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Biographie

Foscor

Foscor est un groupe se définissant comme Dark Metal, formé à Barcelone en 1997. Fortement influencé par le Black Metal de la seconde vague sur ses trois premiers albums, le groupe voit son line-up originel modifié avec un nouveau batteur en 2004 et un nouveau guitariste en 2011. En 2014 paraît le quatrième album du groupe, Those Horrors Wither, qui marque un virage musical considérable dans la carrière du groupe qui se défait de ses racines Black Metal.

Les Irreals Visions ( 2017 )

Après trois albums à ruminer du Metal Noir, Those Horrors Wither marquait une étape transitoire peu engageante pour Foscor, un je ne sais quoi bizarroïde trop peu accrocheur. Comme un trop plein d'idées en fait, résultat d'un groupe qui se cherchait et qui aura fini par se trouver avec Les Irreals Visions.

Comme Katatonia, Novembre, Alcest, Solstafir et d'autres encore, Foscor a quitté les terres extrêmes de sa jeunesse pour une seconde peau plus passe-partout, lavée des besoins primaires de cris et de guitares assassines. Est-ce encore du Metal donc ? Difficile à dire car Les Irreals Visions est assez peu corrosif, trop sage pour vraiment sonner comme un des fils légitimes de Black Sab' ou Venom. Du Rock alors ? Pas tellement non plus parce que la tentation du bizarre, des ambiances froides et des fonds de portées obscurs est toujours bien réelle. La poursuite d'une même fin par d'autres moyens, qui répondent aux noms de Post-Rock, Post-Black, Dark Metal, voire Prog. Des voies détournées, des genres un peu plus insaisissables peuplent ce cinquième opus qui se pare d'une aura crépusculaire, automnale, à l'image d'un Katatonia qui rôde souvent sur cet album (De Marges I Matinades). 
Comme les Suédois, Foscor aime à naviguer en eaux troubles (et légèrement gothiques), refusant de choisir catégoriquement l'ombre ou la lumière. L'artwork ne ment pas, on se sent porté entre noir et blanc, bercé dans des mélodies bien souvent trompeuses (Ciutat Tragica). La faute à des guitares légèrement saturées qui déballent autant d'arpèges doucereux (Encenalls De Mort) que de soli soulève-coeur (De Marges I Matinades). Derrière le micro aussi, les émotions se livrent une douce bataille, narrée par une voix bien plus maîtrisée et cathartique que lors du précédent effort. Un changement notoire pour ce chanteur qui tient une position particulièrement centrale chez Foscor.

Parce que ce disque se consomme essentiellement pour son atmosphère enveloppante plus que pour des titres vraiment percutants. Pas de gros hits en vue, plutôt des images, des sensations propres à chacun. Les Irreals Visions parvient à instaurer un climat, à faire planer au-dessus de son auditeur un soleil pâle, des paysages éthérés, l'oeuvre installe dans une agréable torpeur d'où nous tirent quelques soubresauts passagers. Les stigmates Black surnagent encore parmi les plans de batterie de Instants ou Espectres Al Cau, quelques incartades Prog surgissent ça et là, et on pourra même surprendre à la volée de rares chants plus impies que la moyenne. On écoutera avec plaisir Encenalls De Mort pour sa ballade funeste et Malfiança pour ses dehors Rock Atmosphérique, mais il faudra du temps avant de bien distinguer tous les pans de cette nouvelle offrande, disons-le,  plutôt homogène.

Les Espagnols prennent avec Les Irreals Visions un nouvel envol. Digéré, le Metal vilain pas beau qui faisait peur à Papa-Maman, le quatuor se tourne vers une lumière de plus en plus séduisante, intériorisant les démons du passé pour toujours plus de clair-obscur et d'art du contraste. 

A écouter : Instants, Malfiança
12.5 / 20
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Those Horrors Wither ( 2014 )

Le Dark Metal est un genre un peu fourre-tout, où l'on peut à la fois caser Celtic Frost, Moonspell, ou le dernier Tribulation. On mélange des influences Black, Death, Goth voire Indus, difficile de se repérer au coeur de cette musique presque « centriste » dans ses choix, peu prompte à se lancer pleinement dans une voie. Foscor n'est arrivé que récemment dans ce milieu, troquant leur attirail Black Metal du passé pour un entre-deux moins heureux.

Les Espagnols n'avaient jamais énormément varié la recette de leurs précédents opus, autant dire donc que Those Horrors Wither a de quoi faire tomber de l'armoire quand se dévoilent des chants  un poil nasillards tandis que les riffs BM d'antan sont presque portés disparus. A la place, de nombreux arpèges cleans et dissonants s'invitent, dans la volonté sans doute de créer une ambiance  malsaine (Addiction). Un effet plutôt réussi en soi mais qui est ici utilisé avec excès, pouvant devenir un réel obstacle : la six cordes fournit finalement peu de mélodies auxquelles se raccrocher vraiment, de quoi perdre pied en peu de temps. 
Foscor propose pourtant des nouveautés intéressantes voire salvatrices selon les morceaux comme ses vocaux assez prenants en voix claire, fonctionnant très bien sur L.Amor.T, pièce plus lyrique et moins alambiquée que le reste de la tracklist, ou lors d'une brève envolée pendant Graceful Pandora. Les quelques soli et les riffs saturés sauvent également la mise, particulièrement l'ouverture très réussie qu'est Whirl Of Dread, remplissant à merveille son rôle d'immersion par l'ambiance inquiétante qui y est posée et l'équilibre entre efficacité et recherches musicales.

A vouloir se parer de teintes Progressives/Techniques se traduisant par du bidouillage sur manche, Foscor perd l'intérêt de ses morceaux dû à des passages peu mémorables et qui apportent très peu. La simplicité et les moments plus directs payent bien plus car certainement plus spontanés que ces jeux de cordes mineures aux allures plus artificielles à chaque écoute. L'album ne dénote pas par son mauvais goût mais par des séquences trop rarement riches et plaisantes.

Changer de voie est une intention des plus louables et Foscor parvient à se renouveler en partie. Nul doute que Those Horros Wither aura su trouver un public parmi d'anciens ou de nouveaux fans, souhaitons malgré tout au groupe une mue plus convaincante lors de leur prochaine sortie.