Un disque sans concession, une violence sans retenue sans que ça sente le déjà-vu ou le refait.
Gaza
Hardcore /Doom

No Absolutes In Human Suffering
- Mostly Hair And Bones Now
- This We Celebrate
- The Truth Weighs Nothing
- Not With All The Hope In The World
- The Vipers
- No Absolutes In Human Suffering
- The Crown
- When They Beg
- Winter In Her Blood
- Skull Trophy
- Routine And Then Death
Chronique
Ça y est, il est là, l’increvable tigre de Gaza est de retour après deux longs formats monstrueux, deux pavés de violence magistrale et viscérale. No Absolutes In Human Suffering parle de lui-même, un nouvel aperçu du chaos dans ce qu’il a de plus maladif et brutal, crachant toujours plus de bile tenace sur les immondes travers de l'Homme.
On aura beau dire ou gesticuler d’agacement en voyant régulièrement son nom à la production d’un disque de hardcore, Kurt Ballou fait parfois des merveilles, dès lors qu’il a bien saisi l’essence d’un groupe. C’est le cas avec Gaza et son troisième objet. Un son équilibré, massif, d’une profondeur hallucinante, où les guitares semblent vivantes, vigoureuses, insaisissables. Aussi merveilleusement grasses et plombées que subtiles et fragiles. La musique du quartet s’est encore étoffée et complexifiée en incluant des structures alambiqués assez proches du jazz par endroits, un peu à la manière de The Dillinger Escape Plan (This We Celebrate, Winter In Her Blood). C’était déjà partiellement le cas autrefois mais cette composante devient relativement flagrante ici. Jon Parkin a aussi gagné en intensité, malgré le fait que sa voix soit un poil plus en retrait qu’auparavant. Cette voix écartelée, broyée, prête à faire péter les points de sutures de plaies béantes, luttant pour s’extirper d'une jungle sonore et venimeuse qui l’engloutit progressivement, lentement.
En parlant de lenteur, No Absolutes In Human Suffering laisse davantage de place aux ambiances doom/sludge, elles-mêmes plus denses et organiques, faisant apparaître d’insoupçonnées subtilités mélodiques après moult écoutes (Not With All The Hope In The World, When They Beg). Un délice pour les ouailles qui ne manquera pas de rappeler le spleen de Converge période Jane Doe/You Fail Me, sans compter la présence d’un Botch malade tapi dans l’ombre (The Crown, Skull Trophy). En fait, chaque musicien remet une couche de précision et de feeling. La basse ronfle bruyamment en permanence, corroborée par une batterie sournoise, aérienne et salement brutale, Casey Hansen faisant probablement partie des frappeurs les plus intéressants du circuit hardcore. Il suffit de le voir en mouvement pour comprendre.
Gaza nous livre une nouvelle démonstration de sauvagerie, encore plus maîtrisée, domptée, déconstruite, augmentée d’un son ébouriffant et suintant le rejet définitif et légitime d’un système globalisé et uniformisé qui n’a plus lieu d’être. Non, il n’y a pas d’absolu dans la souffrance humaine, Gaza en est la preuve ultime et l’incarnation auditive désabusée.
A écouter : 1
La souffrance s'écoute sur deezer.
Les critiques des lecteurs
Un disque sans concession, une violence sans retenue sans que ça sente le déjà-vu ou le refait.
Violent, noir, une écriture simple qui cache surement un talent formidable. Dans cet album il y a une rage malsaine dont je me suis délecté!!
Je met 10 parce que j'aime bien le nom du groupe c'est d'ailleurs leur nom qui m'a poussé a m'intéresser à eux. Sinon pour moi c'est du métal tout ce qu'il y a de plus classique, alors c'est vrai c'est bien produit mais franchement y a pas de quoi casser 3 pattes à un canard.
Renversant. Je ne vais pas répéter ce que Tang a déjà écrit bien mieux que je ne le pourrai, j'ai adoré cet album pour ses ambiances Sludge très recherchées et réussies, son côté apocalyptique écrasant et sa production massive qui détruit tout sur son passage. Un groupe que je vais me mettre à suivre de très près, je ne suis pas près de me lasser de cet album. Je le conseille vivement à tous les fans de Converge, et de Sludge malsain à la Old Man Gloom.
Ca fait grand bien par où ça passe!