Firewind

Heavy Metal

Grèce

Immortals

2017
Type : Album (LP)

Chronique

par Zbrlah

Il s'en sera passé des choses, depuis le dernier album de Firewind, il y a cinq ans. On pense par exemple à la valse des chanteurs employés par les Grecs, ou encore aux deux efforts solo du leader Gus G., le tout laissant un arrière-goût incertain quant à l'avenir du groupe. Pourtant, Firewind avait jusque là été régulier dans ses sorties, ne laissant jamais plus de deux ans s'écouler entre deux albums, réussissant le tour de force de commercialiser sept disques en dix ans, entre 2002 et 2012. Mais pas d'inquiétude, les revoilà, beaux comme un sou neuf, avec un - déjà - huitième opus. Cette longue gestation est-elle synonyme d'un renouveau, d'une réussite, d'une incertitude artistique ?

Déjà, Firewind ne change pas son approche : on reste sur une base Power Metal très vitaminé, avec des touches Speed et Heavy. On pourrait résumer ça en imaginant l'efficacité d'un Sabaton (le disco-kitsch en moins), le côté technique-prog-shred à deux-cent à l'heure d'un DragonForce, et une influence Powerwolf sur le chant, les thèmes lyriques (Warriors And Saints...), et les ambiances de manière générale. La voix de Henning Basse est en effet beaucoup plus grave et hargneuse que celle de ces prédécesseurs, parfois assez proche de celle d'Attila Dorn de PuissanceLoup. D'entrée de jeu, Firewind propose avec les couplets de Hands Of Time le timbre direct et agressif de son nouveau chanteur, affichant clairement que si la formule globale ne change pas, la nouvelle mouture du groupe assume cette rupture avec ses anciens frontmen. La musique des Grecs continue d'être cohérente malgré ce virage dans la façon d’appréhender les vocaux, on sent que la dynamique reste la même qu'avant, et après quelques écoutes on a même plutôt hâte de voir comment Henning Basse s'approprie les anciens titres en concert. Pour en finir avec la forme, puisqu'en dehors du chant le style de Firewind reste inchangé, le groupe continue de tomber dans les mêmes vieux pièges inhérents au genre : côté cliché qui peut rebuter les plus "trve", la batterie et la basse sont bloquées en mode double-croches et ne sont pas mises en valeur, trois-quart des solos sont du shred démonstratif qui peut laisser de marbre si on accroche pas aux guitar-heros... Ces aspects-là seront facilement pardonnés, puisqu'ils font partie intrinsèque du sous-genre abordé, comme des postulats de départ.
 
Les compositions en elles-mêmes sont globalement bonnes. Bien qu'aucune ne soit complètement inutile ou mal fichue, certains titres sont nettement meilleurs que d'autres. Dans la famille "efficace", on retiendra Hands Of Time ainsi que le très direct Rise From The Ashes pour son excellent riff d'intro / refrain. On notera aussi que Firewind tente de tirer son épingle du jeu avec des occasionnels plans leads sans shred, sur lesquels les guitaristes vont plutôt choisir de privilégier une mélodie accrocheuse (comme dans le pont après le deuxième refrain de Ode To Leonidas) ou de mettre en avant une certaine émotion dans leur jeu (l'arpège acoustique dans l'intro de Ode To Leonidas, le solo de la ballade Lady Of 1000 Sorrows...). Une autre originalité est Immortals, un instrumental de deux minutes, épique, technique, rapide et puissant. Ce format peu courant est ici très bien intégré à l'album. Les claviers sont ici la cinquième roue du carrosse. En dehors de quelques solos (Hands Of Time, Ode To Leonidas), ils ne servent qu'à quelques nappes d'ambiance très anecdotiques (intro de Back On The Throne par exemple). Heureusement que Bob Katsionis est aussi guitariste, sans quoi il s'ennuierait sec !

Au final, Immortals ne contient rien de mauvais. Simplement, l'album est un peu lassant sur la durabilité. Plus on l'écoute, plus on se rend compte de certains "remplissages" (We Defy, entre autre, n'apporte rien et est plutôt répétitive). L'ensemble est bon mais ne renouvelle pas le genre, ni n'appose un véritable jalon à la carrière de Firewind. Il s'agit juste d'une nouvelle sortie, plutôt agréable, comme l'était les précédentes au fond. Rien de neuf sous le soleil grec : n'est pas Stratovarius qui veut.

13

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18
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