Sur Total Life Forever, Foals avait mis du temps à faire son effet. Il aura en effet fallu 1 an pour que l'album arrive à faire son petit bonhomme de chemin dans ma tête, d'abord par "Spanish Sahara" puis progressivement par le reste du disque. Alors lorsque Holy Fire sort, je me dis que le phénomène sera sans doute le même, notamment quand le premier single "Inhaler" commence à trotter dans ma tête.
Avec le recul, c'est d'ailleurs Le titre qui ressortira le plus de Holy Fire. Celui-ci a son lot de charmes ("Everytime", l'ensorcelant "Late Night") mais s'embourbe dans une seconde moitié un brin bancale. Même si l'on est loin des rythmes sautillants d'Antidotes, on reste dans de la Sunny Pop made in UK, parfois trop facile ("Out of the Woods"), à d'autres instants maladroite ("Providence") mais qui se fera une bonne bande son des premiers jours ensoleillés. Et c'est là que le bât blesse : certains titres n'iront pas au delà de cet aspect, alors que l'on aurait attendu plus de la part des musiciens auteurs de "Cassius" ou "Hummer".
Heureusement, ce Holy Fire cache quelques arguments : "Moon", qui bien que discutable, clôt de manière poétique l'album ou justement ce "Inhaler" dont je ne cesse de dire du bien (qui me fait mine de rien penser à Phoenix). Même après plusieurs allers/retours en platine, ce 3ème opus n'en finit pas de tourner sur ses premiers titres (et "Milk&Black Spiders"), en étant suffisamment intelligent pour alterner et évoluer tout en gardant les quelques éléments qui en font le charme : la guitare rafraichissante, la base rythmique qui l'est tout autant sans cesser de sautiller à la manière d'un Two Door Cinema Club.
Il était difficile pour Foals d'arriver à renouveler sa musique comme ils avaient su le faire entre Antidotes et Total Life Forever. Pourtant, la faible prise de risque manque cruellement, par moments, de renouveau. Tout l'album ne sera pas inoubliable, ne donnera pas lieu à quelques sourires radieux, ne se dévoilera pas comme son prédécesseur car initiera en quelques minutes son déshabillage auditif et en fera trop, ou pas assez. Pas de juste milieu, un manque global d'équilibre et certains aspects trop peu Pop pour s'accommoder au reste ("Providence"), même si on devine de très bonnes idées : Holy Fire est bon dans son détail, mais l'effet est limité dans la globalité.
Pourtant, j'ai envie d'y croire, de me dire que la musique multi-couches de Foals peut faire de l'effet. En persistant, on devine quelques points plus intrigants, séducteurs, mais cela ne fonctionne pas sur moi. Peut être sur d'autres, mais dans tous les cas il va sans dire que c'est cette seconde moitié de Holy Fire qui sera le point de discorde central autour de cet album.
Holy Fire s'avère plus saisissant que Total Life Forever, même si quelques titres plus faibles viennent affaiblir le feu qui s'en échappe. Ce tout nouveau Foals manque d'homogénéité mais se révèle plus spontané. Fort dommage que cet arrière gout de déception n'arrive pas à disparaitre totalement...
A écouter : La première moitié.