Freighter

Punk / Hardcore / Mathcore

États-Unis

The Den

2019
Type : Album (LP)
Labels : Autoproduction

Chronique

par Maxwell

Lorsque l’on vous présente « un trio Punk californien » on s’attend à un truc à la Blink-182. C’est en ces termes qu’on nous a introduits à Freighter pour la première fois, et quelle surprise ! Bien évidemment ça n’a rien, mais alors strictement rien à voir avec le groupe de Mark, Tom, Matt et Travis.

Basés à Oakland, juste a coté de San Francisco, ils sont bels et biens Californiens et le hasard fait que les membres se nomment Jason, Matt et Travis. Voila, les similitudes s’arrêtent là. Comparer les deux formations musicalement équivaudrait à mesurer Warhol et Rembrandt, l’un à l’autre. Chacun à sa pertinence et sa popularité mais artistiquement les deux sont très différents. Alors certes, on reconnait une démarche un peu Punk, surtout dans l’attitude et la rapidité d’exécution des morceaux, mais on est, pour cet aspect la de la musique en tout cas, plus proche d’un Mathcore à la Ion Dissonance ou d’un Thrash Metal technique à la Revocation.

Ce coté survitaminé qui en résulte se marie à la perfection avec la musique psychédélique expérimentale typée Fantomas ou Mr. Bungle, qui est l’autre grand archétype utilisé pour fusionner et donner The Den. Rajoutez là-dessus beaucoup de technique sur tous les instruments et vous approchez de ce à quoi ressemble ce second opus de Freighter. Une pêche du diable envoyée par un cinglé sorti tout droit de l’asile ; Ouais, ça résume plutôt pas mal la sensation ressentie lors de l’écoute de cet album. C’est rapide, c’est furieux et c’est déjanté. On s’en rend compte dès les premiers instants de Psychic Reading ’94. Pile poil le genre de trucs qui saurait plaire à Mike Patton.

Même si l’instrumentation est très balèze à tous les niveaux, c’est la basse qui remporte la palme. Elle se fait toujours entendre discrètement là derrière, et produit son petit effet à chaque fois. Un petit slap perché, une harmonique naturelle là où on ne l’attend pas (Future Duke) ou un arpège sorti de nulle part qui vient faire chavirer la barque avant de reprendre le cap. Quelques instruments rajoutés ponctuellement comme un piano ou une trompette viennent produire leur petit effet également. Les structures alambiquées des morceaux rebondissent sur les dérives de l’esprit des musiciens, habités par une démence expressionniste qui s’exprime par leur biais. Du grand art !

Une musique atypique qui réalise le pari de fusionner deux genres qui n’avaient à priori pas grand-chose à voir l’un avec l’autre. Une superbe découverte et un grand moment de musique. The Den est une expérience à saisir et à renouveler.

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18
Avis 1