Biographie

Fiya

Joey Brenner - basse
Dru Martin - guitare, chant
Patrick Quinney - chant, guitare
Ryan Quinney - batterie

Basé à Gainesville (Floride), Fiya sort un premier sept pouces en 2002 sur le label Obscurist Press. Un an plus tard, le groupe enregistre Among Others mais le premier album intitulé Make Joy, Make Strenght n'est édité qu'en 2004. Better Days est leur première production estampillée No Idea Records. A la fin du printemps 2005, Fiya s'embarque pour une tournée européenne qui l'amène notamment en Italie, en France, en Angleterre et en Allemagne.
Le successeur de Better Days ne voit le jour que cinq ans plus tard : enregistré par Jeremy Scott au Civil Defense de Brooklyn (NY), Magic Words sort en août 2010.

Magic Words ( 2010 )

Magic Words est sorti sans bruit au cœur de l'été 2010, si furtivement que l'on a failli l'oublier, tant Fiya reste un groupe discret. Pourtant on aurait tort de ne pas lui accorder une écoute attentive, notamment si l'on est amateur de punk-rock bien léché.

Cinq ans après Better Days, Fiya présente un visage plus mûr et accompli. Le groupe semble avoir pris le temps de construire et de travailler ses compositions et bénéficie par ailleurs d'une production beaucoup plus soignée. Évoluant dans un registre proche de Dag Nasty et The Lawrence Arms avec des influences folk très prononcées, Fiya n'en garde pas moins le grain si particulier des formations de Gainesville ; on pensera notamment à Young Livers, Hot Water Music ou North Lincoln.
Rapide, énergique, plein d'enthousiasme et stimulant, Magic Words égraine avec talent des titres catchy et bien enlevés, sans baisse de régime. Sur des riffs solides, de courts solos bien sentis se faufilent, alors que la voix pleine et éraillée de Pat Quinney s'élève en de multiples intonations. Et puis cet album véhicule une savoureuse dose d'émotion qui se propage parfois en frissons ("Coming True"). Alors transparaît avec plus d'évidence encore cette nostalgie latente qui imprègne discrètement l'ensemble de l'œuvre et qui irise les chansons d'innombrables nuances.

Certes, Fiya reste un groupe de punk-rock classique mais il mérite certainement un peu plus d'attention vu la qualité musicale délivrée et Magic Words est tout simplement réjouissant et efficace.

L'album est en stream intégral chez No Idea Records.

A écouter : Coming True, Rushes, Magic Words

Better Days ( 2005 )

Surtout ne pas passer à côté des choses simples. En finir avec les oiseaux de mauvais augure et en profiter un maximum. C'est en tout cas ce que nous inspire le second album de Fiya qui vient de sortir chez No Idea Records.

Produit par Rob MacGregor et enregistré au désormais célèbre Goldentone Studios de Gainesville, Better Days nous propose 10 titres dont la longueur varie de 0.53 mn à 2.36 mn, l'affaire étant pliée au bout de 16 minutes. Le quatuor de Floride y égrène un punk hardcore mélodique assez inspiré, où les influences de Propagandhi les disputent à celles d' H2O ou de Minor Threat. L'essentiel des morceaux se déroule tambour battant, sur un tempo assez rapide sans trop de ralentissement, mais ponctué de breaks très courts permettant à Fiya de conserver la même dynamique tout en rechargeant les accus. Les guitares proposent une rythmique composée d'accords très brefs ("Smile", "Guns In The House", "New Dog") au-dessus de laquelle surnage la voix éraillée de Pat Quinney, qui ne ménage pas sa peine et s'emporte la gorge plusieurs fois, sur "Revelry" notamment.

Toutefois, Fiya ne présente pas toujours le même profil et il est assez curieux de voir la facilité avec laquelle le groupe peut passer du punk hardcore old school le plus classique, à un punk beaucoup plus mélo comme le prouvent des morceaux tels que "Lions" ou "Tell Your Children", tout en conservant une tonicité à laquelle le batteur Ryan Quinney n'est sûrement pas étranger.

Le seul bémol à signaler se situe au niveau du son, très moyen, ce qui est assez surprenant venant de Rob MacGregor qui nous a plutôt habitué à des productions d'un autre calibre et beaucoup plus léchées (Hot Water Music, North Lincoln). Ici, on a l'impression d'une oeuvre entièrement captée en concert, au caractère brut laissant libre cours à l'incontestable explosivité de Fiya, certes, mais qui aurait peut-être mérité un meilleur traitement.

Dans l'ensemble, on ne peut que se réjouir de l'enthousiasme et de l'énergie qui se dégage de Fiya. Album simple mais pas simpliste, efficace mais pas dénué d'émotions, Better Days nous offre un grand bol d'air frais, à consommer sans modération. 

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A écouter : "Smile", "Guns In The House", "New Dog"