Giant Squid
Metal Progressif / Post Rock

Metridium Fields
1) Megaptera In The Delta
2) Neonate
3) Versus The Siren
4) Ampullae Of Lorenzini
5) Summit
6) Eating Machine
7) Revolution In The Water
8) Metridium Field
Chronique
Giant Squid (calamar géant), de son nom scientifique "Architeuthis", est un animal marin énigmatique et mystérieux. Filmé et photographié une maigre poignée de fois, son existence a souvent été mise en doute, la faute à une brume épaisse nourrie par les contes de Jules Verne autant que par les mythes et légendes sur le Kraken. Pourtant, les blessures caractéristiques de ses tentacules géantes observées sur quelques cétacés et les récentes images venues des eaux nipponnes sont bien ancrées dans la réalité, comme l'est également ce quintet américain à la fois discret et imposant. Discret, car Metridium Fields est la refonte de leur album passé inaperçu quelques années plus tôt. Imposant, ca leur musique multi-instrumentale, entre metal progressif et post-rock, happe et entraine dans les abimes avec une grande force.
La présence massive et abyssale de Giant Squid est immédiatement discernable dès les premières ondes de "Megaptera In The Delta" ("Baleine Dans Le Delta"), sample introductif s'apparentant au sonar lyrique de ces immenses mammifères. Immenses certes, mais d'une grâce et d'une agilité sans pareil dans l’élément aquatique. En ce sens, Giant Squid adopte autant les vagues puissantes modelées par deux guitares plombées et des cris presque hardcore ("Neonate") que les nages en eaux calmes bercées par un clavier omniprésent, quelques cuivres bienvenus et un chant de sirène dangereusement envoutant ("Versus The Siren", "Ampullae of Lorenzini", "Summit").
De tout son long, Metridium Fileds s'apparente à une exploration sous-marine riche en couleurs, faites de rebondissements permanents survenant au grès des vents et des courants, et ce malgré l'aspect progressif indentifiable sur la quasi totalité des morceaux. Une progression prenante et vampirisante, rappelant les défunts Maudlin Of The Well (anciens Kayo Dot), qui atteint son apogée sur "Metridium Field", ultime morceau de plus de 20 minutes. De ses tentacules, Giant Squid se saisie de multiples lignes instrumentales et vocales qu'il emmêle, qu'il noue et qu'il superpose pour former une toile attirante et intrigante, véritable piège qui se referme sur les curieux sans crier gare. On retiendra également de ce premier véritable album les influences orientales soutenues par les cuivres et le chant puissant de Aaron Gregory jouxtant celui de Serj Tankian (System Of A Down).
Mené par un formidable duo mixte de guitaristes / vocalistes à l'aise dans les attaques frontales mais également doué pour les traquenards inventifs et malins, Giant Squid a su broder un épais tissu musical, véritable patchwork cousu par une atmosphère aquatique originale, qui sans nous noyer, parvient à nous faire boire la tasse un bon nombre de fois.
Regarder en live : Neonate.
magnifique album! je viens de le decouvrir a l'instant.. et je n'en reviend toujours pas...