C'est une nouvelle sortie sur le label Américain
The Artisan Era et nouvel album à écouter. Après les grosses claques
que furent Perfect World Creation de Dark Matter Secret et plus récemment Demiurgus d'Equipoise, les
orfèvres nous présentent leurs nouveaux protégés, Flub. Derrière
ce nom incongru se cache un quatuor de Death Metal technique réunissant des
membres ayant un CV relativement solide : du beau monde de Vale Of Pnath, Rivers Of Nihil et enfin Alterbeast. Alors que le dernier
opus de Rivers Of Nihil a beaucoup fait parler de lui en bien en 2018
notamment grâce à ses envolées atmosphériques et progressives
très réussies, Flub risque lui aussi d'attirer l'attention pour
d'autres raisons.
La première est déjà son artwork :
très éloigné des standards du genre avec ses contours flous et ses
couleurs pastels, on nous promet quelque chose de nouveau. Du rêve,
de la féerie. Le tout dégage malgré tout quelque chose
d'inquiétant, comme un petit rictus malfaisant. On a affaire à un voyage plutôt
court d'à peine 28 minutes, mais au dépaysement certain. Comme on peut s'y attendre,
l'intégralité des musiciens possède un niveau technique
hallucinant et même si on imagine que l'album a été lourdement
nettoyé en studio, les performances sont tout à fait honorables.
Mais... A côté des dites sorties précédemment citées, Flub
n'impressionne pas. Idem lorsqu'il propose des parties estampillées Slam Death Metal (Last breath, Wild Smoke), puisque celles-ci ne brillent pas par leur
efficacité. L'album regorge évidemment de leads supersoniques et
virevoltants, empruntant allègrement à la musique classique comme
il en est de coutume dans le style, mais ceux-ci restent assez
entendus.
Heureusement, Flub arrive à nous
surprendre et délivre finalement son potentiel avec quelques
mélodies jouées par des percussions aériennes aux arômes de Cumbia. Immédiatement, quelque chose se passe et une fois l'effet de
surprise mis de côté, ces courts instants hors de l'univers sombre
et froid du Death Metal, nous font l'effet d'une bouffée d'air frais.
Voilà ce que nous disait à demi-mot Flub avec son artwork ! L'opposition de ce Death Metal technique ultra-carré et de ces sonorités plus
folkloriques fonctionne à merveille. Flub use régulièrement de claviers
assez variés pour souligner un riff avec des nappes légères et
spectrales ou pour développer la mélodie en reléguant aux
guitares le rôle de la rythmique. En ajoutant quelques rares touches de chant clair, le groupe parvient à créer plusieurs
ambiances et modèle ainsi un relief tout au long de ce premier opus.
Mais malgré ces efforts, Flub ne
décolle pas. Le tout ne semble pas suffisamment abouti et on sent
que l'album tournerait en rond avec seulement une ou deux
compositions de plus. L'incorporation des éléments classiques et
de Cumbia est bienvenue en plus d'être naturelle. Ces petits
instants de grâce sauvent d'ailleurs Flub et l'empêchent de se perdre dans ce marasme de Death Metal technique générique. Le disque aurait pu partir
bien plus loin, s'imprégner beaucoup plus de la musique Colombienne
pour nous proposer une expérience avec plus de personnalité. Flub a
une confortable marge de manœuvre pour nous impressionner lors de
ses prochaines sorties, si tant est que ses membres ne soient pas trop occupés dans leurs projets respectifs.