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Biographie

Gaza

En provenance de Salt Like City, Gaza n'a rien d'une bande de mormons. En combinant la force d'un Hardcore chaotique à la profondeur d'un Doom poisseux, le quatuor américain porte bruyamment ses messages politiques, sociaux et religieux. Après un premier ep, East, sorti en 2005, le groupe, qui partage quelques uns de ses membres avec Bird Eater, enchaîne avec un premier album chez Black Market Activities, I Don't Care Where I Go When I Die. Gaza tourne alors avec Genghis Tron, Coalesce ou encore Converge, avant de retourner à l'anonymat pendant trois ans.

Gaza revient alors dans la lumière (blafarde) en sortant He Is Never Coming Back, fin 2009. Mené par un impressionnant Jon Parkin, espèce d'araignée géante, le groupe pose pour la première fois ses valises en Europe, à l'occasion d'un super-tour réunissant Converge, Kylesa et Kvelertak, à l'été 2010. No Absolutes In Human Suffering débarque deux ans plus tard sous la houlette d'un certain Kurt Ballou. En mars 2013, Gaza annonce la fin de l'aventure.

Casey Hansen - batterie (2004-2012)
Anthony Lucero - basse (2006-2012)
Michael Mason - guitare (2004-2012)
Jon Parkin - basse (2004), chant (2004-2012)

18 / 20
7 commentaires (16.14/20).
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No Absolutes In Human Suffering ( 2012 )

Ça y est, il est là, l’increvable tigre de Gaza est de retour après deux longs formats monstrueux, deux pavés de violence magistrale et viscérale. No Absolutes In Human Suffering parle de lui-même, un nouvel aperçu du chaos dans ce qu’il a de plus maladif et brutal, crachant toujours plus de bile tenace sur les immondes travers de l'Homme.

On aura beau dire ou gesticuler d’agacement en voyant régulièrement son nom à la production d’un disque de hardcore, Kurt Ballou fait parfois des merveilles, dès lors qu’il a bien saisi l’essence d’un groupe. C’est le cas avec Gaza et son troisième objet. Un son équilibré, massif, d’une profondeur hallucinante, où les guitares semblent vivantes, vigoureuses, insaisissables. Aussi merveilleusement grasses et plombées que subtiles et fragiles. La musique du quartet s’est encore étoffée et complexifiée en incluant des structures alambiqués assez proches du jazz par endroits, un peu à la manière de The Dillinger Escape Plan (This We Celebrate, Winter In Her Blood). C’était déjà partiellement le cas autrefois mais cette composante devient relativement flagrante ici. Jon Parkin a aussi gagné en intensité, malgré le fait que sa voix soit un poil plus en retrait qu’auparavant. Cette voix écartelée, broyée, prête à faire péter les points de sutures de plaies béantes, luttant pour s’extirper d'une jungle sonore et venimeuse qui l’engloutit progressivement, lentement.

En parlant de lenteur, No Absolutes In Human Suffering laisse davantage de place aux ambiances doom/sludge, elles-mêmes plus denses et organiques, faisant apparaître d’insoupçonnées subtilités mélodiques après moult écoutes (Not With All The Hope In The World, When They Beg). Un délice pour les ouailles qui ne manquera pas de rappeler le spleen de Converge période Jane Doe/You Fail Me, sans compter la présence d’un Botch malade tapi dans l’ombre (The Crown, Skull Trophy). En fait, chaque musicien remet une couche de précision et de feeling. La basse ronfle bruyamment en permanence, corroborée par une batterie sournoise, aérienne et salement brutale, Casey Hansen faisant probablement partie des frappeurs les plus intéressants du circuit hardcore. Il suffit de le voir en mouvement pour comprendre.

Gaza nous livre une nouvelle démonstration de sauvagerie, encore plus maîtrisée, domptée, déconstruite, augmentée d’un son ébouriffant et suintant le rejet définitif et légitime d’un système globalisé et uniformisé qui n’a plus lieu d’être. Non, il n’y a pas d’absolu dans la souffrance humaine, Gaza en est la preuve ultime et l’incarnation auditive désabusée.

La souffrance s'écoute sur deezer.

A écouter : comme une nécessité.
17 / 20
2 commentaires (17.25/20).
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I Don't Care Where I Go When I Die ( 2006 )

Salt Lake City n’abrite pas seulement d’étranges sectes obscures à tendance polygame. On y trouve aussi des groupes de hardcore salement amochés et atypiques tels que Gaza. Un quartet qui mettra tout le monde d’accord à la livraison de son premier objet au titre réjouissant, I Don’t Care Where I Go When I Die, en 2006.

Sauvage. Première impression après l’entame expulsée sans détours dans nos oreilles non-préparées (Calf, I Don’t Care Where I Go When I Die). Une sauvagerie qui s'avérera permanente, illuminée par un rendu sonore d’une puissance pénétrante. Les guitares explosent, détruisent la rythmique de manière constante, basse et batterie écrasent ou martèlent joyeusement jusqu’à ce que le tout soit bien amalgamé avec notre métabolisme conquis. La voix, éructée et martyrisée, viendra nous vriller le cerveau par ses multiples variations hurlées effrayantes, entre Sean Ingram (Coalesce) et Jacob Bannon (Converge), une folie maladive bien particulière en plus. Alors oui, ce disque est d’une violence inouïe, mais il est surtout maitrisé de bout en bout. Le jeu de batterie est absolument dantesque sur la plupart des titres, brutal et subtil à la fois. Une majeure partie des structures est construite et alambiquée à la sauce Botch (Hospital Fat Bags, Gristle, Sire, Cult), qu’on imagine bien être une de leurs influences principales. On pourra éventuellement reconnaître un peu de Converge dans les guitares fougueuses, véloces et carnassières, ou bien du Will Haven ainsi que du Old Man Gloom sur les plus lourds passages. Des ralentissements sludge magnifiques viennent d’ailleurs enfoncer le disque davantage, en y ajoutant parfois quelques mélodies crasseuses bien senties (Hospital Fat Bags, Pork Finder), ou alternant avec brio vitesse d‘exécution et plombage gras (Sire, Hell Crown, Moth, Pork Finder). Sans détailler entièrement chaque piste, on peut constater l’appétit gargantuesque de Gaza, se nourrissant d’une bonne dose de hardcore déglingué des années 90/2000.

Mais Gaza c’est avant tout une rageuse personnalité, un putain de caractère profondément intègre et engagé, une humanité écartelée qui hurle sa colère et son désespoir face aux dogmes de la haine et de l’argent, les tripailles à l’air. Ce disque est sauvage, radical, chaotique, il nous pousse dans nos derniers retranchements émotionnels et – de ce fait – en devient indispensable.

L'objet s'écoute intégralement sur deezer.

A écouter : jusqu'au sang.