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Biographie

Gorgoroth

Gorgoroth (Plaine désertique du Mordor dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien) est fondé en 1992, à Bergen en Norvège, par Hat (chant), Goat (batterie) et Infernus (guitares). Ils donnent alors dans un Black Métal agressif et malsain.
Le groupe est marqué par de nombreux changements de line-up (si bien que Infernus est le seul membre d'origine qui fasse encore partie du groupe en compagnie de King à la basse et de Gaahl au chant) mais on retiendra tout de même le passage de certains grands noms du Black Métal tels que Pest (Obtained Enslavement), Ares (Aeternus), Samoth (Emperor...), Daimonion (Borknagar, Enslaved...) ou encore Frost (1349, SatyriconGehenna , Keep Of Kalessin).
Leur première démo, A Sorcery Written in Blood, sort en 1993 mais le groupe se fait réellement connaître l'année suivante avec la sortie de leur premier album Pentagram. Ils confirment en 1996 avec Antichrist qui leur permet de jouer avec des groupes tels que Cradle of Filth, Dissection ou Satyricon. En 1998, le groupe signe chez Nuclear Blast et sort Destroyer ainsi que Incipit Satan et Twilights of the Idols avant de changer une nouvelle fois de label pour se tourner vers Regain Records en 2005. Le premier album avec Regain sort en 2006, il s’agit de Ad Majorem Sathanas Gloriam. Pour l'enregistrement, Gaahl, King et Infernus furent rejoints par Frost à la batterie. Pour la première fois, toutes les chansons ont été composées par le King, ce dernier quitta toutefois le groupe peu après. En octobre 2007 une crise interne sépare Gorgoroth ; Infernus d'un côté, King et Gaahl de l'autre, les deux partis veulent continuer avec le nom, en décembre, King et Gaahl déclarent que le tribunal leur accorde les droits juridiques du nom de Gorgoroth et du logo. Ils décident dès lors de quitter leur label Regain Records, qui avait jusque là soutenu Infernus. La formation qui se remet doucement de ses problèmes et sort Quantos Possunt ad Satanitanem Trahunt en 2009, repart en tournée puis plonge à nouveau dans le silence jusque 2015 avec la sortie dans un relatif anonymat de Instinctus Bestialis, quand soudain nous apprenons un bien triste nouvelle, Frank Watkins (basse, ex-Obituary) qui jouait avec Gorgoroth depuis 2007 décède à l’âge de 49 ans des suites d’une longue maladie. Décidément, rien n’est simple pour les Norvégiens.

Chronique

17 / 20
12 commentaires (16.42/20).
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Under The Sign Of Hell ( 1997 )

Immonde, démoniaque, d'une violence irrationelle... un survol rapide d'Under The Sign Of Hell peut souvent appeler ces réactions. Sans surprise d'ailleurs, puisque la scène black metal s'impose souvent de mettre son misanthropisme en musique suivant ces préceptes, et que les précédents méfaits de Gorgoroth s'incrivaient déjà dans ce cadre. Pourtant, une écoute attentive montre que ce disque ne peut pas se résumer à un album black de plus.

Dès le début de Revelation Of Doom, la réalité s'impose : on avait raison, le propos est violent et haineux. Plus qu'on ne se l'imaginait d'ailleurs. C'est que le line-up pour UtSoH est des plus efficaces : les vocaux de Pest sont proprement diaboliques, les guitares d'Infernus hurlent à pleins riffs, et Grim martèle sa batterie de bidons rouillés tel un orque enragé. Bref, tout concourt à arracher l'auditeur malheureux à son existence normale pour l'envoyer pantelant au beau milieu des démons que l'humanité a créés. Une fois ce premier traumatisme passé, les survivants se verront alors confrontés à la grandiose Krig, qui dessine l'autre aspect de cet album avant que les pistes suivantes ne l'illustrent : sans renoncer à la violence qui reste de toute façon bien présente, Gorgoroth n'oublie pas de récompenser ses adeptes par de réelles mélodies. Ainsi, derrière une batterie épileptique et une production inexistante, pour qui cherche plus loin, Gorgoroth met vraiment les formes à son invocation démoniaque.

Le rendu final de l'album est donc loin d'être brouillon comme on aurait pu le craindre après Revelation Of Doom (l'intensité de cette dernière aurait été impossible à maintenir sur un album entier), et le groupe livre un ouvrage certes possédé par un esprit blasphémateur, mais également travaillé. D'autre part, si l'ensemble présente une grande cohérence, les chansons gardent chacune une personnalité grâce à de légères modulations d'ambiance (The Rite Of Infernal Evocation, mâtinée au thrash, et son esquisse de solo), allant même jusqu'au pagan black sur la très bonne Profetens Apenbaring avec ses passages en chant clair.

Alors, comment évaluer cet album qui se réserve tout de même à un public initié au black metal ? Pour ma part, la réponse ne fait aucun doute, Gorgoroth signe ici non seulement son chef d'oeuvre, mais aussi un pilier, un monument pour le black metal tout entier. Jamais à ma connaissance la haine, la souffrance et le dégoût n'auront été retranscrits en musique avec une telle force sans basculer dans une débauche de violence qui en devient lassante. Comme pour tout album, le contrat était de transporter l'auditeur, de lui faire ressentir des émotions (nouvelles si possible) par la musique, et le contrat est rempli. Magistralement. Et pour le non-initié curieux, même si l'extrémisme de l'oeuvre risque de le rebuter, il n'est pas impossible qu'avec un peu de persévérance ce disque ne finisse par lui dévoiler ses secrets..

A écouter :