Depuis les premiers émois médiatisés de Gallows, le combo a tenté, malgré plusieurs changements majeurs, de continuer sur sa lancée de Hardcore Punkisé au travers de l’éponyme et du petit nouveau, Desolation Sounds. Sous couvert d’un artwork dans la continuité du précédent, avec un line-up légèrement remanié, ce nouvel opus s’entend remettre en avant un aspect bien moins direct qu’avant.
Même si le côté massif de « Chains » et l’urgence de « 93/93 » font frémir à chaque écoute, Desolation Sounds s’encombre de titres plus fades : Le fougueux « Leather Crown » sera parfaitement adapté pour lever les foules lors d’un concert mais sonnera déjà mille fois entendu auparavant. Il en sera de même pour « Death Valley Blue » qui aura le mérite d’être dans la continuité des compos antérieures, mais s’enlisera dans un refrain manquant de poigne. Au final, Gallows perd peu à peu ce qui le caractérisait sur « Misery » ou l’excellent « Last June », comme si les frères Carter avaient emporté une partie de l’énergie et la créativité du combo (« Leviathan Rot » ou « Leather Crown »).
En dehors du manque d’originalité évoqué plus haut, Desolation Sounds se mord lui-même la queue en se révélant une redite sans saveur de l’éponyme. Ce dernier avait pour lui des morceaux emblématiques (« Last June », « Victime Culture » ou « Outsider Art ») alors qu’ici il est délicat d’aller au-delà des premiers titres sans avoir envie de revenir en arrière dans la discographie de Gallows.
Heureusement, tout n’est pas négatif lors de l’écoute de cet album : on saluera la seconde moitié de « Bonfire Season » qui s’envole légèrement ou la partie plus aérienne de « Leather Crown » qui amène une cassure intéressante. En dehors du fougueux « 93/93 » et du majestueux « Chains », seul le dernier titre, « Swan Song » captive intégralement et se révèle une belle manière de clôturer l’album, laissant un doux souvenir pour un constat global assez décevant.
Certains apprécieront sans doute l’orientation prise par Gallows : il n’y a en effet plus grand chose de commun entre les premiers et derniers opus. Il pourrait s’agir de 2 groupes totalement différents et Desolation Sounds pourrait s’apprécier sans les antécédents du combo. Il n’en serait pas meilleur, mais cette légère déception pourrait être atténuée s’il est fait fi de l’historique.
Manque d’originalité ? Pas forcément. Défaut de créativité ? Plus vraisemblablement.
Qu’est-il donc advenu de Gallows ? Sur le principe, la recette de base n’a pas changé, mais il manque cette flamme vive qui embrasait Grey Britain. Même si quelques titres permettent de mettre un coup de projecteur sur Desolation Sounds, il n’empêche que la majorité du disque a vite tendance à lasser. Fort dommage, Gallows laissait entrevoir une lueur…
A écouter : 93/93 - Swan Song