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Biographie
Fantômas est le projet crée par Mike Patton (Faith No More, Mr Bungle) après la fin de Faith No More, en 1998. Nullement fantomatique, le groupe réunit trois figures de trois groupes majeurs dans leurs styles: Buzz Osborne (The Melvins) à la guitare, Trevor Dunn (Mr Bungle) à la basse et dave Lombardo (Slayer) à la batterie. Le groupe oeuvre dans le metal avant-gardiste, en prenant soin de varier les concepts pour chaque album: la science-fiction avec Fantômas, le cinéma(plutôt les BO de films) revisité dans Director's cut, Delirium Corda baigne dans la chirurgie, enfin, l'univers des dessins-animés avec Suspended Animation (ou chaque piste est nommée selon un jour du mois d'Avril) Cependant, Mike Patton ne pouvant être sur tous les fronts, le groupe est en hibernation depuis 2006, mais continue, de temps-en-temps, à donner des concerts.
La suite tant attendue du Delirium Cordia est enfin là. Mike Patton est toujours aussi bien entouré. Beaucoup vous diront que ce cd est génial, que ce fameux hardcore pour bébés est la dernière innovation musicale des plus déroutantes. Le concept : 30 jours d'avril, 30 pistes mixant le "hardcore" à samples de cartoons en tous genres. Délirant non? Sur le papier, en effet, le projet paraît alléchant, on va encore une fois repousser les limites de la musique extrême et marquer à vie la scéne.
La vraie question qui se cache derrière ce concept c'est en fait : Pourquoi dès que Patton a une idée il faut qu'il en fassee un cd et que le tout soit intellectualisé de manière outrancière?
En effet quoiqu'on en dise, rien de bien révolutionnaire içi (surtout pas l'artwork de Yoshitomo Nara certes travaillé mais réellement moche et ridicule en forme de calendrier.) Déja le "concept" du cd ne colle pas avec la forme intellectuelle qu'on lui donne. Certes, chaque musicien maîtrise son sujet, les vocaux de Patton sont vraiment hallucinés et déjantés mais bon dieu, où se cache l'intérêt?
Les chansons s'enchaînent et se ressemblent. Batterie ponk, rythme effrené, riffs dégoulinants , samples psychés et effets vocaux ultra variés. On a en fait caché derrière la façade intellectuelle à faire à un cd de grind somme toute assez banal, parfois gaché par des artifices cinématographiques. Les compos sont quasiment toutes construites de la même façon ce qui n'est pas forcément dérangeant pour le genre.
Mais alors pourquoi se cacher derrière toutes ces philosophies ridicules pour justifier un cd de thrash/punk héritier du Scum de Napalm death, la prod' ultime en moins? On vous rétorquera que l'univers de Patton est trop psyché et jubilatoire pour vos oreilles formatées, mais pourtant il semble que plus le temps passe, plus l'engouement fashion pour l'artiste tourne au ridicule. A quand un cd sur le thème de l'encloisonnement claustrophobique des toilettes?
Pourtant l'énergie dégagée par le cd est plutôt bonne, le feeling punk est là (le fameux Lombardo de Slayer n'y est surement pas pour rien) mais faire un cd pour ça ! Ces morceaux sont plutôt taillés pour la scène, tel un jam déjanté et violent.
Déçu donc, après un sans faute jusque là du groupe le plus interessant actuellement du sieur Patton. A force d'exploiter les géniales expérimentations du Disco Volante de Mr Bungle en faisant un cd pour chaque innovation, on commence à comprendre le bougre. Taillé pour la scène donc, payez vous plutôt une place de concert et retournez écouter Zorn, Melt Banana, Disco Volante pour y retrouver le même genre de son et Delirium Cordia pour du meilleur son du groupe.
A écouter : En live.
Mike Patton est capable de beaucoup, et même pire encore. A maintes reprises il fait ses preuves autant avec ses albums concepts qu’avec son chant hors du commun. Pilier de Faith No More, Mister Bungle, Tomahawk, ce sacripant se plait à fricoter avec les genres passant du crooner aux hurlements gras ou irrités, toujours avec autant de génie…
Petit rappel des apparitions de cet génie fou (si certains sont curieux) : Lovage dont le leit motiv est « music to make love to your old lady » un résultat au final léger, sensuel, et plutôt easy listening ; The Dillinger Escape Plan ; Sepultura ; Fusion de Faith No More avec Boo-Yaa TRIBE dans la BO Judgement Night; Maldoror ce projet instrumental avec le japonais Merzbow ; Gainsbourg; Milk Cult; John Zorn ; Bob Ostertag ; Melt Banana ou encore ses projets solo comme Pranzo Oltranzista. (…)
BREF !!! Tout ce beau bordel pour nous mener aujourd’hui à Fantomas. Même si pour moi indéniablement « Adult themes for voices » reste le projet le plus contemporain de tous les concepts de ce grand monsieur*, cet album reste très difficile d’accès… Il faut bien l’avouer, classer un album dans la panoplie grandissante de styles n’est jamais très aisé, mais là c’est complètement différent, et même si Fantomas est apparenté à l’expérimental, ça n’a pas grand chose à voir avec d’autres du même genre comme par exemple Einstürzende Neubauten maître du bruitiste avec ‘rien’ ou presque qui d’ailleurs se rapproche plus de l’indus.
Pour écouter cet album, il faut oublier le concept de musique actuelle. Il n’y a plus de lois, quoique… Sans doute y a-t-il une logique qui dépasse la dite normalité. Un peu comme dans le monde de l’art contemporain, ou la culture de masse se retrouve perdue face à des œuvres qu’elle ne saisit pas. Alors c’est chacun sa méthode, moi je prône la concentration par les sens (non, non je ne fais pas partie d’une secte!). Ce qui est fantastique avec la musique de fantomas, c’est cette capacité a planté des décors, des images, des sensations, des frissons même. D’ailleurs comme dans une salle de cinéma prévoyez le son dolby surround et montez très fort le son pour en capter le plus possible, car certains passages très bas sont de toutes beauté. (En revanche attention à l’arrêt cardiaque quand le morceau se mets à beugler inopinément !) Pour apprécier tout ça il faut faire appel alors à tous ses sens, et surtout laisser son imagination se noyer dans le tourbillon de sons que nous balancent Fantomas.
On pourrait penser que cet album passe du coq à l’âne avec des atmosphères incongrues, et pourtant. Ce morceau de 74 minutes relève avec habileté des ambiances qui pourraient être tirée tout droit d’une B.O de film. (D’ailleurs le précédent album était des musiques de film.)
Nous voilà face à une histoire (ou plusieurs scénarios?) où se mêlent recueillement, folie, formol, onirisme, psychédélisme, machines, nature, quotidien et violence. Avec une introduction, une narration, des moments forts, des retournements de situations, et une fin.
Il y a d’ailleurs un passage que je trouve fantastique, sans doute un tournant dans le « story board » de cette histoire ? 53eme minutes : Après un passage idyllique, calme et reposant, nous voilà enfermé claustrophobe dans la tête d’un fou libidineux réalisant un acte des plus ignobles qui le transporte vers le 7eme ciel. Puis, plus rien, ou si … Un panoramique souillé où un clipoti de gouttelettes vide toute vie de cette histoire… Evidemment ceci est Ma vision, bien qu’elle ne cesse de changer à chaque écoute, car je me surprends à découvrir des strates d’ambiances différentes encore.
Cher jeune gens qui désiraient du tchiki boum boum, je crains que vous trouviez cet album incompréhensible. Quel gâchis ! Au passage on retrouve dans Fantômas Buzz Osbourne, (Melvins), Trevor Dunn (Mister Bungle), et Dave Lombardo (Slayer, Grip inc ). Il en reste que Patton encore une fois ose, et jamais n’abandonnera ! ET va vraiment finir par nous faire devenir complètement fou !
*(Pour les néophytes cet album est un patchwork de cris enchaînés (qui vont du rire machiavélique, au beuglement inaudible d’une bête enragée), session enregistré dans sa chambre d’hôtel une après midi de tournée… Et oui… Ca calme. )
A écouter : Le 1er et
Ici nous parlerons d’un des objets incontournables et emblématiques de Fantômas, vous savez, ce groupe qui rassemble de curieux (furieux ?) bonhommes que sont Mike Patton (Faith No More, Tomahawk, Mr Bungle), Buzz Osborne (The Melvins), Dave Lombardo (Slayer, Philm) et Trevor Dunn (Mr Bungle, John Zorn).
Succédant au fantastique et complètement cintré Amenaza Al Mundo, The Director’s Cut fait davantage honneur au cinéma en tirant chacun de ses titres d’un classique du septième art. Un Fantômas reprenant des airs connus, tels que celui du Parrain (The Godfather), sublimé par une instrumentation calée au millimètre, exécutée par des musiciens paranormaux, capables de toutes les surprises, de toutes les subtilités. Chose confirmée sur le menaçant Der Golem, le véloce et blackisé One Step Beyond, ou encore Rosemary’s Baby dont l’ampleur du thème de base est décuplée. Ce disque a définitivement marqué son époque. The Director’s Cut est sans doute l’album le moins conceptuel du quartet, et celui qui a vraisemblablement fait connaître la formation au "grand public" (du moins partiellement), de par ses intentions de travailler des thèmes plus ou moins connus de tous, en particulier des cinéphiles.
Fantômas s’est totalement réapproprié chaque score et en a fait de véritables bombes inspirées, en veillant bien à ajouter sa patte déviante. On reconnait tout de suite les vocalises hallucinées, parfois quasi-inhumaines de Patton, la guitare épileptique et ultra pesante d’Osborne, le jeu précis et profond de Lombardo, et la basse récurrente d’un Dunn toujours impeccable. Comme à leur habitude (Delirium Cordia mis à part), les quatre allumés ne s’embarrassent pas de longueurs superflues, chaque titre ne dépassant presque jamais les trois minutes trente, l’ensemble respectant une structure superbement élaborée. En apparence moins foutraque que le reste de leur discographie, The Director’s Cut ne manque pour autant pas de folie, elle-même judicieusement dosée le long des seize morceaux qui composent ce disque. Ainsi, The Omen installera une ambiance religieuse à tendance sataniste du plus bel effet, Henry: Portrait Of A Serial Killer se développera tout en angoisse et groove malsain proprement jouissif, ou bien Twin Peaks: Fire Walk With Me donnera au thème original une dimension épique et dérangeante tout à fait adéquate. Patton n’oublie pas d’user de ses machines avec parcimonie, le tout induit par des arrangements à se damner, alors que rien ne semble pouvoir bousculer la parfaite alchimie qui règne au sein du groupe.
Cet album – avec le premier Tomahawk sorti la même année – encouragera l’incroyable Mike à composer de nombreuses bandes originales par la suite. On pense notamment au court-métrage "A Perfect Place", à "Crank 2", ou encore "The Place Beyond The Pines", nommé aujourd’hui pour le "World Soundtracks Award". Une forme de consécration méritée pour un artiste unique, entouré ici, comme pour la plupart de ses projets, de musiciens/amis fidèles non moins essentiels et talentueux. The Director’s Cut demeure éternellement indispensable pour tous les amoureux de musique, cinématographique ou non, tout simplement.
A écouter : dans toutes les conditions.
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