Très souvent considéré comme la meilleure réalisation du groupe, Every Last Time est paru à l'âge (ou plutôt l'année) d'or de l'emo punk, marquée entre autres par le succès des Something To Write Home About (Get Up Kids), Blue Skies, Broken Hearts... Next 12 Exits (The Ataris), Through Being Cool (Saves the Day) ou Nothing Cold Can Stay (New Found Glory). Les figures de proue ayant aujourd'hui soit jeté l'éponge, soit quitté le navire pour passer à autre chose (de plus pop ou plus rock), personne n'a repris le flambeau (il faut dire que les candidats ne se bousculent plus au portillon), et demeure aujourd'hui un certain vide ainsi qu'un sentiment de nostalgie. L'occasion donc, de revenir sur cet opus d'un groupe qui sera resté pendant près de 15 ans dans la pénombre.
En guise d'introduction, le quartet offre avec "The Pirate Song" ce qui est peut être le morceau le plus réussi de leur carrière. Une intro en douceur et en harmonie, une courte montée en puissance et la machine pilotée par Jeff Caudill (et sa voix aisément reconnaissable) est lancée. Entre deux breaks, le frontman déverse sans retenue sur le thème favori des emo punkers, la relation amoureuse et ses travers: "You don't know what it's like, what it's like to be a slave, and not get paid... and I hope it makes you sick" ou encore "Next time I see you, don't be in the front row".
Gameface alterne bien les rythmes (balades avec "Mercury Dimes" ou "Hey Radio", pièces quasi punk rock à l'instar de "Sweet Wreck" et "The Difference Between Flying And Falling" et une majorité de mid tempo) et les ambiances en conservant une homogénéité maitrisée. Caudill ayant assuré à partir de cet album la deuxième guitare (en plus du chant), les nouvelles possibilités offertes sont bien exploitées et produisent de jolies harmonies autant que des riffs saturés entrainants.
L'apport d'un clavier (en vogue à l'époque) discret sur 2 ou 3 chansons est appréciable, même si son utilisation aurait pu s'avérer être un réel plus si seulement elle avait été moins sporadique.
Mis à part un petit nombre de 'fillers' (titres de remplissage sans réel intérêt) comme "Boy Wonder", la très grande majorité des 14 titres présentés sont solides et consitituent un tout homogène et frais, aux mélodies pertinentes et aux 'hooks' efficaces. Un grand cru de l'année prolifique (en matière d'emo punk de qualité) que fût 1999.
A écouter : "The Pirate Song"; "The Difference Between Flying And Falling"; "Mercury Dimes"