Album à deux visages, cet Underground dévoile un paysage mi-figue mi-raisin typiquement français...
Commençons par nous débarrasser sur le champ de la mauvaise herbe: le sous-Blink 182, c'était encore excusable il y a cinq ans, mais en 2008 ça relève au mieux du suicide artistique, au pire du crime contre la musique. Laissons donc le niaiseux "My Way" (mélodies éculées), le poussif "I Need You!" (refrain puissance 8), le convenu "Give Me the Key" et surtout l'horripilant "I Don't Want to Be Like You" à leur place: dans la cabane au fond du jardin, avec les autres vieilleries qu'on dissimule généralement comme des fautes de goût inavouables. Et pour cause! Qui souhaiterait exhiber un chant plus faux que juste plaqué sur de fades imitations de compos californiennes? A priori personne, surtout quand, comme Full Process, on peut faire valoir un punk rock déjà plus agréable, lancer quelques riffs qui laissent des traces, et faire preuve d'une once de caractère...

Le tube "The President of the World" n'est certes pas original ou irréprochable, mais il a au moins le mérite d'introduire, avec ses compères "Alone in the Crowd" et "Me and My Snowboard", une certaine tension et du dynamisme. Les structures poppy qui s'effondraient dans la facilité du refrain récurrent, prennent déjà un peu plus de corps et de muscles, poussées par des choeurs accrocheurs et une paire de subtilités techniques qui relancent d'autant l'intérêt d'un disque dans l'ensemble trop planplan et inégal.

Délaisser le pop punk rock d'un autre temps, s'engager davantage dans un punk plus velu et recherché, travailler ses textes et sa prononciation anglaise, mais surtout revoir ce chant visiblement défaillant (à l'heure de l'auto-tuning)... voilà quelques pistes à envisager pour Full Process afin d'enterrer ses expériences balbutiantes et faire pousser plus vite ses plus fructueuses réussites.