NDLR: Il s'agit là d'une version de l'album de '02 qui a subit un nouveau mixage, une remasterisation et dont certaines parties ont été réenregistrées...
Fordirelifesake : mélange de screamo et de metalcore technique allant presque toujours à 100 à l'heure ; un alliage si compact que la basse a même parfois du mal à se faire entendre au milieu de toutes ces acrobaties techniques et instables.

Composé d'un enchevêtrement de cris gutturaux même souvent superposés, le chant fonctionne ici en tandem, la hargne de l'un alimentant celle de l'autre. Des gueulantes présentes tout au long des morceaux; si bien que les passages instrumentaux, si courts soient ils, ne sont pas fréquents et les notions de 'couplet' et 'refrain' s'appliquent rarement ici.

De l'agressivité permanente développée par les 2 chants se dégage des émotions fortes, loin d'être primaires. Les 2 guitares, constament mélodiques et harmoniques (la rythmique est rarement assurée de ce côté là), ne sont elles non plus certainement pas étrangères à la constitution de cette ambiance tout aussi tendue qu'à fleur de peau, fragile et oppressante.

Parmi tout ça, de rares breaks ou quelques vers chantés d'une voix claire et mélancolique font de temps à autre leur apparition.
On trouve même au milieu de l'album avec "Cross My Heart, Hope to Die" un interlude de 4min30 calme, reposant, parfaitement emo (voix claires et mélancoliques, duo féminin/masculin, une guitare acoustique, un violon...) La présence féminine s'attardera d'ailleurs de façon plus sporadique sur les 2 morceaux suivants, apportant une touche de douceur au milieu de ces vocalises féroces, puis s'éteindra aussi discrètement qu'elle était apparue.

Fordirelifesake nous livre donc là un album pour le moins surprenant et novateur, mais surtout rempli d'émotions que l'on aurait d'habitude tendance à qualifier d'antagonistes et qui sont ici intimement liées; un album qui défoule, autant qu'il rafraîchit les tympans de par ses mélodies.