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Biographie

General Lee

Vincent  : Basse
Arnaud : Chant
Clément : Batterie
Fabien : Guitare
Martin : Guitare
François : Claviers

General Lee est formé en mars 2000 par Maxime (Guitare), Arnaud (Chant) et Cédric (Batterie) et forts de leur expérience dans Murky (deux démos et une vingtaine de concerts) évoluant tout d'abord dans un registre Hardcore et Metal. Une première démo est enregistrée en trio en juillet 2000 et leur permet, avec l'apport de Nicolas à la basse, de réaliser une poignée de dates en France. General Lee participe également fin juin, aux cotés de la troupe TransExpress, au festival des Z'Arts Up de Béthune, proposant un spectacle son, lumières et pyrotechnie ainsi qu'un duo avec une chanteuse lyrique à un parterre de 2000 personnes. Le départ de Cédric, son remplacement par Clément et l'arrivée à la basse de Flavien (également chanteur et guitariste dans AL'X) relance la machine et il faut peu de temps au groupe pour composer de nouveaux morceaux dans un registre plus chaotique, tout en privilégiant les passages mélodiques et c'est ainsi que sort un split avec As We Bleed en 2004.

General Lee se consacre alors à leur premier album qui mettra du temps à paraître. Changement de programme depuis leurs débuts puisque le combo originaire de Béthune évolue davantage dans un registre Postcore influencé par Cult Of Luna et Isis. Hannibal Ad Portas voir le jour en 2008 chez Basement Apes Industries. Deux ans plus tard, fort d'une centaine de concerts aux côtés de Baroness, Will Haven ou Made Out Of Babies, et d'un claviériste (François), General Lee sort Roads sur le label Hiphiphip, toujours dans continuité de leurs précédents travaux.

16.5 / 20
4 commentaires (16.75/20).
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Raiders Of The Evil Eye ( 2012 )

General Lee nous avait laissé avec un Roads sympathique au demeurant mais qui laissait un goût de déjà-vu et d'inachevé. Avec leur nouveau skeud les Béthunois nous prennent à contre-pied avec un opus qui change bien d'atmosphère et de style : une excellente surprise que ce nouvel album.

Court, d'une durée de 35 minutes, Raiders of the Evil Eye se compose grosso modo de deux types de chansons : d'une part, des compos à la Hannibal ad Portas, faites de riffs hypnotiques/lancinants/épiques (Alone with Everybody, LVCRFT...), l'expérience, le feeling et le talent indéniable de composition en plus. Et d'autre part, des compos purement Punk/Sludge à retourner des têtes (Medusa Howls with Wolves) , comme si le Neurosis de Souls at Zero avait eu un gosse avec Norma Jean ou Poison the Well.. Même si les nordistes gardent une patte bien reconnaissable.

General Lee, dorénavant, c'est des rythmiques Punk, des riffs obsédants qui se gravent en tête comme un refrain de Pop (Alone with everybody) , une voix monolithique et plus hurlée que jamais, qui surgit d'entre la masse sonore telle une chimère ; fini les rythmiques et les riffs doom (ou presque) des deux premières albums ; ici ça envoie sévère, ça va vite, et ça part dans tous les sens, pour le plaisir de l'auditeur qui se laissera porter volontiers dans l'univers de cet album.
Raiders est donc extrêmement varié malgré les premières écoutes qui peuvent laisser une impression de déjà vu. Si les deux premières pistes, The Witching Hour et et Medusa Howls with Wolves sont dans cette mouvance Punk/sludge bien crado à faire Headbanguger un mort, Alone with Everybody ralentit le rythme et nous propose une merveille de Hardcore Progressif sur plus de 5 minutes, tout en montée en puissance et en bravoure : ceux qui aiment les montées progressives des deux précédents albums se rassurent, Raiders est rempli des éléments qui ont fait la renommée du groupe ; les morceaux sont plus courts (entre 3 et 6 minutes) mais plus intenses. The End of Bravery, sorti deux mois avant l'album, reste le "tube" du CD avec son refrain en puissance, sa batterie alambiquée et ses riffs de cinglés... Et que dire du final avec Running with Sharp Scissors qui fusionne à merveille les différents éléments de l'album ! Côté chant on revient aussi à un "retour aux sources", une disparition du chant clair comme on pouvait l'entendre sur Roads au profit d'un spoken word magnifique sur LVCRFT par exemple, ou d'un refrain façon HxC old'school sur The End of Bravery.

Les gars de General Lee savent jouer avec les ambiances, et si Roads était teinté d'une certaine couleur western/road-trip, Raiders lui est boueux, crade, sombre, tentaculaire. L'influence Postcore reste toujours bien présente, dans la voix d'Arnaud, les quelques plans pachydermiques (LVCRFT), ou le jeu de cymbales cristallines typique du genre.
Un petit point noir sur la production, très poisseuse (au bon sens du terme) mais très, voir trop dynamique. Ne soyez pas étonné si le son et le volume sonore varie en fonction des plans, c'est surement un choix artistique (D'ailleurs, une écoute au casque ou avec de bonnes enceintes se révèlera être un gros plus !) mais honnêtement, on a presque l'impression d'écouter des instruments différents entre les plans (LVCRFT), ce qui est dérangeant et renforce la sensation désagréable que l'on a en écoutant certaines chansons... (Est ce un choix ?) Et il sera intéressant de voir ce que les morceaux de l'album donnent en concert, tant l'énergie chaotique déployée est importante !

Bref, audacieux et différent, il ne fait pas de doute que Raiders en rebutera certains, et qu'ils feront une croix sur General Lee. Mais ceux qui arriveront à s'accrocher et fouiner sous la crasse, découvriront un petit bijou de Metal Hardcore, qui montre que les Béthunois sont loin d'en avoir fini avec nos oreilles et ont de beaux jours devant eux.

A écouter : Alone with Everybody, Running with Sharp Scissors, The End of Bravery
13 / 20
2 commentaires (11.75/20).
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Roads ( 2010 )

Les derniers concerts de General Lee depuis un an et demi laissaient supposer une orientation Rockin' Hardcore dans leur son et dans la virulence des compositions. Même les morceaux d'Hannibal Ad Portas sonnaient différemment en live et c'est donc avec intérêt que j'attendais une évolution dans ce sens pour leur prochain album, considérant que la scène Post-chose se fatigue, qu'un paquet de groupes se sont engouffrés dedans, etc...

Sauf que Roads ne semble pas du tout prendre cette direction tout compte fait, mais poursuivre dans la continuité de leur précédent effort à savoir un Postcore lent et mélancolique teinté d'embardées Post-Rock. On va commencer par parler des points fort de cet opus. Les atmosphères sont léchées, soignées en témoigne la production plus chaleureuse que massive par le producteur Tom Baker (Deftones, Nine Inch Nails). Sur la route de General Lee on croise donc de lentes montées progressives, des paysages contrastés par des accalmies et des explosions bruyantes parfois lumineuses, parfois plus hostiles. Rien de bien nouveau, mais ça fait parfois son petit effet comme sur le chaotique Torches ou sur le premier titre When Vultures Descend To Feed It, un des meilleur morceau composé par le combo. Quelques nouveautés font leur apparition également comme le chant clair sur The Red Room. Étonnant sur les premières écoutes, on finit par s'y faire. On note aussi la présence de claviers (When Vultures Descend To Feed It) en retrait qui donne un peu plus de profondeur à leur musique comme In Reverse qui possède en ce sens de jolis moments. Même chose pour la lente, mais néanmoins chouette acoustique Hunted (Ashes By The Dawn).

Maintenant que cela est dit, Road souffre aussi de défauts. Le plus gros sans doute c'est d'être beaucoup trop marqué de l'influence de Cult Of Luna surtout celle de Salvation / Somewhere Along The Highway. Autant sur Hannibal Ad Portas ça passait sans trop de problème, autant là ça transpire de chaque notes, rythmes et ambiances et si pour ma part ces éléments ne m'empêchent pas d'apprécier ce disque, d'autres trouverons sans doute cela trop calqué, dupliqué et sans imagination par rapport aux ainés. Le deuxième soucis tient également de la composition avec des creux et des longueurs (Control) et certains passages pas vraiment engageants comme sur Those Of The Unlight trop classique. Si c'est l'inspiration qui fait défaut sur certains morceaux, cela se remarque surtout sur la deuxième moitié de disque où General Lee peine à se renouveler (This Sea Breathes Evil).

Malgré les reproches que l'on peut faire à ce second opus qui peuvent paraître sévères notamment en comparaisons d'autres sorties excellentes de 2010 dans le genre (Ausserwelt de Year Of No Light) Road reste un disque sympathique et agréable à écouter de temps à autre. Mais on aimerait tellement que General Lee fasse mieux, s'émancipe davantage de leurs influences, parce qu'ils en ont le potentiel.

A écouter : When Vultures Descend To Feed It, In Reverse
15 / 20
3 commentaires (13/20).

Hannibal Ad Portas ( 2008 )

Quatre ans ont passé depuis le split avec As We Bleed, quatre ans qui sont le fruit de recherches, de travail sur les compositions, de concerts, de rencontres, tout cela pour mettre enfin sur pied le premier album de General Lee. D'entrée de jeu on se dit que ça ressemble un peu à Neurosis, à Cult Of Luna ou même Isis pour le timbre de voix, en bref, les références du genre. Un sentiment qui se tient sur les premières écoutes où l'on découvre les capacités du groupe, puis finalement on se dit qu'il y a un truc en plus. Un truc qui fait que General Lee, n'est pas juste un groupe de Post-Hardcore de plus, condamné à rester dans l'anonymat ou les bas-fonds du genre.

Certes les influences sont là, comme tout groupe à vrai dire, mais les premières écoutes confirment au moins une chose : les six titres qui composent ce Hannibal Ad Portas sont très bien exécutés. Mieux vaut ça que de jouer la carte de l'originalité à tout pris et se planter. Fidèle à l'alternance Post-Hardcore hurlé et aux accalmies Post-Rock, General Lee amène ses atmosphères chaotiques tout comme il les fait s'envoler avec brio. D'un point de vue technique, le chant hurlé, grave et lourd, est remarquablement maitrisé, de plus, les plans se succèdent sans fautes et s'enchainent facilement entre montées progressives et passages abrasifs.
Hannibal Ad Portas (Hannibal est à nos portes) titre de l'album, annonce ce qui va se dérouler sous nos yeux et dans nos oreilles. Un chaos sonore, La fureur et la violence d'un champ de bataille aussi colossal que la montagne des Alpes que représente l'artwork, en témoignent les titres "Colossal Rains" et "A Dead Issue Violent" aux murs de guitares destructeurs. Violent certes, mais d'une violence maitrisée en quelque sorte. En effet, une pointe de mélancolie n'est jamais bien loin sur chaque piste, "Drifting" en étant le meilleur exemple avec sa triste mélodie en milieu de titre et son chant découragé, résigné. Colère et rage animent ce disque comme la contemplation d'espaces de désolation et du résultat de la folie des hommes. Une basse omniprésente, lourde, des ralentissements pour appesantir l'auditeur et un martèlement de batterie pour l'enfoncer dans cette masse sombre de désespoir ("Our Last Struggle Winter") ou au contraire le transporter vers des passages héroïques puissants ("Tyrant"). Le chapitre se clôt sur l'instrumental "Hannibal Ad Portas", accalmie post-apocalyptique, laissant un arrière-goût de sang et de cendres dans la bouche après la fureur de la tempête qui s'est déroulée sous nos yeux.

Pour son premier disque, General Lee a été ambitieux, a forgé une œuvre qui ne démérite pas à côté de ses influences, son seul souci est d'arriver après l'explosion Post-Hardcore d'il y a déjà quelques années et de se retrouver dans un genre qui tourne un peu en rond ces derniers temps, il faut l'avouer. Mais si l'on prend le temps d'écouter ce Hannibal Ad Portas comme il vient et d'en apprécier sa substance, on pourrait bien se retrouver face à quelques pépites. Il ne leur manque juste qu'un peu de reconnaissance.

A écouter : dans la tourmente
14 / 20
1 commentaire (16/20).

Split avec As We Bleed ( 2004 )

Line-up chaotique pour une musique qui l'est tout autant. Voilà comment rapidement synthétiser la rencontre entre As We Bleed et General Lee.

General Lee cherche le KO dans le désordre. Désordre dans les sentiers abordés, car General Lee débrousaille les pentes hardcore du metal mais aussi les randonnées atmosphériques. KO dans la lourdeur des riffs et la douleur des mots. Sans être ausi aventureux, General Lee jouxte ainsi les objectifs des suédois de Cult Of Luna sur des morceaux méandreux au chant caverneux et abrasif comme "Path Of The Unicorn" ou "The Seventh Day Of Fire", ultime raclée tout en nuance. Le combo se cherche encore un peu, explore et fait ses armes sur des terrains arides et obscurs. On sent la dérive vers un post hardcore tempétueux ? Le full length devrait apporter la réponse.

As We Bleed, eux, ne se posent pas autant de questions. Leur hardcore (dé)grossi au riffs résolument metal fonce dans le tas. Converge et Botch ne sont pas bien loin, on pense également à Comity pour l'atmosphère, obscure et inquiétante. On retrouve chez As We Bleed ce goût paradoxal pour la structuration dans la déstructuration des rythmes et des pseudo-mélodies tuées dans l'oeuf. La musique est imprévisible mais reste catchy grâce à un double chant limite old school. La suite de l'aventure prendra forme avec la sortie d'un autre split album aux côtés des appréciables The Last Day Of Icarus.

A écouter : Path of the Unicorn (General Lee) - A Lifetime Roadtrippin' Through the Valley of Death (As We Bleed)