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Biographie

Fear Before

Formé en 2002 à Aurora (Colorado) sous le nom Fear Before The March of Flames, le combo tire son patronyme d’un article de journal du Denver Post. Alors un quatuor (David Marion, Adam Fisher, Michael Madruga et Brandon Proff, sachant que 3 des musiciens étaient membres d’un groupe de Pop-Punk) s’orientant vers Botch ou Converge, Fear Before enchainera en quelques mois concerts et un premier EP qui leur permettront de signer chez Rise Records.
Le premier album Odd How People Shake sort en 2003, suivi par une tournée avec The Blood Brothers et Hopesfall et un changement de label (passage chez Equal Vision Records qui en profite pour ressortir Odd How People Shake). Le combo oscille alors entre parties plus Mathcore et certains passages vocaux proches des premiers Underoath.

Les concerts s’enchainent (avec I Killed the Prom Queen, Norma Jean, …) ainsi que les disques (un EP Live at the Epicentre en Septembre 2004 et Art Damage dans le même mois). Fear Before s’oriente de plus en plus vers un Mathcore épileptique, ce qui les amène à tourner avec Underoath et The Chariot.

The Always Open Mouth s’annonce en 2006, avec une nouvelle rupture stylistique (double chant plus utilisé, beaucoup moins de chant hurlé, moins de cassures de rythmes, …). Les concerts s’enchaînent à nouveau, épaulés par le EP a Little Less Teeth et un DVD annoncé (Absolute Past, Absolute Future, qui ne verra jamais le jour).
2 ans plus tard, Fear Before the March of Flames devient Fear Before avec son 4ème album qui sera également le dernier. En effet, sur le FB du combo est annoncé quelques temps plus tard qu’ils sont en hiatus à durée indeterminée.

The Always Open Mouth ( 2006 )

Nous n’aurons pas gardé un souvenir impérissable de Fear Before, et pourtant l’après Odd How People Shake aura eu son lot de surprises. Sur The Always Open Mouth, c’est un cocktail un peu bâtard qui est proposé, qui pourtant amorcera l’éponyme qui s’essaiera à encore plus de variantes.

Pour rappel, Fear Before s’était lancé dans un Post-Hardcore bien proche de The Chariot ou early-Converge, complètement barré mais aussi trop impersonnel. Avec The Always Open Mouth, l’écart se creuse, notamment en délaissant ce chant hurlé quasi-omniprésent auparavant et en évitant l’abus de larsens. Heureusement, le combo ne délaisse pas son énergie (« A Brief Tutorial In Bachanalia ») mais l’utilise pour quelques expérimentations qui s’insinuent comme induites dans l’esprit (« Absolute Past »). Si celles-ci sont familières à d’autres artistes, elles sont ici à retenir car amènent une vraie touche personnelle, surtout qu’elles sont tenues sur plus de 45 minutes (et ce, sans titre à rallonge). Des débuts clairement Metalcore (que le grand public associe parfois à la définition US du screamo), Fear Before confirme ici cette sensation Post-Hardcore qui leur sied bien mieux.

Si l’on retrouve certains passages très hurlés sur les premiers morceaux, d’autres prennent de la hauteur : « Taking Cassandra to the End of the World Party » amène ce qui sera l’une des facettes de Orbs, tandis que des claviers viennent parfois s’intégrer (« My (fucking) deer hunter » et ses quelques airs de Enter Shikari ou Thursday). Dur de ne pas penser à ces combos plus connus, de ne pas y rattacher un War All The Time sorti 3 ans avant, mais The Always Open Mouth sait catapulter quelques titres bien sentis (« Lycanthropy ») qui n’en font pas des copycat.
Même s’il n’a pas eu une portée sur le reste de la scène, il a sans doute marqué quelques auditeurs qui n’hésiteront pas à le réécouter de temps en temps, et ce avec une prod qui reste encore honorable après une décennie. C’est toujours agréable de se repasser « Mouth » ou « High As A Horse », et ce sans rougir. Ou alors c’est peut être moi qui refuse de vieillir, mais je n’ai pas cette sensation avec « Taking Cassandra to the End of the World Party ».

Quoi que l’on puisse reprocher à ce groupe (et à ce disque), il apporte pas mal de sensations : entre Post-Hardcore, Emocore, le combo avait beau surfer sur une certaine vague, il a su le faire avec intensité. Tout n’est peut être pas parfait, mais il y a une certaine volonté de se démarquer des opus précédents, notamment au travers de titres comme « Taking Cassandra to the End of the World Party » ou «  Lycanthropy ». Moins accrocheur qu’un Underoath, moins barré que The Number Twelve Looks Like You, pensez parfois à Orbs, Poison the Well ou The Fall Of Troy.

A écouter : Taking Cassandra to the End of the World Party

Odd How People Shake ( 2003 )

Ce premier essai de Fear Before aura été aussi le plus extremiste. Dans son contexte, il n’est pourtant que le disque d’un groupe d’ados fans de Botch et de Converge (période pre-Jane Doe) qui se lancent dans une aventure qui durera 8 ans. Sous son aspect juvénile, il amène pourtant parfaitement l’évolution qui prendra forme sous Art Damage tout en dévoilant clairement les inspirations qui le composent.

La majeure partie de ce premier album est en effet composée d’une ombre portée par Botch, même si de nombreux plans font référence à d’autres groupes (quelques larsens issus du premier Norma Jean, une partie post-hardcore typée At The Drive-In lorsqu’on sort des ruptures de rythmes incessantes). Ce sont ces passages qui seront également les plus présents / marqués (« Girl’s Got A Face Like Murder », « Go Wash Your Mouth… I don’t Know Where It’s Been »), même si l’on a droit à quelques excursions.
Bien au-delà des aspects plus déstructurés portés par Odd How People Shake, Fear Before puise aussi dans certains aspects en vogue sur cette période ( les titres aux noms assez improbables aux nombreuses références culturelles ou le double chant qui fera l’un des succès d’Underoath, ici avec un timbre hurlé et un autre proche dans ses intonations de Cedric Bixler d’At The Drive-In).
C’est d’ailleurs cet ensemble qui marque un peu trop par moment : Fear Before n’a pas encore cette lueur qui marquera bien plus sur The Always Open Mouth, même si on retrouve d’agréables instants. C’est un assemblage d’un peu tout, même lorsque le combo ose : l’excellent « What Happens in Vegas Stays in Vegas » et son piano qui clôture parfaitement l’album n’est qu’un ensemble de plans que l’on pourrait piocher un peu partout tandis que l’introduction de l’album par le duo gagnant « Fashion Tips Baby » / « Go Wash Your Mouth… I don’t Know Where It’s Been » se révèle efficace autant que se peut.

L’empreinte artistique laissée par Odd How People Shake n’est pas persistante. La faute à un manque de personnalité un peu trop flagrant même si cela ne reste qu’un melting-pot de ce qu’on pu apprécier et capter les musiciens à l’époque.
Passé trop fortement inaperçu à sa sortie (tout comme les 2 opus suivants malheureusement), Odd How People Shake est tout aussi maladroit que direct. Même si le combo développe sa personnalité sur les albums suivants, il jette ici 10 titres fortement influencés par une scène Mathcore déjà en pleine explosion. Le poids des années lui a plutôt mal réussi, contrairement à son successeur, même s’il tournera encore de temps en temps : Peut être à écouter plus pour se faire une idée de ce que donnait le groupe dans ses premières années qu’autre chose, même si Art Damage creusait un peu plus les choses. Le disque d’une époque, d’un instant.

A écouter : Pour comprendre Art Damage