Gold délivre un Dark Rock/Post-Punk propre, raffiné et mélancolique. Habitée par la voix de Milena Eva, la musique des néerlandais revêt cette teinte légèrement gothique vraiment savoureuse, un pessimisme bien esthétisé (chant grave et monocorde, simplicité des compos) et pas forcé. Milena laisse flotter ses mots au-dessus des instruments avec détachement et amertume (He Is Not) et mène la danse de ses compères musiciens plus que jamais sur cet album.
Why Aren’t You Laughing s’écoute sans problème du début à la fin. Pas d’erreur grossière, pas de raté monumental mais, mais…
Assez paradoxalement, la majorité des titres fonctionne vraiment bien grâce à des refrains solidement fixés après quelques écoutes, cependant il ne faudra pas s’attendre à de grosses surprises. Vous ne tomberez pas de l’armoire si les précédents albums de Gold font déjà partie de votre discothèque, tandis que les non-initiés au groupe déjà rompus au Deathrock/Post-Punk et compagnie découvriront là une troupe ma foi sympathique mais peut-être pas aussi révolutionnaire que le prétend la tendance.
Concédons quand même quelques moments assez bien trouvés où le groupe s’acoquine de tempos et d’ambiance proches du Doom sur le mystique Wide-Eyed. Ou bien ces montées en puissance plus Noisy sur les refrains de Please Tell Me You’re Not The Future et Taken By Storm, rappelant au passage Brutus notamment. Plus traditionnels, le morceau éponyme et Mounting Into Bitterness feront eux aussi chavirer les cœurs avec un combo chant, guitares et batterie super bien calés, pour contrebalancer des Truly Truly Disappointed et Things I Wish I Never Knew manquant de pêche.
Bien entouré, looké, merchandisé, diffusé, et désormais Roadburné, Gold est un petit phénomène du moment qui a de belles choses à proposer (depuis trois albums déjà). Why Aren’t You Laughing passe agréablement, mais n’oubliez pas d’aller écouter leurs autres productions (No Image entre autres) avant de commander votre totebag.