalement dépourvu d’influences Doom (Self-Deceiver, Beyond Good and Evil), s’éloigne assez de ce que pouvait proposer le groupe auparavant. Pour autant, les Suédois n’ont rien perdu de leur efficacité et livrent une nouvelle fois un album puissant, parfaitement produit, qui fait la part belle aux guitares acérées, aux soli avec juste ce qu’il faut de mélodie, aux refrains mythico-mystiques totalement addictifs, le tout joliment soutenu par un chant très NMOBHM, mais qui n’aurait pas oublié ses couilles dans le pas d’une porte. Alors oui, le son est moins lourd qu’auparavant, certes les amateurs de Doom seront peut-être déçus, mais il faut bien avouer que le style sied parfaitement au groupe, qui sait aller vite sans oublier de ralentir pour attendre ceux qui traînent, là, au fond.

  Au niveau de l’ambiance, une fois dépassée l’impression étrange d’écouter la B.O. de Little Giants (notamment sur Like the Oar Strikes the Water), difficile de ne pas se prendre au jeu d’un groupe qui a décidé de rendre hommage à ses racines nordiques&païennes à grands renforts de compos épiques à souhait qui sentent bon les chevauchées sans fins à travers l’invraisemblable paysage scandinave. Ici, on parle de la fierté de venir du froid, on place l’honneur du combattant au dessus de tout (Iron Will, Silver into Steel), et on méprise celui qui ne croit pas en ceux qui résident au Walhalla (Like the Oar Strikes the Water). La meilleure synthèse de cet album est peut-être son titre de clôture, le plus que bien nommé I Am the North, véritable hymne en l’honneur du Nord qui referme de la meilleure des façons ce nouveau chapitre de l’histoire de Grand Magus.

  On sent clairement que le groupe s’est fait plaisir sur ce disque, en poussant à son paroxysme l’attitude Heavy Metal burné pour vikings beurré. Alors bien sûr, on peut se demander si l’exagération dans tous les domaines ("Secrecyyy, Masteryyy, Alchemyyy !") était voulue ou inconsciente, mais quand on peut atteindre un tel niveau, quelle importance ? Au final, cet Iron Will est une nouvelle pierre apportée à l’édifice imposant qu’est en train de bâtir Grand Magus. Ce petit dernier devrait rencontrer un franc succès au sein de la sphère Metal, et ce ne serait que justice. Un bien bon album qui fait passer un très agréable moment.

"Iron will
I'll never give in or surrender
Iron will
Remind me to always remember"

Tracklist: 01. Like the Oar Strikes the Water, 02. Fear is the Key, 03. Hövding, 04. Iron Will, 05. Silver into Steel, 06. The Shadow Knows, 07. Self-Deceiver, 08. Beyond Good and Evil, 09. I am the North.

A écouter : Silver into Steel, Beyond Good and Evil, I am the North