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Biographie
Le groupe s'est formé en 1996 à Epinal et bizarrement, avant Last Straight Line il n'avait sorti qu'un CD 5 titres autoproduit en juillet 1998. En revanche les Flying Donuts connaissent bien les planchers des salles de concerts puisqu'ils comptaient à l'heure de cette première sortie déjà plus d'une centaine de dates aux quatre coins de la France (avec Burning Heads, Seven Hate, Aina...). Le groupe a également squatté quelques compils pour des fanzines (Kérosène, Folie Douce, El Guano…) et a enregistré un titre pour celle bien connue Emo*Glam*Connection. Last Straight Line leur permet également de participer aux Eurockéennes de Belfort en 2002. A la fin de cette même année ils mettent en boîte 4 titres pour un split CD avec Second Rate qui sort en '03, This Machine Kills Emo Kids. Il est alors temps pour les Vosgiens de s'exporter un peu à l'étranger (Espagne, Suisse, Belgique, Italie) avant de revenir en France et intégrer un second guitariste à la formation afin d'enregistrer le 45 tours Back Off.
Renewed Attack, le second album, prend forme en 2005 et les Flying Donuts qui se sont chauffés avec un split EP aux côtés de I Am Afraid to Depress, l'enregistrent chez Harvey Birrell (Therapy?, Buzzcocks, Snuff, Mega City Four etc) pour une sortie en mars 2006 sur leur label José Records. S'en suivent plusieurs tournées (France et Europe), à nouveau en trio, avant que les 3 compères ne se remettent au boulot en planchant sur un split CD avec les Hongrois de The Joystix (une coproduction José Records / Kicking Records). La galette partagée est dans les bacs en avril '07 alors qu'ils repartent sur les routes d'Europe de l'Est en mai...
Après une bonne dizaine d’années d’activité, c’est l’heure des comptes : les Flying Donuts passent en revue leur discographie et font la synthèse de leur parcours musical en 5 titres. Au programme, emo punk (les années de jeunesse pas si tendres que ça) et rock ‘n roll (les années de maturité pas si débauchées que ça) pour un mix homogène sans grumeaux.
Entre les 2 morceaux qui sentent le plus le cuir arrosé de whisky et qui délimitent leur face de la galette ("Runnin’ to Survive" et "Make Loud Records"), "Have a Row" fait figure de chansonnette décontractée en déroulant le côté soft du trio, tandis que "Memories" et "Take, Consume and Leave" atteignent un équilibre peut être jusqu’ici inédit pour le groupe. Riffs fiévreux se fondent aux mélodies façon sucre glace, le son chaud crachouille autant qu’il chatouille et avec un chouya de crème anglaise ça passe sans souci.
On pourrait même se demander si les Flying Donuts ne maîtriseraient pas tellement bien les codes du rock ‘n roll au point d’en faire quelques fautes d’anglais assez grossières sur une prononciation imparfaite et des textes parfois un poil clichés…
… et ce ne sont pas leurs amis hongrois de The Joystix qui vont les aider à arranger ça ; parce qu’avec ces messieurs de l’Est, le r’n’r est parfois tout proche de rimer avec textes vides et éculés (le 'Join the Revolution… We’re the new generation / Sex, drugs, rock ‘n roll' scandé à maintes reprises ça calme quand même), voire avec une misogynie plus ou moins latente. Bref, le trio joue son rôle à fond et il faut dire qu’ils ont de qui tenir puisqu’à leur rock ‘n roll ils mêlent de très grosses influences glam metal américain des années 80 (pensez Mötley Crüe, W.A.S.P., Ratt, Twisted Sister et toute la clique).
En passant outre l’attitude passéiste de nos étalons, il faut néanmoins avouer qu’ils savent faire bouger la tête et provoquer le 'coup de rein d’Axl Rose'. C’est bien balancé, sans temps mort, énergique, et y a du gros refrain bien mélodique ("Seasons", "Secrets") en plus d’une paire de soli comme à l’époque. The Joystix recyclent habilement le vieux et époussettent vos vinyles de hair metal pour leur offrir une coupe d’été plutôt réussie.
Au final, et aussi surprenant que cela puisse paraître de prime abord, il y a une certaine continuité entre les deux groupes et une cohérence interne à ce split qui se laissera écouter à bon escient entre deux séances de plage, allongé à côté d’un kéké arborant fièrement son mullet fraîchement poussé.
Télécharger / écouter "Take, Consume and Leave" sur la page Myspace des Flying Donuts. Ecouter "21st Century Loverboy" sur la page Myspace de The Joystix.
A écouter : Flying Donuts: "Take, Consume and Leave" // The Joystix: "Seasons"
Flying Donuts est une sorte de paradoxe qui montre toute l’absurdité d’un système. Le trio lorrain, qui fut un temps quatuor, est parmi les groupes les plus excitant de l’hexagone, et ces gars-là sortent leur second album en auto-production sur leur label/asso José Records (prononcer rossé) ! On devine une certaine éthique de la musique et un refus de la compromission avec un directeur artistique d’une major comme responsable de cette non-signature (et c’est tant mieux finalement). Peu importe, les beignets volants s’entourent pour ce 12 titres de beau monde et voient les choses en grand. Pour la music et le son : Harvey Birrell à la production (Buzzcocks, Therapy?, les Sheriff) et Alan Douches pour le mastering (Strike Anywhere, Dillinger Escape Plan, Misfits, Bad Brains, Cave In, Hot Water Music). Pour l’art work : Erik Kriek, dessinateur hollandais des comics Gustman.
Du très haut niveau à tous les niveaux.
Le trio, qui fête ses 10 ans cette année, nous avait laissé une bombe avec Last Straight Line en 2002, puis envoyé quelques perles, régulièrement, via des splits cd ou des compilations. Ce nouvel effort balance une Power-Pop-Punk gorgées de mélodies « à-la-flying » en un peu plus d’une demi-heure. On reconnaît, avec bonheur, le « style », la voix railleuse, la manière de découper les mots dans le chant ("On The Other Side", "Wanna Know"), les riffs tranchés dans le rock ("Opposite Guys" ou "Back Off"), la cadence des coups sur les fûts ainsi que des phrases en français qu’on traduit en anglais pour les « lyrics », ce qu’on appelle la French Touch (?), sans oublier les mélodies qui restent en tête ("Passion and Actions"). Mention spéciale à "Wanna Know" qui est un pur bijou, dans un registre un peu différent de celui des Flying pour le coup, ainsi qu’à "Victim", petit brûlot punk-rock qui clôt l’opus. On reste séduit par les structures des chansons qui montrent une vraie innovation récurrente, que ce soit dans les ponts, les intros, entre les passages d’un refrain à un couplet ou même les enchaînements des chansons.
On sait le trio excellent en live, reste à entendre comment ils vont parvenir à retranscrire cet album sur scène (la plupart des chansons ayant au moins deux guitares et deux voix). Mais personne ne doute du talent des vosgiens…
A écouter : "Opposite Guy"
Le trio d'Epinal s'est détaché du style emo pop noise typique français pour des compos qui sonnent plus 'à l'américaine'… et c'est tant mieux car ces groupes français, à force de vouloir tout le temps taper dans le même style, ont un arrière-goût désagréable de consanguinité. Cependant, Flying Donuts n'a pas délaissé ses racines mais a trouvé un bon compromis entre les deux 'styles nationaux' : l'emo pop noise français et le punk/emo américain ; les deux 'côtés' sont aisément reconnaissables dans la quasi-totalité des compos de cet album. Des compos qui sont plus directes et moins sombres que celles des groupes de la famille française. Ce trio justement surmonte admirablement le handicap que peut être un guitariste unique dans une formation ; les riffs de guitare ne se limitent pas à une rythmique simple et rébarbative sans fin. Jérémie sait alterner les séquences rythmiques et les petites envolées mélodiques accrocheuses. Chez les Flying Donuts Jérémie assure également le chant. Une voix moins efféminée, un peu moins typée que sur les morceaux précédents du groupe ; un chant qui va même jusqu'aux gueulantes emocore dans les chœurs ou dans l'intégralité de la dernière plage : "Too long" (avec l'aide d'Arnaud d'AssCom et de Julien de Gravity Slaves). Les chansons sont donc variées de par leurs tons, leurs riffs, leurs rythmes… En général ça va tout de même assez vite. Le son quant à lui reste assez fidèle à celui que le groupe avait avant et que possèdent les Homeboys, Second Rate et autres Dead Pop Club (made in Fred Gramage @ Studio Pôle Nord). Pour résumer, avec ce Last Straight Line, les Flying Donuts se rapprochent nettement de la vivacité de l'emo punk américain même s'ils n'ont tout de même pas délaissé pour autant leurs racines françaises.
A écouter : Nothing to lose ; Life style ; Too long ; The right way...
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