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Biographie

Freygolo

Freygolo démarre en '97 dans la région de Nice et se tourne tout de suite vers le punk-rock qui sera plus tard teinté de cuivres ska. Durant les années '01/'02 les concerts se multiplient pour le désormais sextuor, Freygolo croise la route de Burning Heads, Seven Hate, La Ruda Salska, Skin Of Tears... En 2002, aprés plusieurs démos (notamment It's easier not to think en '01), le groupe sort enfin son premier véritable album (sur)prize fool sur le label Blackheart Rec. et commence à se faire un nom, particulièrmeent grâce à des concerts de plus en plus fréquents. En 2003 sort le split avec les allemands de D-Sailors qui leur fait franchir les frontières de l'hexagone. Time to drop the gun sort en octobre 2004, 14 titres de ska punk vitaminés, sur truffle shuffle records . 2007, nouvel effort, avec Stereo Fighters.

We all have a voice ( 2011 )

A l’heure où la plupart des grands noms du punk-rock français ont fermé boutique et mis le drapeau en berne, Freygolo garde l’âme pirate et juvénile et postillonne encore un punk rawk salement intéressant et vivifiant.

Alors oui, il y a moins de cuivres ; oui, le ska-punk des origines est quelque peu délaissé (même si "Dead and Gone", "Balls Deep" ou la fin de "Rotten") au profit d’un punk-rock pur jus, nimbé de quelques coups de trompette, mais la réussite de cette évolution vaut la peine. C’est là le premier constat à dresser. Et puis que les amoureux du early Freygolo se rassurent, ils pourront tout de même prendre un bain de soleil sur le morceau "The girl that I want", hymne total à la tradition ska ou sur "Friday night" et son groove kingstonien.  Pas de panique donc les puristes, les cuivres ne sont pas totalement au vestiaire et les vans continuent de skanker sur un sol aux carreaux noirs et blancs.

Pour le reste – et quel reste ! –, We All Have A voice s'inscrit dans le sillage de Stereo Fighters – album que j’avais grandement apprécié pour ma part –, impose une vitesse parfois à la limite du skatecore, (re)met à l’honneur le french way of punk, ajoute des claviers et dépoussière la structure classique couplet-refrain-pont-refrain en lui donnant une efficacité écarlate. Avec cette régularité impressionnante qui les caractérise, les niçois font alors une nouvelle fois étalage de leur talent de composition, pondent des parties furieusement catchy ("Human’s chronicles"), élaborent un beau travail d’enchevêtrements et d’alternances des voix qui accroche mieux que jamais et se fendent, pour couronner le tout, de moments tubesquement épiques ("Infected", "Your wordl/Our World").

Faisons entendre notre voix, chahutons les blasés et n'ayant pas peur de l'affirmer : We All Have A Voice est un opus de très très bonne facture: Mature sans être endimanché, ponctué par une énergie criée et communicative ("Sitting on a time bomb"), livré dans un package classe basé sur des teintes black&white et diffusé via des lyrics engagées sans être moralisatrices. Le slogan dit au public "support your scene", mais il ne faudrait pas omettre de dire à quel point des groupes comme Freygolo supportent eux-mêmes la scène punk-rock française, tant il lui apporte depuis une décennie maintenant, en étant un de ses meilleurs porte-étendards.

En écoute sur myspace.

A écouter : "Dead and Gone", "Infected", "Your world/our world"
13 / 20
1 commentaire (10/20).
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Stereo Fighters ( 2007 )

Troisième album des niçois, Stereo Fighters présente la même recette que d’habitude (du punk-rock nofxien, avec des cuivres par-ci par-là), et même si certaines touches emo/screamo viennent titiller d’autres plans plus rock’n roll, les t-shirts Freygolo ont toujours cette étiquette qui gratte, sur laquelle il est imprimé quatre lettres : NO-FX. Le risque étant biensûr celui de se répéter (n’y avait-il pas déjà l’intégralité de la discographie des américains sur la pochette de leur précédent opus?) nous voilà reparti avec 14 titres (mid) fast and (moyen) furious. "Try To Talk But Locked Mouth" a pour ainsi dire la même intro que "Lori Meyers" des ricains (essayer de chanter par-dessus, c’est étonnant), alors que "Like Father Like Son", "Everytime She’s Gone"… font musicalement explicitement « penser à ». Compliqué donc de s’extraire des influences du punk-rock mélo labellisé Fat Wreck et ex-Epitaph Records, surtout quand on choisit le meilleur groupe (nofx) et son meilleur album (Punk In Drublic, pour ceux qui hésitent). En ce qui concerne la production, c’est super propre (d’aucun diront lisse). Beaucoup adorent, nombreux aborent. Peut-être cela cache t-il des prises de sons un peu juste. Pour l’auditeur, c’est quitte ou double, pourtant rien à voir avec leurs live hystériques qui fait l’unanimité dans le petit monde des gens qui se déplacent aux concerts.
 Un effort évident pourtant est fait pour aller jouer sur d’autres plate-bandes, Freygolo a évolué, tandis que la voix du chanteur principal, François, reste écorchée avec un anglais bulgare, le chant de Rémi est désormais assumé, donnant son petit effet screamo (allez donc écouter son side-project An Escape For Louie!) et fait des merveilles : la somp-tueuse "Everytime She’s Gone" dévoile les talents du trombo/chanteur, une bonne paire de voix s’harmonisent pour un résultat des plus probants. Les cuivres arrivent moins de nulle part dans les compos, ils sont plus concentrés sur des morceaux (on peut apprécier les cuivres sur la moitié de l’album environ) et la batterie a un jeu plus diversifié que d’habitude. "My Daily Grind" nous remet musicalement sur une intro à-la-Rufio alors qu’on pourra déceler le featuring de Pit Samprass, aka Pierre, chanteur de Burning Heads sur des accords nofxiens. "Just a Goodbye" nous amène sur les terrains chaloupés du reggae/rocksteady mélancoliques, la voix désinvolte pour le coup tombe bien, et les cuivres sont soutenus. "Earwax" évoque la belle époque de Millencolin avec son étonnant Pennybridge Pioneers (leur meilleur album itoo).

En bref, et pour le dire simplement, on est juste un peu déçu, parce que premièrement on aime Freygolo, en live, en baroudeur, pour leur conviction, en musique (souvenez-vous de la « démo » Resist To Exist) et que pour ce dernier effort, on ne cesse de penser à d’autres groupes. Certes, c’est le genre qui veut ça, mais Freygolo ne parvient pas à imposer son identité, ce qu’il avait su faire dès (sur)Prize Fool. Deuxièmement, la déception est d’autant plus forte qu’on en attendait beaucoup après Time To Drop the Gun qui mettait la barre très haute et que forcément, quand c’est haut, c’est toujours plus compliqué d’aller encore plus haut (ça c’est une phrase que j’ai repompé à Pierre de Coubertin). Troisièmement…bah y’a pas de troisièmement (j’aurais bien repompé une phrase de la lettre de Guy Moquet, mais bon).
Qu’on s’entende, Stereo Fighters est un chouette album avec des mélodies imparables, encore une fois, bien au-dessus du lot de ce qu’on entend en France et ailleurs, mais dans le peloton de tête, ils sont à la fin…

A écouter : Time to Say Goodbye, Everytime She�s Gone

Time to drop the gun ( 2004 )

Après le très bon (sur)prize fool, les six Niçois avaient déjà conquéris une bonne partie du territoire skapunk français voir européen (tournées en Allemagne, République Tchèque, Angleterre ou Suisse). Time to drop the gun ne renversera probablement pas la tendance: toujours aussi efficace et énergique. 14 titres (dont "Loaded dice" le "tube" du split avec D-Sailors et "The crowd" une reprise d'Operation Ivy) issus des très bonnes productions de Christian Carvin pour les groupes du sud de l'hexagone (Day by day, Romeo is bleeding, Fat Society).

Le petit moins que signalait No Fun for a FX sur la chronique de (Sur)prize fool, à savoir un son encore trop juste, est désormais au niveau des meilleurs. En tout cas ils n'ont pas ralenti le tempo, le batteur est toujours excellent et aussi rapide, les voix sont plus claires et les choeurs sonnent par moment assez NOFX. La première piste "Another song, another record", qui présente l'album, une sorte d'introduction, sent le NOFX dans les passages mélodiques, mais la partie ska reste très propre à Freygolo. Les chansons skapunk comme "Nothing but my Tv" gagnent encore plus en efficacité, jusque là les cuivres étaient un peu (trop) en retrait mais les parties trompette-trombone se laissent vraiment apprécier.

Les Niçois touchent un peu à tout dans leurs compositions, principalement du punk mélodique cuivré ("loaded dice" ou des chansons sans cuivres, "inside conflict's toy" ou "another lyrics about love", qui se détachent par la qualité et la justesse des choeurs comme sur "Quit bugging me") d'autres chansons plutôt ska ("wasting my time again" avec une intro acoustique et la trompette avec une sourdine) voir reggae ("All is said and done"). Il n'y a pas réellement le tube qui se détache de l'album (hormis peut-être "Quit Bugging me" et "loaded dice") mais chaque chansons dégagent une petite atmosphère, un truc qui sort des chansons.

Freygolo s'est aussi laissé prendre au jeu des reprises d'Operation Ivy après les nombreuses reprises déjà effectués par la crème internationale (Homegrown, Green Day, Millencolin, Big D, Reel big fish, Goldfinger notamment - les mp3 sont tous disponibles ici). The crowd" est donc un petit coup de coeur extrêmement bien joué (à la sauce Freygolo bien sûr mais avec une voix plus rauque). Mention spéciale à la pochette, elle est très esthétique avec un contraste au niveau des couleurs et le logo du groupe, on s'y retrouve un peu dans cette pochette avec tous les stickers sur la tv (streetlight manifesto, coquettish, mu330), les cds et K7 de Nofx et le pistolet de la première école Nintendo.

La rentrée 2004 est un excellent cru en matière de skapunk avec cet excellent Time to drop the gun, le Formating rising generations des 3 feet cats et puis les sorties internationales (les nouveaux Filaments, Big D and the kids table et Voodoo Glow Skulls). Le cd sort le 25 octobre, n'hésitez pas une seconde si les prestations live du groupe ou le premier album ne vous ont pas laissé insensible !

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A écouter : Quit bugging me, Loaded dice, nothing but my tv
13 / 20
2 commentaires (14.25/20).

(sur)prize fool ( 2002 )

Les Freygolo jouent  un punk rock mélo rapide soutenu sur la moitié des compos par une trompette et un trombone. Les influences musicales sont donc ici empruntées à 2 styles bien distincts, se tournant aussi bien vers les Satanic Surfers époque Going Nowhere Fast... ("When I grow up", "The gain & the profit") que Catch 22 ("A new start", "The same song", "ninety-five").

Les morceaux ne présentent pas vraiment quelque chose de très original, même si le fait de trouver des cuivres collés sur un style skatecore n'est pas si habituel que ça.
Par contre, à défaut d'une réelle innovation, les niçois ont d'autres arguments à leur avantage comme la pêche de leur musique.
En effet, à la patate inhérente au skatepunk, nos 6 gars rajoutent ici la bonne humeur et l'entrain des cuivres.

Un autre point fort du combo est qu'il présente des pistes allant du ska(/punk) ("The wrong part", "A new start") au quasi punk/hardcore mélodique ("Media's the good place to lie", "Untouchable mind"), en passant bien entendu par le skatepunk ou le punk rock mélodique plus gentillet ("stupid to work", "The summer song")
Avec 3 chanteurs, Freygolo propose également une mini-palette de chants et surtout des choeurs pas dégueux (pas mal de "oozin' aaz") qui rajoutent parfois un réel plus (fin de ""The wrong part" ou "Untouchable mind" pour le côté plus punk/hardcore). Le chant principal de Rémi n'est ni formidable, ni mauvais, et sa voix n'est pas réellement particulière.

Il en va à peu près de même pour le reste des instruments. Sans être vraiment très mirobolants et inspirés, les musiciens réussissent à varier leur jeu et à présenter des chansons non uniformes et contenant quelques subtilités.

La prod' n'est pas mauvaise non plus, plus qu'honorable pour un groupe français. Mais encore une fois, comme avec pas mal de combos de notre Hexagone, les limites apparaissent rapidement.

En définitive, la musique de Freygolo présente pas mal d'atouts, surtout pour les amateurs de rythme.
L'originalité ne semble pas être l'une des principales préoccupations du sextuor qui privilégie plus le côté énergique et 'efficace'. Et c'est bien ça qui se dégage de leurs concerts...

A écouter : The wrong part ; Sluggish ; Media's the good place to lie ; It's time to change