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Biographie

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Groupe suédois de grindcore (non, pas Nasum) fondé à l'origine en 1997, il est au départ un side project solo de William Blackmon. Ce dernier est las de jouer dans des formations sans ambition et à durée de vie limitée, qui ne sont "qu'un projet de plus" pour les musiciens y prenant part. Il sort une première démo en 1997, mais Gadget avance longtemps à tâtons, le protagoniste principal étant obligé de s'enregistrer sur 8 pistes pour pouvoir avancer sur la conception de la musique qui lui plait vraiment. C'est la rencontre avec Rikard Olsson, à l'époque guitariste de Shitstorm, qui accélère le processus de composition. Même si le fait d'être deux les empêche de se produire en concert, ils considèrent que c'est le prix à payer pour faire la musique qu'ils veulent et que c'était le bon choix à faire. L'enregistrement d'une démo 10 titres en 2000 les amène à rencontrer le vocaliste Emil Englund avec qui ils enregistrent un second support promotionnel la même année.
Peu de temps après cela, en 2001, on leur demande de participer à un split aux côtés Exhumed et qui parait chez Relapse Records. L'enregistrement au studio Bandylimpa se passe si bien qu'il marque le début d'une collaboration durable avec le label. Suite à deux participations à des compilations sorties respectivement chez Relapse et Putrid Filth Conspiracy Records, le groupe signe un contrat en 2003 avec Relapse Records et enregistre Remote dans la foulée. Après un certain succès et l'arrivée de Frederik Nygren à la basse, le quartet enregistre en 2005 un second opus qui voit le jour en 2006, intitulé The Funeral March.
Avec une notoriété grandissante et une tournée couronnée de succès ils enchaînent les collaborations et sortent en 2010 un split avec Phobia. Arrivent ensuite des festivals et des dates de plus grande envergure où il arrive aux Suédois de partager l'affiche avec entre autres Pig Destroyer ou Agoraphobic Nosebleed. En 2016 sort le dernier opus du quatuor, The Great Destoyer.

Chronique

15.5 / 20
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The Great Destroyer ( 2016 )

Dix ans après l'excellent The Funeral March, les grinders suédois reviennent en force avec un nouvel opus intitulé The Great Destroyer. Ceux qui ont longtemps été dans l'ombre de Nasum, de par leur style, leur origine, leur label ou même leur brutalité sont aujourd'hui bien décidés à faire parler la poudre.

"Tackleberry … Jamais sans anesthésie générale !" Voilà qui résume parfaitement l'impression dégagée et ce, dès les premières notes. La déflagration est brutale, l'opération de destruction est en marche et ne s'arrêtera que dix sept pistes et vingt six minutes plus tard. Une chose est certaine on peut affirmer que l'album porte très bien son nom.
Le rythme est frénétique. Des blasts convulsants viennent marquer des arpèges endiablés mais miraculeusement structurés. La précision est inouïe tant la rapidité est élevée. L'atmosphère est électrique et les musiciens parviennent, avec brio, à transmettre cette énergie proche d'un court circuit qui viendrait ponctuellement et anarchiquement chatouiller les doigts du malheureux ayant par inadvertance branché ses doigts dans la prise.

Certains morceaux tels qu'Enemies of Reason ou Violent Hours (dans lequel Barney de Napalm Death vient faire une apparition) sont des tabassages en règle. Le martèlement est constant, nulle accalmie n'est tolérée dans ce déferlement de rage sonore. En effet, la plupart des chansons sont courtes, seulement trois dépassent les deux minutes et seule une est au-delà des deux minutes trente. Certaines, telles que Kanslan ou Pillars of Filth, ont des variations mélodiques légèrement plus lentes qui sont, du coup, mises en valeur.
Parmi les titres un peu plus longs on trouve Dedication (2mins 20). Le tempo y est un peu moins élevé, et la structure de composition semble classique par rapport au reste de l'album. On y trouve une guitare entêtée, une crash et une charlest' répétitives, toutes désireuses de passer au rouleau compresseur les oreilles vagabondes. Quand survient une partie core mid tempo, arrivant comme une bouffée d'air dans un océan de vapeurs sulfurées et saturées. Le parfait moment pour mosher, pogoter, headbanger, bref, libérer l'énergie accumulée depuis les cinq premiers morceaux survoltés.
The Great Destroyer a une autre qualité, il se bonifie au fil des écoutes. Il est extrêmement difficile dans ce style, qui plus est avec une telle quantité de données arrivant simultanément, de retenir, ou d'apprécier à sa juste valeur les tournures musicales entreprises par les Suédois. Certains passages paraissant chaotiques lors de la première lecture semblent s'éclaircir au fur et à mesure des itérations. On découvre des titres passés inaperçus, surement submergés par la masse sonore.

Petit dernier de GadgetThe Great Destroyer puise son efficacité et sa puissance dans l’obstination, le martèlement, la rapidité, l'insaisissabilité et l'énergie qu'il dégage. Avec maintenant près de vingt ans de carrière, trois démos, trois splits et maintenant trois LPs, on souhaite aux Gävler que leur carrière prenne l'essor qu'ils méritent, qui plus est avec un album de cette qualité.

A écouter : Dedication, Kanslan, pillars of filth