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Biographie

Fluisteraars

Fluisteraars est un groupe hollandais de Black Atmosphérique. Actif depuis 2009, ce n'est qu'en 2014 que voit le jour le premier album, suivi par un rythme régulier de sorties parues chez Eisenwald (Cantique Lépreux, EvilfeastGrimoire). En 2018 paraît un split avec Turia, autre groupe majeur du Black Metal hollandais des années 2010, centré sur un fleuve présent dans la région natale des deux groupes. 

Chronique

15.5 / 20
4 commentaires (16.75/20).
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Bloem ( 2020 )

Fluisteraars l’avait dans son ADN depuis son premier album Dromers : se hisser vers la lumière, conter l’immensité d’espaces naturels, repousser l’horizon en invitant l’auditeur à fermer les yeux et à se laisser transporter par leur Black Atmosphérique répétitif et aéré (dans une veine à la Wolves In The Throne Room ou Drudkh). Et c’est ce besoin débordant qui pousse le compositeur principal Mink Koops à aller taper les fûts chez Nusquama et Solar Temple, autres projets de noir Metal tendance grands espaces dont on vous a déjà vanté les mérites. 

Au cœur du procédé, le son. Fluisteraars ne cherche pas à sonner abrasif et tranchant dans ses guitares comme le ferait un groupe de True Black par exemple. Au contraire, le travail sur la prod’ rend des six-cordes aux textures souples presque étouffées, la basse est gentiment ronde et s’entend distinctement, tandis que la batterie donne la cadence sans pourfendre le spectre sonore de cymbales agressives. Si l’on est stricto sensu dans du Metal extrême (on parle tout de même de Black Metal), on peut néanmoins trouver de la douceur et de la chaleur dans ce disque (sur les dernières minutes de Nasleep par exemple). Et pour cause. 

Affranchi d’une quelconque doctrine du genre, le groupe développe une musique personnelle, enrichie d’instruments pas très communs (le violon notamment, qui trouve très bien sa place sur Vlek). Thématiquement très libre là aussi, Fluisteraars mise sur une cohérence générale du propos : pochette, paroles, titre (cite moi les groupes de Black Metal qui appellent leur album « Fleur »), tout touche de près ou de loin à une nature toute puissante et sublimée. Une démarche déjà présente plus tôt dans leur discographie (De Oord traite d’un fleuve, Gelderland est le nom de la région originelle du groupe) qui se trouve encore plus assumée ici dans les compositions. Impossible de dissocier cet artwork printanier du magistral Eeuwige Ram, morceau solennel et mélodique à vous refiler des frissons dans le dos. Comment ne pas se sentir transpercé de lumière avec une conclusion comme Maanruïne ? Le tempo y est modéré, laissant toute la place nécessaire aux guitares aériennes pour se déployer avec ampleur et gagner les cieux. 

Synthétique, cette pochette de disque assez inattendue rend compte d’un fond et d’une forme qui se complètent à merveille. Comme le poète romantique, Fluisteraars use de son art pour célébrer et rendre toute leur grandeur aux éléments qui nous entourent, injustement pris pour acquis. 

A écouter : Eeuwige ram