Adeptes de mélodies, d’originalité et de musique un peu
psyché, préparez-vous pour le départ ! On va voyager en compagnie de Gaupa et de son album Myriad.
Les suédois de Gaupa n’en sont pas à leur coup d’essai. Pour
un groupe relativement récent, ils ont déjà livré quelques eps assez barrés bien
que constitués de quelques défauts, ainsi qu'un album Feberdrom, plus sage, mais davantage maitrisé.
On est loin des délires chamaniques qu’ils avaient à leur début,
mais on retrouve un peu plus de sel que sur leur album précédent et c’est tout
aussi maitrisé si ce n’est mieux. Ils nous livrent un Stoner Rock très inspiré,
bâti sur une maitrise technique solide.
Le quintet a principalement de bons atouts sur le choix de
leurs riffs et le développement de leurs morceaux. Ils savent être agressif ou
contemplatif au bon moment, faire une pause ou faire durer un silence suffisamment et
saupoudrer d'effet que ce soit sur les guitares ou la voix juste ce qu'il faut pour mettre en valeur tout un morceau. D’ailleurs, on observe un gros coté Björk dans le chant d’Emma Naslund, peut-être sans le coté
complètement excentrique de la chanteuse islandaise, mais comprenez que si l'on vous
dit Björk et Stoner dans la même phrase, ça fait rêver ! Et Gaupa, c’est
un peu ça ! Mais c'est surtout une inspiration sur les riffs ! Il y a beaucoup
de toucher dans les guitares et ça inclut également la basse. Des harmonies
bien senties entre les instruments et des prises de relai sur le développement
des titres qui permettent des progressions vraiment chouettes. Vous pouvez
écouter Ra à ce sujet. On y découvre des breaks quand on ne s’y attend pas, ce qui est le summum
du break bien senti et de petits détails par ci par là qui rajoutent un peu de
poésie comme peut également en témoigner Elden et ses riffs léchés. Bref, les morceaux
qui sont pourtant plutôt longs filent tel des balles et on arrive trop vite au
bout de la balade.
C’est toujours une discussion importante au départ d’un
groupe non anglo-saxon de savoir si on chante en anglais ou dans sa langue
maternelle. Gaupa a fait le choix de privilégier la langue de Shakespeare, mais
quelques paroles sont en suédois ainsi qu’une majorité des titres des compositions.
C’était déjà le cas avant et ils
poursuivent sur cette voie. Quoiqu’il en soit, ça fonctionne plutôt bien et ça
nous donne droit à de belles envolées lyriques dans les deux langues. S’il
fallait mettre un petit bémol sur ce petit bijou qu’est Myriad, ce serait l’avant
dernière piste de l’album, Sommen, une balade Folk esclusivement en suédois, qui est
moins bien sentie que le reste. Peut-être est-ce dû au fait qu’on a moins le
droit aux échanges entre tous les instruments ou parce qu’elle est plus courte et
a, de fait, moins le temps de se développer que les autres.
Au global, Myriad témoigne de beaucoup de personnalité et de qualité. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’il ravira les fans de la première heure
par son coté abouti et qu'il offre aussi une belle porte ouverte vers le reste de la
discographie, passée et on l’imagine future de ce combo venu de là-haut.