|
Biographie
L'histoire de Far débute en 1992 dans la ville de Sacramento. A l'instar de nombreuses formations, c'est pendant les "années lycée" que Jonah Matranga, Shaun Lopez, John Gutenberger et Chris Robyn décident de monter un groupe. Durant les deux années suivantes, Far écumera les salles de la région californienne afin de se forger une solide réputation. Ce sera chose faite, en compagnie notamment de leurs amis des Deftones ou de Will Haven, groupes émergeants eux aussi au cours de la même période. C'est en 1994 que sort leur premier album intitulé Quick, qui connaitra un succès confortable à l'échelle locale, arrivant même sur les bureaux d'Immortal Records. Bénéficiant désormais d'un appuie institutionnel, leur premier véritable album Tin Cans With Strings To You verra le jour en 1996. At Night We Live ( 2010 )La déception est immense à la première écoute d'At Night We Live, aussi vaste qu'un horizon vide et froid. La deuxième écoute ne vaut pas mieux et je reste sceptique. Far est l'un des "dieux" de mon panthéon musical et Water And Solutions a tourné des centaines et des centaines de fois sur ma platine. Qu'est ce qui ne va pas sur ce nouvel album, qu'est ce qui ne colle pas, qui fait que j'ai l'impression d'écouter un quelconque groupe de rock, d'un bon niveau certes, mais loin d'être transcendant? Il m'est agréable d'assister à la reconnaissance de Far, mais At Night We Live est si loin de l'excellence de Water And Solutions que je suis peinée que certains découvrent le groupe par ce biais. Track-list : 01. Deafening ; 02. If You Cared Enough ; 03. When I Could See ; 04. Give Me A reason ; 05. Dear Enemy ; 06. Fight Song # 16,233,241 ; 07. At Night We Live ; 08. Burns ; 09. Better Surrender ; 10. Are You Sure? ; 11. The Ghost That Kept On Haunting ; 12. Pony. Water & Solutions ( 1998 )Après le discret Tin Cans With Strings To You, Far remettait le couvert en cette année 1998 pour ce qui allait alimenter les nombreux articles et discussions de l'époque. Associés injustement à la vague néo métal émergeante en raison des relations amicales entretenues avec les Deftones, mais aussi de sa signature sur Immortal Records (label de Korn et d'Incubus), la musique de Far correspond plutôt à ce que certains définissent par le terme nouvellement crée d'émo à ce moment-là. Le quatuor de Sacramento semble pourtant détaché de tout cela, même embarrassé de cette futile bataille d'étiquettes. Peut-être savaient-ils déjà que ce serait le dernier album du groupe ? Vraisemblablement. Il convient néanmoins de se pencher dès à présent sur ce qui a été probablement l'un des éléments déclencheurs de la scène émo contemporaine, mais également le point de départ de la carrière de son leader. Pour bien cerner cet album, il faut préalablement envisager Far comme une formation à multiples facettes stylistiques. Cela peut paraître effrayant de prime abord, mais ce serait méconnaître la facilité déconcertante avec laquelle jongle le groupe. Il y a tout d’abord un aspect "deftonien" indéniable (Burry White, Wear It So Well), même si l’on emploie le terme de passages heavy du bout des lèvres. Il se dégage de ces pistes des sonorités aux confluents du métal, accompagnées de la voix si caractéristique de Matranga. Puis certains titres dévoilent un côté nettement plus rock (Really Here, I Like It, Nestle), facilement attribuable au chanteur/guitariste avec le recul dont on dispose sur ses œuvres. Il en résulte des morceaux plus sereins, dans lesquels les guitares se mettent au service d'un chant plus affirmé et confiant, sans qu’elles perdent pour autant en intensité. A l'image du Chokebore des débuts, ils vont aborder par la suite un registre proche du post-grunge, en témoigne le splendide In 2 Again. De plus, Far revendique ouvertement l'héritage de ses aînés. Ainsi, on ne s'étonnera pas de retrouver Quicksand cités dans leurs influences à l'écoute de Man Overboard. Ce sont les guitares translucides et le son parasité du titre Another Way Out qui dévoilent un côté indie auquel on ne s'attend guère à l'écoute de Water & Solutions. Il n'en constitue pas moins un moment fort de l'album, alliant un chant frêle et schizophrène à une succession de petites notes, dans l'optique de nous conduire au bout du compte vers un riff hypnotique et distordu. Mais Far peut également s'appuyer sur de véritables hits, conjuguant mélodies alambiquées, guitares imparables, et rythmique plombée. Ce sera le cas notamment sur la chanson titre Water & Solutions, la tornade Mother Mary, ou encore le punkisant The System. Ces titres reflètent exactement l'état d'esprit dans lequel se trouvent les quatre de Sacramento, à savoir une plus grande aisance dans leurs compositions. On sent en effet beaucoup moins cet aspect décousu de Tin Cans With Strings To You, au profit d'une plus grande cohérence. Ce sens de la structure dernièrement acquis va s’exprimer jusqu’au terme de l’album, dans le sens où Waiting For Sunday adopte un ton sensiblement optimiste et délicat. Il occupe de fait une place de choix par cette sensation d’ouverture qui en émane, ce qui est le propre d'une conclusion réussie. Water & Solutions mérite donc amplement la réputation qu'on lui a attribuée. Ceci s'explique notamment par l'aisance avec laquelle Far change de styles, mais aussi d'ambiances. Cet album cyclothymique d'un titre à l'autre dispose également d'un autre atout en la personne de Jonah Matranga. Son timbre si particulier sait se faire touchant sans pour autant tomber dans le plaintif, et se superpose habilement sans masquer les autres instruments. Un groupe que l'on regrette donc, qui aura peut être été légèrement en avance sur son temps, mais qui laisse au final un album incontournable pour peu que l'on s'intéresse aux différentes étapes historiques du genre. Télécharger : Mother Mary, Nestle, Man Overboard. A écouter : Mother Mary, Water & Solutions, Another Way Out |
Far
Style : Emorock Tags : Emorock Origine : USA Site Officiel : thebandfar.com Site Officiel : jonahmatranga.com Amateurs : 14 amateurs Facebook : |