Follow The White Rabbit

Mathcore / hardcore psychédélique

Russie

Endorphinia

2012
Type : Album (LP)
Tracklist
1) The eye light
2) Few stories of a deserted forest
3) Fakeface
4) fakeface : The End
5) All night and day
6) Panic Attacks
7) The great Worm
8) War song
9) Zzz(Zzz)
10) Endorphinia

Chronique

par lelag

N'ayant pas l'habitude de suivre n'importe quel inconnu, surtout s'il est russe, c'est avec beaucoup d'appréhension que je décidai il y a quelque temps de suivre ce lapin blanc originaire de Saint-Pétersbourg. Méfiant comme jamais, il ne m'a pas fallu très longtemps pour m'apercevoir que je suivais là un animal atypique, une jeune formation n'ayant pas peur de s'investir dans une musique à la fois belle, virulente et mélancolique.

D'abord très timide dans ses premières secondes de pérégrinations, le lapin ne tarde pas à devenir très loquace (The Eye Light) et me choque par sa maturité musicale. Son étrange propos mâtiné de mathcore psychédélique ne met pas longtemps à submerger de sensations contradictoires mon esprit embrumé. J'hésite d'entrée de jeu, je ne sais pas si j'aime ce qu'il me fait voir, je ne sais pas si je déteste son attitude, et je ne sais pas si son aventure au pays de la folie en vaut la chandelle.
Je ne baisse pourtant pas les bras et arrive assez vite à m'entendre avec lui, il me parle de son mathcore aventureux et il est plutôt inspiré, il me dit qu'il a un peu laissé de côté les mathématiques pour se concentrer sur une approche plus progressive de la chose, ça me plaît énormément, et je tombe radicalement sous le charme. Je lui réponds alors que c'est quand même un peu dommage de tout miser sur ce côté progressif et de s'enfermer dans des ballades parfois un peu trop mélancoliques (Zzz(Zzz)), alors il me fait écouter Few stories of a Deserted Forest, frissons et spasmes envahissent alors mon corps, c'est une vraie révélation et je commence à comprendre où il veut m'emmener.

Il me révèle ensuite dans la foulée son univers complexe et torturé et toutes les subtilités de sa musique tout aussi tordue ; outre le fait que leurs compositions prennent aux tripes comme rarement, le savant mélange de math rock progressif aux accents jazzy agrémenté de nappes électro et ambiances psychédéliques me fera littéralement chavirer.
La fureur de certains passages (Few Stories of a deserted forest, Panic Attacks, The great Worm) alternés avec de longues envolées sentimentales, le mélange syncopé / hurlé avec ces ambiances post rock / prog' caractéristiques forment une entité bien distincte, une âme pure, originale et débordante de créativité, je suis impressionné et cet électrochoc musical m’amène à me perdre dans les méandres d'une dizaine de titres qui ne forment au final qu'une et une seule œuvre. Trois ou quatre compositions peuvent passer sans nous donner l'impression d'avoir changé de piste, mon esprit pourtant habitué ne s'en remet toujours pas. Musicalement c'est presque un sans fautes, deux inspirations musicales se côtoient chez Follow the White Rabbit : on retrouve certains standards du mathcore avec des riffs de guitare qui bouclent et rendent fou, des structures complexes à foison et une partie chant restituant à merveille le côté sauvage de la musique, et au dessus de ce mur de son imposant viennent se greffer au fur et à mesure des titres des parties prog' et post rock vraiment surprenantes (All night and day, Fakeface, The Great Worm, ...). Le lapin blanc est vraiment plein de ressources et je passe un très bon moment en sa compagnie...

C'est la fin du voyage, ce lapin là est fatigué (quelques pistes comme Zzz(Zzz) et Endorphinia sans réel intérêt pour clôturer l'album), mais il m'a largement conquis par sa fougue : un mathcore qui sort un peu de la caricature, un premier album innovant réussissant le pari un peu fou de mélanger prog, mathcore et psychédélique, nous baladant au gré des différentes ambiances des compositions, toutes plus torturées et poignantes les unes que les autres.
Un premier album vraiment réussi pour un groupe aussi jeune s'attaquant à un genre qui mine de rien commence un peu à s’essouffler dans nos contrées. Niveau influences vous prenez Silkth, The Mars Volta, DredG, Karnivool, The Dillinger Escape Plan et vous secouez le tout très fort, et vous serez encore loin du compte... Vivement le deuxième album !

17

A écouter : 1

A écouter en  intégralité ici.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.07
Avis 7
mccormick July 11, 2013 17:58
Comme il a déjà été dit, certains passage de cet album ne sont pas transcendant quoique pas désagréable. Pour le reste c'est du tout bon: des envolés psyché vraiment réussi, des riffs mathcore entrainants et jouissifs. A écouter!
16 / 20
Denton62 March 10, 2013 21:33
Très bon album, dommage qu'il y ait quelques moments un peu soporifiques quand on a des morceaux aussi intélligents, intéressants et originaux tels que The Eye Light, Few Stories of a deserted forest (puissante), All night and day (superbe, elle me transporte) ou encore The Great Worm. Tout au long de l'album on a l'impression de vivre une nuit éprouvante de rêves et/ou cauchemards, ici tout se mélange, entre calme et furie. Comme dit ci-dessous, il y a pas mal de moments Mathcore, faisant parfois penser à Dillinger Escape Plan ou The Fall Of Troy. Très ambitieux et réussi.
17 / 20
burning frost January 26, 2013 20:25
Audacieux de bout en bout, génial par moment, Follow The White Rabbit propose une véritable narration magique tout le long de cet album. Fantastique écoute pour tout amateur de musique déconstruite (il y a de nombreux passages que l'on pourrait rattacher au mathcore), l'album a cependant tendance à s’essouffler et perdre en cohérence pour être un chef d'oeuvre.

Grosse découverte en tout cas. Dommage que le groupe ait split.
17 / 20
Radioshack January 25, 2013 18:09
Et il le mérite complétement cet Album du Moment. Une chronique à la hauteur de la qualité et originalité de ce skeud.
17 / 20