Feral
Death Metal
To Usurp the Thrones
Chronique
Alors, c'est vrai qu'Entombed n'est plus et que Dismember enchaîne les fêtes de la saucisse. Mais c'est pas une raison pour bouder le genre, à plus forte raison lorsque les rejetons n'ont plus besoin du savoir des anciens pour maintenir la barque à flots. N'en déplaise aux fans du Big Four, en attendant que Grave revienne dans le game, le monde du death continue de tourner. Et la nouvelle clique suédoise - plus trop nouvelle en ce qui concerne Feral - continue de marquer la musique au fer rouge.
Après le tonitruant Flesh For Funerals Eternal, qui commence à dater, Feral et son acolyte Crawl avaient mis tout le monde d'accord courant 2024 avec un split solide sur ses bases, parfait pour nous faire patienter en attendant mieux. Dans cette course à l'échalotte, Crawl a été le premier à tirer avec un album qui a égayé notre été. Il a fallu attendre les cataclysmes météo de novembre pour que Feral lui emboîte le pas avec un nouveau skeud, To Usurp the Thrones. Douze titres bruts de décoffrage, un chant abrasif et un groupe qui repousse encore plus les limites de la violence la plus vile, renvoyant la vieille garde du death à ses déambulateurs.
Feral c'est le bûcheron du coin qui chausse ses grosses galoches et va abattre des arbres uniquement pour passer le temps quand d'autres préfèrent risquer l'épilepsie lors de sessions interminables de Warhammer. L'ensemble paraît parfois outrancier, peut-être caricatural tellement tout est poussé a son paroxysme. Car Feral ne fait pas dans la dentelle, n'est pas là pour ça. Et pour cause, autour de lui, la mélodie n'existe pas. Tout n'étant que désordre et violence, à quoi bon se faire chier, même si "Vile Malediction" ou "Deformed Mentality" sur lequel vient hurler Mickael Hanni de Disrupted proposent une teneur un peu plus sophistiqué si tant est que cet épithète convienne aux suédois ?
On va pas se mentir. De l'artwork de Costin Chioreanu (At The Gates, Mayhem, Edge of Sanity) jusqu'au son, le cahier des charges est scrupuleusement respecté. To Usurp the Thrones confortera les irréductibles qu'en matière de death, il n'est point de salut au sud de Malmoe. Les autres pourront toujours se dire qu'ils n'ont rien à faire avec des cancres incapables de reconnaître le génie de Pete Sandoval et préférant la rectitude de Terence Roberts. Dans tous les cas ce nouvel album confirme Feral tout en haut du pinacle. Et ici il n'est pas question d'usurpation de quoi que ce soit.