Go Ahead And Die est le dernier projet en date de l’écurie Cavalera. Cette fois-ci
on retrouve Max au chant et Igor, (pas son frère, mais son fils) à la basse et
aux backings. Nouveau projet, nouvelle aventure, allons donc écouter ce que ça
peut donner.
Ce qui surprend dès la première seconde, c’est la production
de l’album. Il y a un gros coté vintage, garage dans l’âme, ça sature pas
mal et on entend beaucoup de défauts. Le mix est très recentré sur les mediums,
surement pour éviter la comparaison avec le dynamisme moderne des productions Metal.
Même les effets sont bruts, on comprend vite que le micro a capté ce qu’il
se passait dans la pièce et que ça n’a pas été travaillé sur ordinateur ou avec
une simulation d’ampli. Pareil pour la batterie, on dirait qu’elle a été captée
avec juste les overheads (caisse claire et grosse caisse à part bien entendu)
tant le son est brouillon. D’ailleurs ça n’a probablement pas été enregistré au
clic, on repère des accélérations et des variations de rythme. Pour le coup,
pas de trig, pas de surproduction, on s’en tient à l’essentiel, surement dans
un but d’authenticité. En ce qui concerne les compositions, pas de breaks, pas
d’appels, pas d’annonces, on passe d’un riff à l’autre avec perte et fracas et
ça a son charme. C’en est même à se demander à quel point on est en répète ou
en studio.
Niveau style on se situe vers la fin 80, début 90, mais je
vous vois venir, rien à voir avec Sepultura pour les influences. On est plus
sur du Autopsy pour son aspect Thrash,
Celtic Frost pour le coté Metal et Discharge pour les virages Punk. On fait pire comme
références, on est d’accord. Et ça n’a pas cette volonté de s’ancrer dans un
hommage, ou de vouloir profiter d’une quelconque popularité. Qu’on soit d’accord, si Max
Cavalera veut surfer sur quelque chose, il surferait sur la propre popularité
comme il l’a déjà fait avec Cavalera Conspiracy. Il y a quelque chose de plus
viscéral dans cet album et ça fait plaisir de trouver ça. Honnêtement, il y a quelques indices
qui trahissent l’époque sinon on aurait pu croire à un des nombreux groupes
amateurs qu’on trouvait à cette période là. C’est peut être parce qu’il n’y a
pas de "recette préconçue et qui
fonctionne" qui a été utilisée pour fabriquer les morceaux, qu’on trouve
cette sensation authentique d’amateurisme qui fleure bon. On est bien loin du
format radio et tant mieux !
On pouvait avoir un gros a priori avant l’écoute
du disque parce que quand on te fait écouter un nouveau projet de Max Cavalera, on pense tout de suite à quelque
chose de très calibré et très formaté, un supergroupe, ou un réchauffé d’un
réchauffé d’un réchauffé de Chaos A.D.
Après la première écoute, ce n’est ni ça ni une tentative de vouloir
prendre le contre pied de ces élements en faisant semblant de faire un projet typé old
school. Go Ahead And Die est très brut, et ça, ça ne se simule pas.
A écouter : I.C.E Cage, Prophets Prey, Punisher