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Biographie

Godsend

Gunder Audun Dragsten (Guitare) donne vie à Godsend en 1991 suite à son départ d’Atrox. Il enregistre l’année suivante une démo en Suède en compagnie de Dan Swanö (ex Anathema, ex Bloodbath, ex Edge Of Sanity), qui lui permet de décrocher un contrat chez les français de Holy Records. Un premier album intitulé As The Shadows Fall voit rapidement le jour, avec Benny Larsson (Batterie) et toujours Dan Swanö (Chant / Claviers). L’album est favorablement accueilli par la critique, peut-être même trop, car la formation se considère davantage comme un projet que comme un véritable groupe et doit donc décliner les concerts proposés.

Finalement, Dragsten recrute des musiciens en vue de jouer live et s’enferme dans l’Unison Studio de Dan Swanö pour enregistrer un second opus, In The Electric Mist, qui sort en 1996 et marque une évolution vers un son sensiblement plus Stoner. Il est alors entouré de Per Morten Kjöl (Chant), Tom Wahl (Guitare), Tommy Sebastian Halseth (Basse - ex Atrox), Henrik Pettersen (Batterie) et Dan Swanö (Claviers / Percussions). Malheureusement, Dragsten finit par se lasser et décide d’abandonner la musique pour reprendre ses études. Mais Godsend fait son retour en 1997 avec un line-up remanié. Gunder et Dan sont toujours là et font une nouvelle fois appel à Benny Larsson (Batterie), puis convoquent Tomas Steinscherer (Guitare) et Erik Oskarsson (Basse) pour enregistrer un nouvel album, A Wayfarer’s Tears qui sort une fois de plus chez Holy Records. Cela ne suffit toutefois pas au bonheur de Dragsten, qui met définitivement un terme à l’aventure en 1998.

Chronique

As The Shadows Fall ( 1993 )

En 1993, un groupe norvégien de Traditional Doom Metal, sort son premier album, As The Shadows Fall. Autant dire que l’intérêt pour eux semble moindre, mais deux choses font qu’on peut encore s’y intéresser, presque trente ans plus tard. D’une part, c’est la toute première sortie du label français, Holy Records, qui a permis l’émergence de groupes comme Septic Flesh, Orphaned Land, Nightfall ou encore Elend. Mais l’on trouve également, ce cher Dan Swanö, producteur et musicien culte suédois avec par exemple Bloodbath, Opeth, Nasum, Katatonia… Ca c’est pour le background. Leur premier album est, aussi, et surtout un bon disque sur lequel il mérite qu’on s’y repenche un peu.

Godsend est étonnant car il sonne à la fois comme un groupe de Trad Doom en allégeance totale à Candlemass ou Cathedral et à la fois comme un groupe de Doom Metal dépressif à la My Dying Bride, voir Funeral Doom Metal à la Funeral, Thergothon ou des groupes qui arriveront après comme Shape Of Despair. On assiste donc à un mélange de morceaux : deux salles, deux ambiances. En effet, certains titres comme Slaydream ou With The Wind Comes The Rain font très Stoner / Doom avec des riffs qui suintent l’huile de moteur et la défonce, avec une voix plutôt Rock’n Roll (quoique qu’assez théâtrale, coucou Candlemass) , alors que d’autres adoptent une posture plus tragique et solennelle. C’est le cas de As The Shadows Fall, d’une lenteur extrême, triste et religieux, beaucoup plus proche d’un Thergothon ou d’un Funeral (hormis la voix) mais dans tous les cas très évocateur d’éléments et d’ambiance Funeral Doom Metal. 

Spiritual Loneliness est aussi un super titre, d'une efficacité redoutable, avec un refrain imparable, tout comme Walking On The Road Of The Unbeheld, inattendu, est une très chouette balade qu’on dirait issu d’un disque de Pearl Jam ou d’Alice In Chains. Le très solennel Beyond The Mist Of Memories est également très beau, entre ses arpèges gracieux et la voix de Dan Swanö qui sublime le titre ou le très Doomy Silence Of The Time qui me fait penser à la classe et la retenue de Saturnus. Partir sur le remaster de 2020 par Hammerheart Records ajoute également un cachet supplémentaire au disque beaucoup plus solide et épais que sa version trop légère et un peu faible de 1993. Plus Metal en somme. Alors le chant clair de Dan Swanö est parfois à la limite de la justesse et assez simple dans son exécution (il avait vingt ans aussi) et loin d’un chanteur comme Messiah Marcolin de Candlemass, mais il a assez de charme pour bien passer et conférer un joli capital sympathie à ce As The Shadows Fall

Ce premier album de Godsend est un bon disque, pour l’époque, mais même encore maintenant, surtout avec le remaster de 2020, il possède un charme un peu désuet et est un joli témoignage de ce qui se faisait de bon à l’époque. Il a aussi ce petit truc, sans doute un peu looser comme Pentagram. Il convient aussi de s’en souvenir pour honorer la toute première sortie du label Holy Records, défricheur de talents et de contrées métalliques à l’époque insoupçonnées et devenu culte par la suite.