Gillian Carter
Screamo

Salvation Through Misery
01. Life Is Hell, Hell Is Fucked
02. Drowning In Poison (Looking For An Escape)
03. The Pain Of Being Awake
04. Borrowed Time
05. Serene Landscapes Of A Violent Utopia
06. Forced Into A World Of Shit
07. Lake Of Misery/Heart Of Hatred
08. Crucified Upside Down
09. Abandoned And Lost In Time
10. Nothing Ahead Of Us
11. Living In Isolation
12. Watching A Friend Die
Chronique
L’impression laissée par ...This Earth Shaped Tomb fut tellement puissante que, quatre ans plus tard, à la première écoute de Salvation Through Misery, on ne peut s’empêcher de se dire, pris à contre-pied et avec une légère pointe de déception, qu’on s’attendait pas à ça. Bruts et violents, les morceaux s’enchaînent dans un déferlement chaotique, le tout étant plié en une vingtaine de minutes. Empruntant un chemin inverse à celui habituellement constaté à l’échelle d’une discographie, les floridiens semblent en effet avoir ici mis de côté toutes les ouvertures passées pour revenir un Screamo plus orthodoxe.
Violent, Salvation Through Misery l’est indéniablement, et pas uniquement sur le plan musical. Il suffit de regarder la liste des titres pour comprendre que l’ambiance n’est pas au beau fixe : The Pain of Being Awake, Living in Isolation ou encore le poignant Watching a Friend Die. Mais derrière ces murs d’abrasivité, derrière cette avalanche de riffs nerveux, derrière cette rage désespérée qui nous est crachée à la figure, se dévoilent progressivement des titres d’une richesse que l’on n’avait initialement pas soupçonnée. Cela la rend d’autant plus appréciable et précieuse. On se l’approprie fièrement comme tout trésor caché à côté duquel il est si facile de passer. Une fois levé le brouillard de la découverte, l’album se révèle ainsi très équilibré, les titres plus lents comme Borrowed Time offrant de parfaits contrepoints aux ultra dynamiques The Pain of Being Awake ou Forced Into a Word of Shit. D’autres morceaux ne se contentent pas de n’investir qu’une dimension. Lake of Misery/Heart of Hatred passe ainsi du lancinant au chaotique saturé de Larsen tandis que Nothing Ahead of Us réussit à s’extirper de son chaos initial en s’élevant au travers d’un riff aérien pour ensuite mieux venir replonger sans ménagement dans un maelstrom de saturation. Mais dans le Screamo, il n’y a rien de plus exaltant que les titres comme Crucified Upside Drown, emplis d’une violence mélodique qui, tout en ne sacrifiant rien à l’énergie, propose en filigrane une ligne harmonieuse.
Synthèse de tout ce qui vient d’être dit, Salvation Through Misery se clôt avec Watching a Friend Die prenant une coloration très Suis la Lune illustrant parfaitement toute la technicité de Gillian Carter. A l’image de la magnifique pochette, on aimerait penser qu’il en va de la vie comme de toute plaie et que certaines périodes ne sont qu’une étape douloureuse vers quelque chose de meilleur mais on est en droit d’en douter.
Salvation Through Misery s'écoute en intégralité sur bandcamp.