Trois ans après la sortie de Travels with Myself And Another, 2012 risque bien d'être l'année de Future of The Left. Avant le LP, le trio venu du Pays de Galles tient à donner un premier aperçu avec la sortie du court album, Polymers Are Forever. 6 morceaux pour donner le ton, et confirmer tout le bien qu'on avait entendu sur les deux premiers albums.
Pour rappel, Future of The Left, c'est la version fresh de McLusky, l'ossature du groupe (Andy Falkous au chant/guitare, Jack Egglestone à la batterie) étant en effet bâtie sur les cendres du combo de Cardiff. Ceci explique sans doute cela, de l'esprit punk pregnant, aux traits d'humour saillants qui parcourent l'EP. Visiblement, Polymers Are Forever expose en seulement 20 minutes l'essence d'un groupe qui a pris confiance et s'autorise une musique multi-directionnelle.
Que les guitares soient toujours aussi tranchantes lorsqu'elles passent la vitesse supérieure, comme sur "With Apologies to Emily Pankhurst" ou "Dry Hate", les deux titres les plus courts, ce n'est pas une surprise. Les trois compères aiment jouer aux sales gosses sur l'autoroute avec des mélodies simples et rôdées. McLusky avait trouvé la recette, Future of The Left la cuisine toujours aussi bien, synthétiseur compris. On ne leur en voudra certainement pas, et d'autant moins, qu'on les sait capables de s'amuser sur des titres plus corsés. Il faut regarder du côté de "Destroywhitchurch.com", qui démarre en trombe pour se terminer en spoken words dans une sortie que n'auraient pas renié Enablers ou Slint, le côté fun en plus; ou du côté du morceau-titre pour pleinement apprécier le sel des compositions.
Car Falkous est un narrateur du quotidien qui laisse peu de place à l'optimisme (Instead of common sense/Her parents gave her whisky/That is why she loves him/That is why he loves her) mais tourne ses histoires mortifères en lyrics mordants sans rien sacrifier du fond. La qualité de la narration rejaillit, de la même manière, sur l'instrumentation qui la porte. La chorale "My Wife Is Unhappy", aux lyrics soignés, est de ces titres qui se reprennent à tue-tête tant le gimmick du refrain fonctionne; derrière la facilité apparente du morceau se cache une inspiration qui fait mouche et diversifie la musique du trio.
Si la mise en bouche éveille les papilles, on attend désormais de pied ferme le plat de résistance, The Plot Against Common Sense. Tout un programme.
A écouter : My Wife Is Unhappy - Destroywhitchurch.com