|
Biographie
Les Irlandais de Gama Bomb sont un pur produit des années 1980. Certes le groupe de forme en 2002 à Newry, mais les influences tirées de Nuclear Assault ou Overkill combinées à des thèmes faisant référence aux Tortues Ninja ou Tetris nous ramènent directement une vingtaine d'années en arrière. Gama Bomb est mis sur pied par Joe McGuigan (Basse / Chant), Philly Byrne (Chant), Damien Boyce (Batterie) Kevin Canavan (Guitare - Waylander) et Luke Graham (Guitare). Le groupe sort deux démos en 2002 et 2004, écume les scènes britanniques pendant quelques années, avant que Ronan Fitzpatrick remplace Damien à la batterie et que Domo Dixon remplace Kevin à la guitare. Le nouveau line-up sort ainsi leur premier album de manière indépendante en 2005 intitulé Survival Of The Fastest. Mais les irlandais changent une nouvelle fois de batteur avec l'arrivée de Paul Caffrey. Très vite le groupe se fait remarquer sur la scène Thrash Metal si bien qu'il obtient une signature sur Earache Records (Evile, Municipal Waste) en 2007 pour son deuxième opus qui voit le jour en 2008 : Citizen Brain. Très productif, Gama Bomb ne s'arrête pas en si bon chemin avec un nouvel album baptisé Tales From The Grave In Space dès l'année suivante. Les concerts se font de plus en plus nombreux, avec Overkill, Exodus, Mutant, Sepultura, Onslaught et bien d'autres avec également un Hellfest en 2012. Les irlandais deviennent incontournable dans le style et accroissent leur renommée. Cette même année, John Roche remplace Luke à la six cordes, puis le groupe retourne en studio et livre The Terror Tapes en 2013 via AFM Records. Deux ans plus tard c'est Untouchable Glory qui voit le jour sur le même label.
Les gars d'AFM Records ont eu du flair. Attirer chez eux une des grosses boules d'énergie actuelles fut un beau coup de filet car globalement, Gama Bomb est un groupe qui fait son job à chaque sortie et ne déroge pas à la règle avec ce Untouchable Glory estampillé bonne humeur et prêt à tout retourner sur son passage.
Gama Bomb te met dans la tête qu'on peut balancer du gros Thrash ultra speed en ayant une banane à toute épreuve. Si les cordes sont shreddées comme il faut, c'est une attitude sacrément Rock n' Roll qui se dégage. Ne cherchez pas un Kreator, Slayer, Sodom-bis, ici on se la joue agressivité positive et délurée. Gama Bomb semble tellement à l'aise dans son élément que ces morceaux ont vraiment l'air d'avoir été écrits pour le fun, un rapide coup d'oeil révèle d'ailleurs des titres qui parlent d'eux-mêmes (Ninja Untouchable, Drinkers Inc., James Joints). Parés d'un chant à la frontière du Heavy en y alliant l'énergie du Crossover, les Irlandais balancent en 30 minutes bon nombre de refrains mémorables, pas compliqués pour un sou et qui ne demandent qu'à être repris de concert lorsqu'ils feront remuer les fosses. A l'appui, des coups de médiator frénétiques (My Evil Eye), de la promenade sur manche en pagaille et une batterie toute aussi avide de remplir l'espace sonore; ça frappe juste et vite sans se préoccuper de révolutionner quoi que ce soit. C'est en fait tout ce qu'on demande à un groupe pareil, taillé pour les hymnes de la scène, chargé d'offrir un défouloir le plus direct possible.
Malgré les deux ans d'écart depuis The Terror Tapes, notre quintet n'a pas délaissé son imagerie bariolée et son Metal chargé en stéroïdes. Pas de nouveautés majeures pour Untouchable Glory si ce n'est son chant un rien plus diversifié que son aîné et des compos plus marquantes encore. C'est assez incroyable mais après quelques écoutes on en viendrait presque à parler d'un enchaînement de tubes. She Thing, I Will Haunt You ou Witching Mania en ont pourtant toutes les caractéristiques parce que catchy as hell et mine de rien plutôt accessibles. Le groupe est parvenu à rendre chaque morceau personnel et intéressant. Pas besoin d'être le Thrasher de la première heure pour headbanger non-stop pendant tout l'album, la prod' très propre et les schémas efficaces font tout pour mettre à l'aise. A conseiller donc, même aux plus réfractaires.
Parfaitement calibré question durée, ce nouvel opus de Gama Bomb laisserait presque un goût de trop peu, juste ce qu'il faut pour vouloir relancer la machine encore et encore. Peu de surprises pour les plus fervents, le combo poursuit sa route sans grosse prise de risque mais le fait encore avec talent.
A écouter : même si on n'aime pas le Thrash
Oh My God ! Les timbrés de Gama Bomb sont de retour ! Leurs premiers méfaits n'ont pas suffit, ils remettent le couvert avec Tales From the Grave in Space, et histoire de rester sur les même rails, débarquent avec un artwork toujours aussi décalé, une distribution peu commune (album en téléchargement gratuit sur le site du label 3 mois avant la sortie physique) et une motivation à décourager Forrest Gump de courir… Tales From The Grave In Space concocte le même cocktail détonnant que sur Citizen Brain, puisant dans un Thrash assez rapide, agrémenté de soli techniques et méticuleux. Gama Bomb est comme la quasi totalité des groupes issus de cette vague Revival Thrash, prêt à ressortir les grosses baskets blanches et la veste en jean laissant entrevoir un logo kitch à souhait. Efficace et direct, cet opus secoue suffisamment pour émoustiller les tympans même si l'on n'attend aucune originalité, juste le plaisir de secouer ses implants capillaires sur une paire de riffs.
Les Irlandais remplissent ici le contrat et mieux encore, évitent le piège des lyrics guerriers et violents parfois redondants. On aborde ici Skeletron, robot de l'univers de Marvel, ou Mussolini sans jamais se prendre au sérieux. Justement, que dire de l'humour ? Précédemment, Gama Bomb s'en donnait à coeur joie. Ici, les thrasheux n'ont pas baissé les bras : Mussolini Mosh, Last Ninjas Unite, toujours cette passion des films d'horreur (Mummy Invasion, Return To Blood Castle), une voix de robot sur Skeletron et surtout un syndrome de Peter Pan qui n'est plus à prouver.
Gama Bomb s'aventure quand même hors du carcan "3 mins / 1 solo / 1 break et 2 refrains" qui demeure sur tout l'album : Mussoloni Mosh, qui brille par ses 1'12, va droit au but, s'avère plus brutal, plus punchy ; La faute à une double pédale et une structure moins linéaire que le reste de ces délires... En dehors de celà, les musiciens ne proposent rien de véritablement nouveau, ressortant les vieilles méthodes qui firent leur succès.
Tales From The Grave In Space ne démérite pas face à Citizen Brain : même Thrash Old School, armé de lyrics à prendre au 10ème degré -si ce n'est plus- et un grand sourire sur toute la durée de l'album. Même si le combo ne se renouvelle pas, Gama Bomb arrive pour foutre un grand coup de pied au cul du premier chaland, tout en fredonnant "Blood ! Blood ! We Want Blood !"...
A écouter : Skeletron � Mussolini Mosh � We Respect You
Attention, personnes sérieuses s'abstenir ! La musique de Gama Bomb est à prendre au second degré tant l'univers dépeint par le groupe va vous faire pouffer de rire. Mais les Irlandais ont bien d'autres arguments que l'humour à faire valoir...
Comme énoncé précédemment Citizen Brain est un album bourré d'humour. Gama Bomb ne se prend pas au sérieux une seule seconde, mettant en musique des thèmes ayant marqué nos chères années 80. Impossible en effet de ne pas sourire à l'écoute d'un titre comme Final Fight qui reprend le bruit des pièces de Mario Bros ou le thème de Tetris en plein milieu d'une démonstration de guitare soliste ! Final Fight n'est qu'un exemple parmi d'autres car le groupe s'amuse aussi tout au long de l'album à rendre hommage à Commando, l'Agence Tout Risque, Robocop, les films de Zombie, etc... Citizen Brain est donc une bonne blague définitivement teintée de nostalgie. Mais enfin bref, l'humour « Série B » (voire Z même, il faut bien se l'avouer) c'est bien beau, mais après tout on est en face de musique, donc qu'en est-il à ce niveau là ?
Eh bien de ce côté là force est de constater que Gama Bomb est tout aussi efficace. Citizen Brain est un pur album d'« Early Thrash », particulièrement véloce et incisif avec de courtes chansons n'excédant que rarement les trois minutes. Ça joue vite, très vite même, et bien en plus ! Les soli, riffs, et breaks en tout genre sont un régal pour les esgourdes tant les musiciens sont irréprochables dans leur genre : techniques, inspirés, composant à chaque titre de véritables hymnes aux pionniers du Thrash. Non content de redonner vie à la téloche des années 80 dans ses chansons Gama Bomb dépoussière également avec brio un Thrash « old-school ».
A l'écoute de Gama Bomb une chose apparaît claire : le Thrash des merveilleuses années qu'étaient les Eighties est increvable ! Bien entendu n'importe quel groupe de ce genre aurait pu pondre des chansons de cet acabit étant donné que c'est du entendu et réentendu mille fois, mais comment bouder un tel plaisir quand c'est si bien fait et qu'en plus on ne peut que se marrer à l'écoute de plus d'une chanson ?
A écouter : L'album tout simplement
|
|